Le gouvernement luxembourgeois a récemment approuvé le projet de loi autorisant l’installation de panneaux photovoltaïques en bordure d’autoroutes et de certaines routes nationales. Cette décision, très attendue dans le pays depuis plus d’un an, s’inscrit dans le cadre du programme « Einfach – Séier – Erneierbar » (Simple – Rapide – Renouvelable). Elle vise à mieux exploiter le domaine public pour accélérer le déploiement des énergies renouvelables. Plus précisément, à maximiser l’utilisation de l’espace disponible, privilégier l’agrivoltaïsme et autoriser l’exploitation des terrains non constructibles situés à 25 mètres des autoroutes. Notons que l’État luxembourgeois n’envisage pas d’exploiter directement les installations, mais prévoit de louer les terrains à des opérateurs privés.
Une décision prise suite à une étude présentée en 2024
Pour information, cette décision fait suite à une étude de faisabilité réalisée par le ministère luxembourgeois de l’Économie, présentée partiellement en septembre 2024. D’après celle-ci, une capacité solaire supplémentaire de 1,5 GW pourrait être installée le long de ces axes. Un potentiel qui, selon Luc Frieden, le Premier ministre du pays, peut être exploité pour fournir de l’énergie propre à des dizaines de milliers de foyers. Plusieurs sites potentiels sont également mentionnés dans l’étude, dont des clôtures photovoltaïques le long du chantier d’élargissement de l’A3. Et par ailleurs des centrales au sol entre l’autoroute et la nouvelle ligne ferroviaire Luxembourg-Bettembourg, l’utilisation de terrains publics ou privés jusqu’à 200 mètres de distance, etc.
Une approche plus conservatrice
Contrairement à d’autres pays comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la Suède, le Luxembourg privilégie une approche plus conservatrice concernant les zones d’installations. Dans ces autres pays, les installations solaires peuvent être implantées directement au pied des talus et même juste au-dessus des voies ferrées. Au Luxembourg, en revanche, l’installation des systèmes photovoltaïques est uniquement autorisée dans les zones non constructibles situées à proximité des routes et des autoroutes. Soit, dans la bande de 25 mètres au-delà de la zone de sécurité autoroutière, comme susmentionné. Ce choix d’une approche plus prudente s’explique par des impératifs de sécurité, de responsabilité publique et d’intégration paysagère. Pour susciter l’intérêt des opérateurs privés, le gouvernement luxembourgeois prévoit de mettre en place des mesures visant à simplifier les procédures d’autorisation et à proposer des aides financières pour les installations solaires.
Des projets photovoltaïques en bordure d’autoroutes
Avec ce projet, le Luxembourg va bientôt rejoindre les pays européens qui se sont déjà lancés dans des projets photovoltaïques en bordure d’autoroutes ou sur les infrastructures routières. En Allemagne, par exemple, dans la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, des projets de centrales photovoltaïques ont été réalisés au pied de l’A44n. Aux Pays-Bas, plusieurs Länder ont équipé des écrans antibruit de modules photovoltaïques, entre autres, dans les régions du Brabant-Septentrional et de la Hollande-Méridionale.
Au Luxembourg, l’autoroute A3 est le site prioritaire envisagé pour l’intégration de panneaux solaires. Pour le gouvernement luxembourgeois, le pays a franchi une étape importante vers l’exploitation de ces espaces longtemps considérés comme inutilisables pour les projets énergétiques. Que pensez-vous de cette initiative du Luxembourg ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .