
Concurrence déloyale au made in France, changement climatique et pression réglementaire, la France agricole est décidément acculée de toute part. D’année en année, les agriculteurs sont obligés de délaisser les champs pour protester dans leurs tracteurs. Honnêtement, on comprend mieux pourquoi ils sont de moins en moins nombreux à se lancer. Cette fois, c’est devant un hypermarché alsacien que la protestation a lieu. En cause, la censure sur l’acétamipride, un pesticide néonicotinoïde par la loi Duplomb. Un produit qui restera autorisé jusqu’en 2033 dans les autres pays de l’Union européenne.
Nutella bientôt symbole de lutte ?
C’est dans une colère noire que les agriculteurs de la FNSEA pointent du doigt la célèbre pâte à tartiner à base de noisettes, Nutella. En effet, ils affirment que ce produit et bien d’autres produits transformés importés ont été probablement exposés au fameux acétamipride. Le pesticide serait indispensable pour protéger de nombreuses cultures comme la betterave, mais aussi la noisette. C’est donc de bonne guerre que nos agriculteurs réclament de la cohérence. Si c’est interdit en France, ça devrait l’être pour les produits d’importation fussent-ils transformés, logique.
Enfreindre la loi du libre-échange ou satisfaire les agriculteurs ?
Si le Conseil constitutionnel a été ferme sur la non-introduction de l’acétamipride dans les usages agricoles en France, il devrait l’être également sur les importations. En pratique, c’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît. Parce que la France devra alors s’attaquer à un pesticide autorisé au niveau européen. Un recours pour étendre cette restriction nationale aux produits venant de l’extérieur est presque impossible. Pourquoi ? Ce serait clairement enfreindre la loi du libre-échange pour des produits aux normes européennes. Satisfaire les agriculteurs qui veulent une restriction totale semble perdue d’avance.
Le combat anti-pesticide, une mesure injuste ?
C’est en 2008 que le plan Ecophyto a été adopté pour réduire de moitié l’usage des pesticides. Le nouveau plan qui s’étend jusqu’en 2030 conserve le même objectif pour l’utilisation des phytosanitaires en agriculture. Si ces mesures ont pour effet de limiter les risques de ces produits sur la santé des hommes, des bêtes et de l’environnement, la mise en œuvre est bien plus complexe. Et de plus en plus, le monde agricole semble être sans cesse la cible de restrictions qui fragilisent son économie et l’expose à une concurrence internationale déloyale.
Les consommateurs, appeler à protester ?
Malgré leurs pétitions contre la Loi Duplomb, les agriculteurs n’ont pas pu empêcher le maintien de l’acétamipride. En protestant dans les commerces, n’est-ce pas un moyen d’impliquer les consommateurs lambda ? Car même si chaque agriculteur français est conscient des risques d’un usage non modéré des pesticides, il n’en demeure pas moins que c’est un frein à leur rentabilité. Que faut-il faire ? Certains syndicalistes affirment qu’une utilisation modérée est sans risque sur la santé. Une réautorisation est donc une solution qui conviendrait à tous. Rassurez-vous, pas de problème particulier avec votre pâte à tartiner préférée, c’était juste un moyen de se faire entendre. Alors, seriez-vous capable d’arrêter de consommer du Nutella en soutien à nos agriculteurs ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
article intéressant de fais science :
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Loi Duplomb – Rapport bénéfices risques : quand le débat oublie la science
Des habitants sont invités à fermer leurs fenêtres et à rentrer le linge, les jouets, les gamelles et les animaux afin de permettre à des véhicules de passer dans la rue en pulvérisant un insecticide à base de pyréthrinoïdes. Il est ensuite demandé d’attendre une heure avant de pouvoir sortir à nouveau. Cela se passe en France, à Limoges, en 2025, et l’opération n’a en fait rien d’exceptionnel. Pourtant, bien que relayée par la presse [1], cette information n’a suscité aucune campagne au nom d’un « zéro pesticide », aucune protestation relayée dans les médias détaillant tous les dangers potentiels des produits utilisés (et qui justifient les mesures de protection prises). Comment l’expliquer ? Tout simplement : il s’agit d’une intervention visant à lutter contre de possibles foyers épidémiques de Dengue, de Chikungunya ou de Zika véhiculés par le moustique tigre. Le rapport bénéfice-risque est probablement évident pour tous.
Et c’est bien là le fond de la discussion : le rapport bénéfice-risque est trop souvent oublié dans le débat public au profit de visions binaires et caricaturales. La science peut contribuer à instruire cette balance entre risques et bénéfices, et elle peut aussi suggérer des mesures appropriées d’atténuation et de gestion du risque. Les raisons de cette situation sont multiples et la controverse autour de la proposition de loi Duplomb nous offre un nouvel exemple. […] »
https://www.afis.org/Loi-Duplomb-Rapport-benefices-risques-quand-le-debat-oublie-la-science
La loi française autorise mais ne force pas les habitants aux alentours des terrains agricoles à demander aux agriculteurs de fournir une liste détaillée des produits pesticides qu’ils étendent dans le champ voin ainsi que les date d’épendage.
Par conséquent,il y a un problème en connaissant ce que dit » fais science » .
Il devrait être obligatoire pour tous les agriculteurs de fournir cette liste de pesticides et de date de façon à ce que le particulier qui est exposé aux pesticides puisse fermer les fenêtres de sa maison,bref de faire comme la procédure de l’article d' »afis science » cité ici .
« SOS Bedroom : une recherche citoyenne enquête sur la présence de résidus de pesticides dans les chambres flamandes
Avec une nouvelle étude scientifique citoyenne, Velt, l’Association pour la vie et le jardinage écologiques, veut savoir si les risques de pesticides nocifs se sont retrouvés dans les chambres à coucher en Flandre et aux Pays-Bas. La recherche a été motivée par le nombre croissant de questions posées par des citoyens inquiets vivant dans des zones agricoles au sujet de l’utilisation des pesticides.
SOS Bedroom fait suite à SOS Mezen, une étude que Velt a mise en place en 2019. De plus, 4 500 mésanges mortes ont été dénombrées dans toute la Flandre et 95 nids ont ensuite été étudiés. Dans cette étude, 36 espèces de pesticides différentes ont été trouvées.
Pesticide dans la chambre
Des recherches antérieures ont déjà trouvé 23 espèces de pesticides dans une chambre belge et 11 dans une chambre hollandaise. Dans une enquête européenne, la Belgique a fini comme le pire élève de la classe.[…] »
https://teknomers.com/fr/sos-bedroom-une-recherche-citoyenne-enquete-sur-la-presence-de-residus-de-pesticides-dans-les-chambres-flamandes/