Avoir une mauvaise mémoire serait signe d’une bonne santé mentale

Contrairement aux idées reçues, le fait d’avoir une mauvaise mémoire signifierait que notre cerveau fonctionne à merveille. C’est du moins ce qu’affirme un neuroscientifique dans une récente publication.

Vous égarez souvent vos clés ? Vous ne vous souvenez plus du titre d’une chanson ? Sans parler de ce que vous avez mangé hier… La plupart d’entre nous considèrent souvent la perte de mémoire comme un signe précoce de la maladie d’Alzheimer ou d’autres troubles mentaux.

D’autre part, une excellente capacité de mémorisation est généralement assimilée à un bon fonctionnement du cerveau. Il faut savoir que nos fonctions cognitives diminuent à mesure qu’on vieillit. Mais certains troubles et maladies peuvent aussi affecter nos facultés intellectuelles.

Chercheur en sciences cognitives qui étudie la perception et la cognition humaines depuis plusieurs décennies, Robert Jacobs est de ceux qui pensent que, chez l’homme, une mauvaise mémoire est parfois synonyme d’intelligence. Mais pourquoi cette considération ?

Des études plus intéressantes les unes que les autres

Avec l’aide de ses collègues, le professeur Jacobs a mené des expériences visant à comprendre le problème des troubles de la mémoire chez les personnes de tous âges. Concrètement, l’équipe voulait savoir si ce phénomène était dû à un dysfonctionnement au niveau du cerveau ou bien s’il s’agissait d’une réponse cognitive tout à fait normale.

À noter toutefois que d’autres chercheurs avaient avant eux tenté de percer le même mystère. C’est le cas des psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky dont les travaux réalisés dans les années 60 ont débouché sur des conclusions pour les moins intéressantes. D’après ces derniers, nous avons tendance à adopter des stratégies heuristiques dans la mesure où nous sommes facilement influencés par ce qui vient à notre esprit.

Comment mesurer l’efficacité de notre mémoire ?

Ce qui importe, selon le docteur Jacobs, c’est de déterminer si le système cognitif humain est optimal ou rationnel. Pour lui, l’efficacité de la mémoire d’une personne ne peut pas être mesurée en fonction du nombre de numéros de téléphone qu’elle peut retenir ni de la capacité à se souvenir d’un détail précis d’un évènement passé.

Au lieu de cela, il faut se focaliser sur l’aptitude à se servir des informations pour faire un choix dans le futur. Pour l’expert en sciences cognitives, l’oubli est un mécanisme inhérent au cerveau. Ce dernier s’efforce de mémoriser les informations essentielles au détriment de celles qui présentent un caractère superflu. Avec cette stratégie, nous parvenons à préserver notre cerveau de tout risque de submersion.

Indispensable à la préservation de la santé mentale

En fait, notre mémoire repose en grande partie sur une zone du cerveau appelée hippocampe. Afin que de nouvelles cellules cérébrales puissent apparaitre dans cette région, certains souvenirs doivent être effacés. Aussi intrigant que cela puisse paraitre, pour fonctionner correctement, notre mémoire a besoin de se débarrasser de tout ce qui est superflu.

Bref, l’oubli est un phénomène indispensable permettant au cerveau d’être en bonne santé grâce à la suppression des informations inutiles qui pourraient entrainer un débordement. Il est tout de même important de distinguer les petits oublis des pertes de mémoire fréquentes. Ces dernières peuvent effectivement être évocatrices de graves troubles mentaux. Dans ce cas, il est recommandé de consulter un médecin.

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Source
bigthink.com

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