
Il s’agit d’une invention qui pourrait rendre les pelouses synthétiques plus agréables. Aux Pays-Bas, une équipe de recherche dirigée par l’hydrologue Gijsbert Cirkel a mis au point une technique qui permet de refroidir le gazon artificiel en utilisant l’eau de pluie. Il s’avère effectivement que la température à la surface de celui-ci peut facilement dépasser les 60 °C lorsqu’il fait chaud. Pour décrire leur percée, les chercheurs ont publié dans la revue Frontiers in Sustainable Cities une étude intitulée « Climate adaptive solution for artificial turf in cities: integrated rainwater storage and evaporative cooling ».
Une invention prometteuse
Gijsbert Cirkel affirme avoir eu l’idée de la solution lors d’un match de football de l’équipe de son fils durant lequel les joueurs s’étaient plaints de la chaleur excessive du terrain. En fait, la rencontre s’est déroulée ce jour-là sur un terrain en gazon synthétique. Il faut savoir que contrairement à la pelouse naturelle, la pelouse artificielle a l’inconvénient de retenir la chaleur. De plus, il s’agit d’une source de pollution dans la mesure où elle est généralement constituée d’éléments en plastique et en caoutchouc formulés à partir d’hydrocarbures. En plus de constituer un danger direct pour les joueurs, ces produits chimiques s’infiltrent dans l’air et peuvent contaminer la ressource en eau.
Pour le confort et la préservation de l’environnement
Les scientifiques néerlandais estiment en conséquence que le refroidissement de la fausse herbe peut non seulement améliorer le confort des joueurs, mais aussi réduire la quantité de pollution provenant des pelouses synthétiques. À grande échelle, cela pourrait aider à faire baisser la température au sein des villes grâce à l’effet connu sous le nom d’îlot de chaleur urbain. Si vous ne le savez pas encore, il s’agit d’un phénomène qui se manifeste par des températures plus élevées la nuit en milieu urbain qu’à la campagne à cause de la pollution de l’atmosphère. La solution développée par le groupe de recherche repose sur l’ajout d’une couche de stockage d’eau de pluie sous le matériau de remplissage, souvent en caoutchouc, de la pelouse artificielle. De cette façon, l’évaporation de l’eau par temps chaud contribue au refroidissement de l’herbe synthétique qui se trouve dessus.
Des résultats intéressants
Après des essais en laboratoire, au cours desquels l’équipe a observé des taux d’évaporation de l’eau allant jusqu’à 2,7 millimètres par jour, le système a été testé en conditions réelles dans la ville d’Amsterdam. Ces tests ont été réalisés avec le soutien de Permavoid, une société de gestion intelligente de l’eau pour les villes. Pour ce faire, Gijsbert Cirkel et ses collègues ont créé quatre petits terrains de cinq mètres de côté. Deux d’entre eux, dotés d’un gazon artificiel, ont bénéficié du système de refroidissement par eau de pluie. Le troisième avait le même système de refroidissement, mais était recouvert d’herbe naturelle. Le quatrième était équipé d’un gazon artificiel standard, sans stockage d’eau.
Les résultats ont été impressionnants. Lors d’une chaude journée de juin, la surface de la quatrième parcelle avait atteint 62,2 °C, alors que le gazon naturel était 25 °C plus froid. En ce qui concerne la différence de température entre la pelouse naturelle et les parcelles bénéficiant du système de refroidissement, elle n’était que de 1,7 °C, le gazon synthétique ayant été légèrement plus chaud. Plus d’infos : frontiersin.org. Que pensez-vous de ces recherches pour limiter l’effet d’ilot de chaleur sur les pelouses synthétiques ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .