
Je ne sais pas vous, mais moi, j’adore observer les insectes, les papillons qui viennent visiter mon jardin, et mon coin non tondu, le garde-manger de mon petit coin de paradis ! Et, cette année, j’ai remarqué que les bourdons étaient présents en nombre, notamment dans mon olivier ! Il bourdonne (justement), il vrombit, et se frotte aux fleurs. Néanmoins, je m’interroge : pourquoi le bourdon butine si « fort » alors qu’il ne produit pas de miel ? En effet, contrairement à sa cousine l’abeille domestique, le bourdon (Bombus pour les intimes) ne produit pas de miel en quantité commercialisable. Pourtant, il n’est pas là juste pour le décor. Infatigable pollinisateur et excellent auxiliaire du potager, le bourdon joue un rôle essentiel dans nos jardins et notre biodiversité. Et, à l’heure où les insectes pollinisateurs sont en déclin, il est bon de se pencher sur le quotidien de ce champion velu. Petite leçon de nature, sur le bourdon ? C’est parti.
Une courte vie, mais intense
Le bourdon vit en colonie, avec une reine, des ouvrières et quelques mâles fainéants (ah les hommes). Sa colonie, elle, est saisonnière : elle naît au printemps et disparaît à l’automne. Contrairement aux abeilles domestiques qui préparent de grandes réserves pour l’hiver, les bourdons ne font pas de stocks. Ils butinent donc pour nourrir leurs larves et eux-mêmes au jour le jour, sans prévoir de garde-manger XXL. En réalité, ils fabriquent une sorte de « nectar épaissi » pour les coups durs, mais en quantité ridicule : une cuillère à café par nid, tout au plus. Et, quand vient l’hiver, tout le monde meurt, sauf quelques jeunes femelles fécondées. Elles iront se cacher sous les feuilles, dans un tronc ou un vieux terrier, pour ressortir et fonder à leur tour une colonie aux beaux jours.
Le roi de la pollinisation utile
Ce n’est pas parce qu’il ne fait pas de miel que le bourdon est inutile. Bien au contraire ! Son gros corps poilu transporte le pollen de fleur en fleur comme personne. Sa particularité ? Il pratique la pollinisation vibratile, qui consiste à faire vibrer certaines fleurs comme celles de la tomate, pour en déloger le pollen. Aucune autre abeille ne fait cela aussi bien. De plus, le bourdon travaille par tous les temps. Il sort dès les premières chaleurs du printemps, parfois même sous une fine pluie, et récolte le pollen de nombreuses plantes que d’autres insectes ne peuvent pas atteindre, comme les pois, aubergines ou poivrons. Un vrai bosseur, même sans RTT !
Ce qu’il faut retenir sur le bourdon
- Il vit en colonie, mais sur un cycle saisonnier (printemps-été)
- Il ne stocke pas de miel pour l’hiver, juste un peu de nectar épaissi
- Il pollinise très efficacement grâce à ses vibrations
- Il est actif même par temps frais ou couvert
- Il est non agressif, même s’il peut piquer en cas de danger extrême
Comment le protéger (et l’attirer) au jardin ?
Le bourdon est peu exigeant, mais adore qu’on lui laisse un coin sauvage : un coin de pelouse en friche, une haie naturelle, quelques anfractuosités dans un mur ou un tronc mort feront très bien l’affaire pour qu’une reine y installe son nid. Côté nourriture, il est friand de plantes à floraison précoce comme le saule, l’olivier ou le noisetier, indispensables au démarrage de saison. Il est aussi très attiré par les fleurs riches en nectar comme la bourrache, le coquelicot ou la lavande. Évitez à tout prix les pesticides et tondez moins souvent : votre jardin deviendra un buffet 5 étoiles pour bourdons affamés.
Et, si vous le voyez voler au ras du sol en fin d’après-midi, c’est sans doute qu’il cherche un coin tranquille pour rentrer à la maison, chargé du pollen qu’il a glané toute la journée ! Et vous, avez-vous déjà repéré un coin du jardin fréquenté par ces bourdons infatigables ? Une remarque, une expérience à raconter ou un complément à ajouter ? Cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !