Cet insecte découvert au Kenya pourrait résoudre le plus gros problème du plastique non recyclable

De la biodégradation naturelle au génie scientifique : une larve ouvre des perspectives inédites pour sauver nos océans.

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que la pollution au plastique est un fléau de notre époque ! Pour preuve, s’il en faut encore, la création d’un « sixième continent », qui est en réalité, un immense vortex de plastique dans le Pacifique Nord, qui s’étend sur 2 000 000 km², soit deux à trois fois la superficie de la France. Au Kenya, la Dr Fathiya Mbarak Khamis spécialiste des insectes et des plantes à l’ICIPE à Nairobi, a fait une découverte capitale pour lutter contre ses déchets. Elle, et son équipe, auraient identifié une espèce d’insecte capable de dégrader certains types de plastiques, comme ils le décrivent dans cette étude publiée par The Conversation, mais également dans Scientific Reports. Un insecte « plastivore », découvert dans une région rurale du Kenya, pourrait ouvrir une nouvelle voie à la dépollution du pays, et par ailleurs du monde entier. Découverte.

Un étrange insecte découvert au Kenya

Un insecte aux capacités étonnantes que l’on trouve souvent dans les poulaillers. Ce sont les larves du petit ténébrion du Kenya qui pourraient ronger le polystyrène et héberger des bactéries dans leurs intestins qui aident à décomposer le matériau. Et, on sait combien le polystyrène peut être dangereux pour l’environnement, mais également pour les animaux marins qui l’ingèrent et meurent étouffés ! Cet insecte, trouvé dans une région rurale du Kenya, a surpris les scientifiques par son régime alimentaire inhabituel. Il est capable de consommer et de digérer du polyéthylène, un plastique utilisé dans de nombreux objets du quotidien, comme les sacs, les emballages alimentaires et même les bouteilles. En isolant ces larves et en les laissant vivre dans des déchets plastiques, ils ont découvert que l’insecte possède des enzymes spéciales dans son système digestif qui décomposent le plastique en composants plus simples. C’est un processus de biodégradation, semblable aux lombrics qui décomposent vos biodéchets dans votre lombricomposteur, mais avec du plastique ! D’autres études ont d’ailleurs été publiées au sujet des insectes mangeurs de plastique.

Différentes étapes de la recherche sur la digestion du polystyrène par des vers de farine.
(A) Un bloc de polystyrène test. (B) le même bloc de polystyrène après 30 jours de consommation par les vers. (C) Vers de farine avec un régime polystyrène / son. (D) Vers de farine avec exclusivement du polystyrène comme nourriture. Crédit photo : Ndotono, E.W., Tanga, C.M., Kelemu, S. et al. / Fathiya Khamis

Une découverte scientifique qui prend une dimension mondiale

Si l’élevage de larves de petit ténébrion du Kenya pouvait aider à résoudre la pollution au plastique, ce serait une avancée essentielle pour la planète. Néanmoins, je mettrai un bémol, car on ignore si ces larves pourraient devenir des insectes envahisseurs, voire ravageurs pour les cultures ! Résoudre un problème, mais en créer un nouveau, n’est peut-être pas la meilleure des choses à faire. Cependant, si des larves pouvaient « digérer » les déchets plastiques, ce serait une formidable avancée, puisque des millions de tonnes de déchets plastiques s’accumulent dans les décharges et les océans, menaçant la faune et les écosystèmes. Pour aller encore plus loin dans leurs hypothèses, les scientifiques envisagent déjà d’extraire les enzymes digestives de ces insectes pour développer des technologies industrielles capables de dégrader efficacement les plastiques à grande échelle. Je serai plus en phase avec cette technique, qu’avec celle de lâcher des larves dans la nature, évidemment !

Quels sont les défis à relever pour les scientifiques ?

Pour le moment, cette étude est la base d’une piste pour aider à la dépollution du plastique, mais elle soulève également des questions et des défis. La mise en œuvre d’une telle solution nécessite des recherches approfondies pour comprendre comment reproduire et optimiser ce processus à grande échelle sans perturber les écosystèmes existants. De plus, des préoccupations subsistent quant aux éventuels impacts environnementaux ou économiques d’une telle approche.

Des vers de farine se nourrissant de polystyrène.
La découverte d’un insecte capable de manger le polystyrène pourrait permettre de développer une enzyme pour mettre fin à la pollution plastique. Crédit photo : Fathiya Khamis / ICIPE

 

Effectivement, cette technique pourrait « sauver les océans » du plastique, mais il faudra rester prudent quant à l’éventuelle prolifération de ces animaux mangeurs de plastique. Plus d’informations sur le site de l’ICIPE. Et, vous ? Que pensez-vous de cette découverte scientifique ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

3 commentaires

  1. Si j’ai bien tout compris ces vers fonctionneraient sur le même principe que les vers de terre avec nos composts. Si cest ca c’est vraiment une super découverte. On pourra peut etre enfin recycler tous nos déchets grace a des organismes naturels ! Cette découverte permettrait vraiment de lutter contre la pollution mondiale.

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  2. Comme quoi la biodiversité nous épatera toujours. Cette decouverte permet de faire prendre conscience que la biodiversité est très importante et pleine de ressources. Je pense qu’il est important que tout le monde prennent conscience que les écosystèmes sont importants et qu’ils peuvent meme nous permettre de résoudre des pbs environnementaux.

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  3. Je pense que cette découverte peut poser quelques problèmes notamment au niveau ethique. Est ce que c’est réellement bien d’introduire massivement des insectes dans de nouveaux environnements ? Et ces insectes ont ils des effets néfastes sur d’autres ? Personnellement j’ai pas trop envie de me retrouver envahi par des vers…

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