
Selon une étude publiée sur la revue Le Grand Continent en 2023, Contemporary Amperex Technology Company Limited (CATL) réalise environ 35 % de la production de batteries au lithium dans le monde et se positionne à la première place des plus grands fabricants. Pour réduire leur dépendance aux produits de CATL et à ceux de BYD, qui compte aussi parmi les principaux producteurs mondiaux, d’autres sociétés chinoises travaillent sur le développement de nouvelles technologies innovantes, à l’instar de la marque Huawei. Cette entreprise basée à Shenzhen a récemment obtenu un brevet pour une batterie à semi-conducteurs destinée aux voitures électriques, avec une autonomie pouvant atteindre plusieurs milliers de kilomètres.
Une batterie à base de sulfure avec une densité énergétique élevée
La nouvelle batterie de Huawei est à base de sulfure et se démarque par son excellente densité énergétique. D’après l’entreprise chinoise, cette dernière varie de 400 à 500 Wh/kg. Ce qui est deux à trois fois supérieur à celle des cellules au lithium classique. Concernant l’autonomie, elle a déclaré que sa batterie devrait permettre à une voiture électrique de parcourir jusqu’à 3 000 km en une seule charge. Par ailleurs, il serait possible de la recharger totalement en seulement cinq minutes. Pour information, au début de l’année 2025, la société chinoise a déjà déposé un brevet pour la synthèse d’électrolytes sulfurés. Néanmoins, bien que cette technologie permette aux batteries de bénéficier d’une meilleure conductivité, elle est extrêmement onéreuse.
Une excellente stabilité électrochimique
Outre sa densité énergétique nettement supérieure à celle des cellules au lithium traditionnelles, la batterie de Huawei offre un excellent niveau de sécurité. En effet, le brevet déposé par l’entreprise chinoise porte aussi sur une nouvelle technique permettant de garantir une stabilité électrochimique optimale. Cette approche consiste à doper l’électrolyte sulfuré à l’azote, afin de pallier un problème qui empêche la commercialisation de ce type de batterie, à savoir les réactions secondaires à l’interface lithium. Cette méthode utilisée par la société améliore la sécurité de la cellule à base de sulfure, mais aussi sa durée de vie, dans la mesure où elle réduit les risques de dégradation au niveau de cette jonction.
Des performances qui suscitent des doutes
Face aux performances exceptionnelles de la batterie de Huawei, certains experts ont émis des doutes. D’après eux, l’autonomie de 3 000 km ne serait que théorique. D’autre part, ils ont déclaré qu’avec un temps de recharge de cinq minutes, cette cellule nécessiterait des bornes spécifiques qui ne sont pas encore disponibles sur le marché. Quoi qu’il en soit, grâce à sa batterie de nouvelle génération, la société basée à Shenzhen met, une fois de plus, en lumière l’avance conséquente de la Chine dans ce secteur par rapport aux autres pays. À noter que depuis environ une décennie, Toyota, Panasonic et Samsung investissent massivement dans le développement de cellules à semi-conducteurs.
De son côté, les entreprises du Céleste Empire déposent chaque année environ 7 600 brevets sur ce type de batterie, soit plus de 36 % de l’activité dans ce domaine, dans le monde. CATL, par exemple, projette de procéder à la production d’une cellule hybride à semi-conducteurs dans les années à venir. L’entreprise Going High-Tech, quant à elle, produit déjà des batteries à électrolyte solide avec une densité énergétique de 350 Wh/kg. Plus d’informations sur carnewschina.com. Une telle technologie verra-t-elle le jour pour le grand public ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .