Ah les radars ! On sait qu’ils existent et ne nous voilons pas la face, nous passons notre temps à essayer de les esquiver ! Un sport national qui devient de plus en plus compliqué tant ils se multiplient ! Alors que mon conjoint a reçu une amende pour excès de vitesse le mois dernier, je me suis interrogé sur ce que devenaient les 90 € qui se sont envolés de son compte en banque ! Si l’on comptabilise toutes les amendes, les radars automatiques et les procès-verbaux devraient rapporter près de 2 milliards d’euros à l’État. Oui, vous avez bien lu : deux milliards, rien que ça ! Selon la Cour des comptes, cette somme colossale provient des amendes routières, des excès de vitesse et des contraventions diverses. Au départ, ces recettes devaient exclusivement servir à la sécurité routière, mais vingt ans après la création des premiers radars, les choses ont bien changé. Le site de la Sécurité routière détaille d’ailleurs la répartition officielle de ces fonds, et disons-le, la destination de cet argent peut susciter quelques débats ! Décryptage.
Les radars : jackpot pour l’État, mais à quel prix ?
En 2024, les radars ont rapporté 889 millions d’euros, un chiffre en légère baisse à cause du taux de panne élevé des cabines, et peut être aussi des radars peinturlurés, inutilisables. Mais, si l’on ajoute les autres amendes routières, on grimpe à plus de 2 milliards ! D’après la Cour des comptes, 60 % de ces recettes (environ 1,3 milliard) financent la sécurité routière : entretien du réseau, achat de nouveaux radars, campagnes de prévention… et bien sûr, réparation des nombreux actes de vandalisme, qui coûtent à eux seuls près de 20 millions d’euros chaque année. Mais le reste ? Une part non négligeable, près de 700 millions d’euros, part dans le désendettement de l’État. Aïe aïe aïe, un impôt caché ? Toujours est-il que cette situation fait grincer les dents de la Ligue de défense des conducteurs, pour qui « l’automobiliste est devenu un distributeur automatique de billets ». Et, pour ne rien arranger, la carte officielle des radars fixes disponible sur data.gouv.fr montre qu’ils se multiplient d’année en année. On comprend mieux pourquoi on se sent parfois observé dès qu’on dépasse les 80 km/h sur la départementale de Réau !
Une manne répartie entre sécurité, dettes et collectivités
Sur les 2 milliards d’euros collectés, voici à quoi servent concrètement les fonds :
| Affectation | Montant estimé (2025) | Pourcentage |
| Sécurité routière (radars, entretien, signalisation) | 1,3 milliard € | 63 % |
| Désendettement de l’État | 715 millions € | 35 % |
| Santé (prise en charge des blessés de la route) | 26 millions € | 1 % |
| Collectivités locales et transports | 777 millions € (sur les 1,3 milliard) | Variable selon les régions |
Cette dernière part, reversée aux collectivités (sur les 1,3 milliards), permet souvent de financer les transports en commun, les pistes cyclables ou les zones à circulation apaisée. Enfin, si l’on entre dans le détail des chiffres, les 777 millions sont reversés aux communes disposant de radars, ce qui ne fait pas très lourd dans les budgets municipaux, je vous le jure !
Entre prévention et innovation, les radars se modernisent
Les radars ne se contentent plus de flasher les excès de vitesse. Aujourd’hui, ils surveillent les distances de sécurité, le franchissement de feux rouges, et même l’usage du téléphone au volant. Et, si certains se veulent discrets, d’autres sont désormais embarqués dans des voitures banalisées, ou signalés par des applications comme Google Maps, sur lesquelles il est possible d’activer les alertes, comme expliqué dans cet article complet de NeozOne. D’ailleurs, selon la Cour des comptes, le coût de maintenance du parc radar atteint dorénavant 47 millions d’euros par an. De quoi faire réfléchir avant de pester contre le prochain flash : il faut bien les entretenir, ces « photographes de l’autoroute » !
Entre utilité publique et source de frustration
Au départ, en 2003, le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy promettait que 100 % de l’argent des radars serait consacré à la sécurité routière. Deux décennies plus tard, seule une partie y est réellement dédiée. Pourtant, difficile de nier leur efficacité : selon le ministère, la mortalité routière a reculé de plus de 50 % depuis leur installation. Alors, faut-il y voir une taxe déguisée ou un mal nécessaire ? Peut-être un peu des deux. En attendant, si vous voulez éviter d’y laisser quelques euros supplémentaires, mieux vaut lever le pied ou vérifier deux fois votre limiteur de vitesse avant de vous prendre pour un Verstapen en puissance ! Et vous, pensez-vous que l’argent des radars devrait exclusivement être dédié à la sécurité routière ? Cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !