La représentation de la « crise cardiaque » au cinéma pose un véritable problème de santé

Vous attendez de vous effondrer avant de faire appeler le 15 ? Voilà pourquoi cette image venue des films pourrait vous coûter la vie.

Quand on évoque une crise cardiaque, les images de cinéma viennent tout de suite en tête : un homme ou une femme s’effondre, main droite sur la poitrine, avec un effet dramatique, les rideaux qui bougent et une panique qui s’empare des protagonistes présents !  Une telle scène est vendeuse, mais trompeuse, et peut retarder une prise en charge vitale quand un infarctus du myocarde se présente dans la « vraie vie ». Ainsi, une étude récente, publiée dans Heart & Lung et menée par l’Université de l’Illinois et l’UTA, montre que les personnes imaginent encore leur crise cardiaque comme une scène hollywoodienne. Un problème, car c’est souvent, ce qui les empêche de consulter immédiatement un médecin ou un cardiologue. Peut-être sommes-nous victimes d’un biais cognitif, en l’occurrence l’effet d’ancrage emprunté aux films ? Décryptage de ce phénomène plutôt inquiétant. C’est parti.

La crise cardiaque au cinéma : entre fiction spectaculaire et réalité clinique

Au cinéma, tout est soudain, intense et visuel : bras en l’air, main sur la poitrine, chute dramatique. En réalité, ce cliché est trompeur. L’étude UTA (juillet 2025) révèle que beaucoup imaginent encore une douleur brutale, compressive, insupportable, alors que souvent la crise se manifeste par un simple inconfort : une gêne thoracique, un peu de pression, ou même une douleur dans le bras, la mâchoire ou le dos. Or, attendre que le scénario atteigne son climax, avant d’agir, coûte cher à la santé.

Une personne pratique un massage cardiaque.
En cas de crise cardiaque, savoir pratiquer les gestes de premiers secours peut sauver une vie. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Biais cognitifs à l’œuvre : quand Hollywood façonne nos attentes

Sans s’en rendre compte, on adopte des raccourcis mentaux que l’on appelle dans le jargon psychologique des biais cognitifs. Ils se traduisent par ces éléments :

  • Effet d’ancrage : la scène dramatique vue au cinéma devient le modèle de la crise.
  • Disponibilité heuristique : on se souvient davantage des films marquants que des témoignages discrets.
  • Biais de confirmation : on interprète ses symptômes pour qu’ils collent à l’image que l’on a, et on néglige le reste (USABILIS)

Résultat : beaucoup attendent que la crise soit spectaculaire pour appeler les secours et il est parfois trop tard.

Pourquoi c’est dangereux  ? Un retard qui peut être vital !

Une crise cardiaque sans prise en charge rapide entraîne des dommages irrémédiables. Plus on attend, plus les conséquences sont graves, et l’étude le confirme : ceux qui attendent plus longtemps ont plus de risques de souffrir de séquelles (uta.edu). Le cinéma nous vend un polar intense, mais dans la vraie vie, le moindre soupçon de malaise doit mener à l’action. La Société Française de Cardiologie rappelle qu’au-delà de 5 minutes d’arrêt cardiaque, la survie est de l’ordre de 7 à 8 % et qu’il est réduit à néant dès les 10 minutes écoulées. Le massage cardiaque doit être effectué immédiatement, sans délai et sans interruption jusqu’à l’arrivée des secours.

Infographie : la crise cardiaque au cinéma nous empêche-t-elle d'agir rapidement dans la vraie vie ?
Infographie : la crise cardiaque au cinéma nous empêche-t-elle d’agir rapidement dans la vraie vie ? Crédit infographie : neozone.org

Comparatif : cinéma vs réalité

Élément Au cinéma Réalité clinique
Intensité Très intense Modérée, parfois insidieuse
Localisation Main gauche, douleur aiguë poitrine Bras, dos, mâchoire, ventre
Durée Instantanée Minutes à heures, fluctuant
Symptômes associés Sueurs froides, effondrement brutal Essoufflement, nausées, fatigue
Réaction instinctive Panique, effondrement immédiat Attente, doute, consultation trop tardive

Un problème que l’on peut résoudre : éduquer, informer, corriger

Alors, comment éviter ce piège du scénario cinématographique ? En éduquant le public : campagnes d’information précises, illustrations concrètes sui correspondent à la réalité des symptômes. En formant les professionnels médicaux à poser des questions plus fines (« ressentez-vous une pression ou un inconfort ? »), comme le souligne la même étude de l’UTA. La représentation clichée de la crise cardiaque est un biais cognitif dangereux, ancré dans les esprits par le cinéma.

Des secours au chevet d'une personne en arret cardiaque.
Lors d’un arrêt cardiaque, chaque seconde compte pour avoir une chance de sauver la victime. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Pour éviter qu’elle ne retarde une intervention vitale, il est impératif de changer le script de notre perception, à travers éducation, campagnes de santé et information ciblée. Plus d’informations  : uta.edu. Et vous, avez-vous déjà pensé qu’une crise cardiaque ressemblait forcément à celle des films ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

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Source
mturk.comresearchmatch.orgir.library.illinoisstate.eduheartandlung.orguta.edu

Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

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