
Ah, les puits de surface… Sur le papier, c’est un peu la promesse de l’indépendance, une fois les déclarations obligatoires réalisées. De l’eau, directement prélevée sous vos pieds, gratuite et sans facture qui tombe chaque mois. Et pourtant, même dans une famille où l’on creuse des puits depuis trois générations, on reste prudent. Mon beau-père était foreur, mon mari, Frédéric, est foreur depuis plus de 30 ans, et notre fils, tombé dedans quand il était petit (merci papa pour le piston !), ont réalisé des dizaines de forages. Pourtant, chez nous, malgré une nappe souterraine peu profonde, il n’y a pas de puits. Pourquoi ? Parce qu’ils connaissent les inconvénients par cœur ! Voici tout ce que les vendeurs oublient (volontairement) de vous dire…
Un puits de surface, qu’est-ce que c’est ?
Le puits de surface, aussi appelé puits traditionnel ou puits creusé, capte l’eau située dans les nappes superficielles. Il se creuse généralement à une profondeur allant de quelques mètres à une quinzaine de mètres. L’eau provient directement de la pluie infiltrée, ou d’une nappe peu profonde. Une pompe immergée ou de surface permet ensuite de remonter l’eau jusqu’à la maison ou au jardin. Simple, rapide, efficace… enfin, sur le papier ! Les inconvénients sont nombreux, et c’est la raison pour laquelle l’entreprise de mon mari ne pratique plus les puits de surface, uniquement des forages géotechniques. Le marché est porteur certes, mais les retours des clients sont mauvais, car la création d’un puits dépend des souterrains. Et, personne n’a encore trouvé le remède miracle pour s’assurer que l’eau est présente en sous-sol, et en grande quantité ! Ce que vous devez savoir avant de creuser un puits se trouve juste en dessous !
Inconvénient n° 1 : le coût du matériel annexe
Oui, le forage en lui-même peut sembler abordable. Mais, à cela, il faut ajouter le coût du matériel indispensable : pompe immergée, tubage, raccords, électricité… Ces accessoires peuvent rapidement faire grimper la facture. Mon mari le répète souvent : « le trou, ce n’est que le début ! » En moyenne, il faut prévoir de 1 500 à 3 000 euros pour équiper correctement un puits. Et, attention, certains matériaux doivent être remplacés au bout de quelques années, notamment les pompes. Il ne faut pas non plus oublier l’installation électrique, souvent plus complexe qu’on ne l’imagine avec parfois des raccordements en profondeur.
Inconvénient n° 2 : le risque d’assèchement
Là encore, c’est du vécu. Certaines nappes superficielles sont très sensibles aux variations climatiques. Vous pouvez tomber sur une poche d’eau aujourd’hui, mais la voir disparaître en quelques années, voire quelques mois. Résultat : un puits à sec, inutilisable, et un investissement parti en fumée (ou plutôt en sable !). Et, le pire, c’est que ce genre de surprise n’arrive jamais au bon moment, souvent en plein été, lorsque l’eau est justement la plus précieuse. De plus, il est impossible de garantir la durabilité d’un puits sans connaître parfaitement la géologie locale.
Inconvénient n° 3 : les démarches administratives
Depuis quelques années, creuser un puits n’est plus aussi simple. Il faut désormais faire une déclaration en mairie, même pour un usage familial. Cela suppose parfois des allers-retours administratifs, des analyses d’eau à fournir, et dans certains cas, un refus pur et simple. Mon mari le dit souvent : « on finit parfois par renoncer avant même d’avoir sorti la pelle ! ». Sans compter que certaines communes imposent des restrictions supplémentaires, en particulier dans les zones protégées ou agricoles. Et, ces formalités peuvent s’étaler sur plusieurs mois, retardant le projet bien au-delà de ce qu’on avait imaginé.
Inconvénient n° 4 : les entreprises peu qualifiées
Dans ce secteur, certaines entreprises s’improvisent foreurs sans avoir les compétences ni le matériel adapté. Résultat : des puits mal creusés, sans études préalables, où l’on espère tomber sur l’eau « au petit bonheur la chance ». Dans l’entreprise de mon mari, ils ont déjà récupéré des clients déçus, avec des trous inutiles dans leur jardin. Pire encore, certains de ces « professionnels » n’hésitent pas à faire miroiter un débit illusoire pour signer un contrat rapidement. Dans ces conditions, mieux vaut vérifier les références et demander des garanties sérieuses avant de se lancer.
Inconvénient n° 5 : le débit trop faible
Nombreux sont ceux qui pensent qu’ils vont créer un véritable geyser dans leur jardin. La réalité est souvent bien moins spectaculaire. Le débit peut être très faible, juste suffisant pour un arrosage de jardin limité. Adieu les grandes ambitions d’autosuffisance en eau ! C’est une déception fréquente, surtout quand l’investissement initial a été important. En outre, un faible débit implique parfois l’achat de matériel supplémentaire pour compenser, ce qui entraîne encore des frais inattendus.
Et, les analyses obligatoires, inconvénient ou avantage ?
Ah, ces fameuses analyses… Obligatoires si l’eau du puits est destinée à la consommation humaine (boisson ou hygiène), elles représentent un coût et une contrainte supplémentaires. Il faut vérifier la présence de nitrates, nitrites, ammonium, fer, manganèse et autres polluants. Certaines eaux de puits peuvent tacher le linge, abîmer les canalisations ou même rendre malade. L’analyse coûte en moyenne une centaine d’euros et doit être renouvelée régulièrement. Certes, c’est une mesure de prudence, mais cela ajoute un poids financier et logistique non négligeable.
Des inconvénients, mais également des avantages
Malgré tout, je ne vais pas jeter la pierre aux puits de surface. Ils présentent également de vrais atouts, surtout pour ceux qui savent à quoi s’attendre. Leur principal avantage, c’est leur autonomie : une fois creusé et équipé, vous disposez d’une réserve d’eau gratuite pour arroser votre potager, laver la voiture ou alimenter des toilettes sèches. Ils permettent aussi de réduire sa consommation d’eau potable et de soulager le réseau en période de sécheresse. Et, si vous êtes prêt à faire les contrôles nécessaires, certains puits peuvent fournir une eau de très bonne qualité.
Quels sont les conseils de mon mari, foreur depuis 30 ans pour un puits fonctionnel ?
Avec plus de 30 ans de métier derrière lui, mon mari a vu passer toutes sortes de situations. Voici ses conseils essentiels pour un puits de surface réussi : d’abord, toujours bien étudier la géologie locale avant de creuser. Une simple observation du terrain ne suffit pas, mieux vaut consulter les cartes hydrogéologiques disponibles en mairie ou en ligne. Ensuite, il recommande de ne jamais réduire le budget sur la pompe et les équipements annexes : un bon matériel dure plus longtemps et évite bien des soucis. Il préconise aussi de surveiller le niveau d’eau régulièrement, surtout en période de sécheresse, pour anticiper tout assèchement.
Enfin, il insiste sur l’importance d’une analyse annuelle de l’eau, même si vous ne l’utilisez que pour le jardin : mieux vaut connaître sa qualité avant d’en faire un usage plus large. Alors, après avoir pesé le pour et le contre, pensez-vous qu’un puits de surface soit une solution judicieuse pour votre maison ou préférez-vous jouer la sécurité et rester connecté au réseau public ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !