Pourquoi ces « attrape-vents » en terre cuite vieux de 3 000 ans fascinent les spécialistes de la climatisation ?

À Yazd, en Iran, une invention vieille de 3 000 ans, les tours à vent ou « Badguirs » séduisent les spécialistes de la climatisation. Fonctionnant sans gaz ni électricité, ces structures traditionnelles utilisent une ventilation naturelle pour rafraîchir les bâtiments.

Chaleur-Canicule-Climatisation : trois mots que nous employons beaucoup ces dernières années. Alors que les météorologistes mettent en garde les touristes présents en Grèce sur une période de canicule extrême, nous sommes nombreux à chercher le frais. Dans l’une des régions les plus chaudes du monde, à Yazd, en Iran, les températures à plus de 40° C sont fréquentes. Pourtant, grâce à une invention vieille de 3 000 ans, les habitants souffrent moins de la chaleur. Cette invention s’appelle « attrape-vent » ou Badguirs en persan, elle fonctionne sans gaz, ni électricité. C’est la conception architecturale des bâtiments qui permet de maintenir la fraîcheur à l’intérieur. Cette invention recommence à fasciner les architectes, qui voient, peut-être là, une solution écologique et naturelle, pour climatiser les bâtiments de manière totalement écologique. Découverte.

Une tour à vent en guise de climatisation passive

Les tours à vent, également connues sous le nom de « Badguirs » en persan, sont des structures traditionnelles utilisées en Iran pour rafraîchir les habitations et les espaces publics dans les régions chaudes et arides. Généralement construites en terre cuite, une matière poreuse qui laisse passer l’air, elles permettent de créer une ventilation naturelle depuis le toit des bâtiments. Si vous visitez l’Iran, vous apercevrez forcément ces cheminées typiques, qui surplombent les maisons et les bâtiments publics. Certes, elles font partie du décor iranien, mais elles ont aussi l’utilité de climatiser les bâtiments. Elles ressemblent à de grandes cheminées, droites avec quatre côtés. En les observant, vous apercevrez qu’elles disposent de grandes fentes verticales.

Badgir sur l'île de Qeshm (Iran).
Badgir sur l’île de Qeshm (Iran). Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Des « climatiseurs naturels »

À l’intérieur de ces tours à vent, se trouvent plusieurs conduits d’air qui vont renvoyer l’air rafraîchi par la cheminée, à l’intérieur du bâtiment. Le fonctionnement est assez simple : lorsque le vent souffle, l’air frais est aspiré à travers les fentes, créant une pression qui conduit l’air chaud à l’intérieur du bâtiment vers le haut et à l’extérieur par les conduits. L’air frais capturé est conduit à l’intérieur de la tour à vent par des conduits situés à l’intérieur de la structure. Sous la pression du vent, l’air frais est poussé vers le bas, à l’intérieur du bâtiment. L’air frais circulant à l’intérieur du bâtiment permet de rafraîchir l’environnement intérieur. Simultanément, l’air chaud à l’intérieur du bâtiment est poussé vers le haut et évacué par les conduits de la tour à vent, créant une circulation d’air naturelle.

Un héritage qui perdure en Iran et qui fascine ailleurs !

En Iran, nous trouvons des bâtiments climatisés avec les technologies modernes évidemment. C’est surtout dans la ville de Yazd plus particulièrement que cet héritage ancestral reste préservé. La plupart des maisons traditionnelles disposent encore de ces grandes cheminées, qui assurent une climatisation naturelle. Bien entendu, elles sont aussi conservées au titre du patrimoine du pays, car elles n’existent pas ailleurs dans le monde.

Tours à vent (badgirs) à Yazd, Iran.
Tours à vent (badgirs) à Yazd, Iran. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Pour preuve de l’intérêt porté à cette technique ancestrale, le projet Masdar City aux Émirats arabes unis, une ville nouvelle et « verte » qui devrait sortir de terre en 2030 à Abu Dabhi, utilisera des tours à vent pour climatiser les bâtiments. Lorsque l’on réfléchit un peu, on s’aperçoit, quand même, que les meilleures inventions ne sont peut-être pas les plus technologiques. Les anciens utilisaient les forces naturelles, et des matières naturelles pour répondre à leurs besoins, et c’était peut-être une excellente chose, non ? Je vous invite à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

Plus de 900 000 abonnés nous suivent sur les réseaux, pourquoi pas vous ?
Abonnez-vous à notre Newsletter et suivez-nous sur Google Actualité et sur WhatsApp pour ne manquer aucune invention et innovation !

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

2 commentaires

  1. Très intéressant ! Il me semble que la nouvelle cathédrale de Dakar a été conçue pour obtenir le même effet avec ce même principe. En baissant la température d’environ 5°,de memoire.

  2. Merci pour ce documentaire. Notons que les constructions sont en terre cuite, ce qui n’a rien à voir avec le béton qui est un ‘ ‘capteur/stockeur » de chaleur et de froid. Un non sens. Le système Perse semble ingénieux. Perso, je vis dans les Alpes, en rez de chaussée d’une  »maison de ville » construite en pierre de rivière, bonne orientation, maxi 26° en été par 38°/40° ! 100m2 chauffés  »intelligement » avec seulement 3 petits convecteurs… fermés la nuit et uniquement dans la pièce utilisée (prinioe de l’alternance). Petite exception, au minimum à 700 W dans la chambre la nuit à partir de -5° et + jr/nuit !!! Et ça va très bien… également pour le porte monnaie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page