
Je ne sais pas pour vous, mais ma plus grosse crainte, lors de mes balades en pleine nature, est de croiser la route d’un serpent. Même si en France les chiffres liés aux décès par envenimation sont plutôt minimes, chaque année, dans le monde, il y a entre 81 000 et 134 000 personnes qui perdent la vie suite à une morsure de serpent. Les zones concernées ? L’Afrique, l’Asie et l’Amérique avec une concentration des cas en Inde. Des inventions comme Atox, un applicateur d’antivenin trouvent alors un sens. Notamment dans les zones rurales ou l’accès aux soins est limité, les antivénéneux rares et où les humains cohabitent avec les espèces de serpents les plus dangereuses au monde. Présentation de cette innovation sélectionnée au James Dyson Award.
Atox, une réponse à une question d’accessibilité
En cas de morsure en France, on sait comment faire. On appelle le SAMU ou on se rend dans le centre de soin le plus proche pour recevoir une dose d’antivenin. Mais les personnes les plus exposées à des morsures de serpents n’ont pas ce luxe. Au Costa Rica par exemple, le pays du concepteur, les populations reculées ont un accès limité aux soins d’urgences. L’une des raisons pour lesquelles un habitant attaqué par un serpent a de grandes chances de trépasser. Que faut-il faire ? Déserter les zones rurales ? Pas besoin d’en arriver là, car Atox souhaite rendre l’accès facile à l’injection d’antivenin pour que chacun puisse recevoir une dose à temps.
Une invention qui veut contribuer à la recherche
Les antivenins actuels, comme le déplore le concepteur sont « difficile à transporter, peu disponible, peu efficace et réservée aux centres de santé ». Pour améliorer ces traitements, Atox souhaite contribuer à la recherche en cours sur le développement des antivenins universels capable de traiter tous types d’envenimations. Problème ? L’achèvement de cette étude peut prendre encore dix ans. Entretemps, le concepteur, lui, a mené sa recherche sur plusieurs fronts dont :
- Le fonctionnement d’un venin
- Les parties du corps concernées en cas de morsure
- Les paramètres impliqués dans la fabrication des antivenins actuels et futurs
- La prise en compte d’autres aspects, dont la biomécanique, etc.
Naturellement, ces recherches ont abouti à cet applicateur bien qu’il soit encore un prototype non-fonctionnel.
Qu’est-ce qu’Atox peut donc faire ?
Avec sa forme semblable à une mini lampe de poche, Atox permet à l’utilisateur d’expulser une cartouche contenant un antivenin qui suivra la trajectoire du venin. C’est-à-dire vers les vaisseaux sanguins. La cartouche est équipée d’un système électronique d’aiguille et de piston qui permettent l’injection, des électrodes qui détectent la quantité d’antivenin dans l’organisme. Elle est également dotée d’un affichage LED qui renseigne l’utilisateur sur la nécessité d’une seconde dose. Après application, une cartouche laisse la place à une autre. Ce qui fait d’Atox un produit réutilisable, un luxe que peu de dispositifs médicaux peuvent se targuer d’être.
Atox, quelle est la suite de l’aventure ?
Atox tel que présenté par son inventeur n’est encore qu’un prototype non-fonctionnel. D’ici là, il voudrait en faire un prototype fonctionnel avant une possible distribution. Ensuite, il souhaite que son produit soit compatible à tous les types d’antivenins existants en attendant la mise sur pied d’un antivenin universel. Il souhaite aussi combler les limites actuelles du produit pour un usage adapté en zone reculée. Bien sûr, puisque Atox a avant tout une dimension sociale, il faudrait le proposer à un coût abordable pour que tout le monde puisse se le permettre, y compris ceux qui en ont le plus besoin.
Savoir qu’une solution comme Atox pourra bientôt exister me guérit presque de ma phobie des serpents. Et vous, que pensez-vous de cette innovation ? Rendez-vous sur jamesdysonaward.org pour plus d’informations. Quel est votre rapport aux serpents et que pensez-vous de cette invention ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .