
Chaque printemps, c’est la même chose : au détour du jardin ou sous un vieux tas de bois, un petit museau pointu fait son apparition. Le hérisson d’Europe, ce discret habitant nocturne, n’est jamais bien loin des maisons et adore s’installer dans les haies, sous une bâche oubliée ou carrément au milieu du compost. Personnellement, j’ai entassé quelques rondins derrière mon abri de jardin, avec l’espoir qu’ils y élisent domicile… Protégé des chiens par une barrière et non tondu, cet endroit, est une zone de non-droit pour les humains, mais un lieu pensé pour la biodiversité ! Mais attention : s’il est tentant de lui donner un petit nom et de lui aménager une maisonnette, le hérisson est une espèce protégée, et il existe quelques règles d’or à respecter pour l’aider sans lui nuire.
Le hérisson, un allié précieux et… en danger
Ce petit mammifère, champion du camouflage et du silence, est protégé par la loi française depuis 1981. Cela signifie concrètement que vous n’avez pas le droit de le capturer, de le déplacer, ni même de le manipuler, sauf en cas de danger vital évident. Et pour cause : ses effectifs s’effondrent. Les causes sont connues : pesticides, disparition des haies, circulation routière, et… robots tondeuses, redoutables la nuit venue. Pourtant, le hérisson est un allié précieux du jardinier : il se régale de limaces, d’escargots et d’insectes indésirables. Pas besoin de granules bleues quand un hérisson s’est installé dans votre potager !
Lui aménager un coin tranquille : la base
La meilleure chose que vous puissiez faire pour un hérisson ? Lui laisser la liberté de choisir son abri. Un simple tas de bois, de feuilles mortes, ou quelques branchages au fond du jardin font parfaitement l’affaire. Et si vous souhaitez aller plus loin, il existe des abris à hérissons en bois non traité, à glisser discrètement dans une haie ou derrière un cabanon. Pensez également à laisser un passage d’au moins 13 cm sous vos clôtures : c’est le minimum pour qu’un hérisson puisse passer d’un jardin à l’autre. Plus leur territoire est vaste, plus ils trouvent de nourriture… et de partenaires.
Une petite gamelle ? Oui, mais pas n’importe quoi dedans !
Contrairement à une vieille légende, le lait est toxique pour les hérissons. Préférez une coupelle d’eau fraîche (non glacée), et si la nourriture vient à manquer, quelques croquettes pour chat, riches en protéines et sans arômes artificiels. Évitez absolument le poisson, les restes de table, le pain ou les biscuits… Et, ne laissez pas de nourriture à l’air libre toute la nuit pour ne pas attirer d’autres indésirables. Si vous observez un hérisson qui sort en plein jour, titube ou semble très amaigri, contactez immédiatement un centre de sauvegarde de la faune sauvage. Ce comportement est anormal, seul un professionnel saura agir sans danger.
Ce qu’il faut retenir pour bien cohabiter avec un hérisson
- Ne jamais le manipuler, le déplacer ou l’adopter : c’est interdit et dangereux pour lui.
- Pas de lait, mais de l’eau fraîche et éventuellement quelques croquettes.
- Évitez pesticides et produits chimiques, qui contaminent sa nourriture.
- Laissez un coin en friche ou sauvage dans votre jardin.
- Ne touchez pas aux tas de bois entre novembre et mars : il pourrait y hiberner.
Attention aux tondeuses, débroussailleuses et robots, surtout à la tombée de la nuit.
Et chez vous, les hérissons, vous les aidez ou vous les ignorez ?
En laissant un peu de place au sauvage, en respectant leur rythme et leur discrétion, vous pouvez accueillir les hérissons sans jamais les apprivoiser. Et, c’est peut-être ça, le vrai luxe de la cohabitation. Alors, dites-moi : avez-vous déjà repéré un petit hérisson dans votre jardin ? Lui avez-vous, comme moi, laissé un spot paradisiaque pour qu’il se nourrisse, se détende, et plus si affinités ? Vous avez une anecdote ou une remarque ? Dites-nous tout ! Nous serions ravis de lire votre retour d’expérience. Et si vous avez repéré une coquille, cliquez ici pour publier un commentaire .