Selon une récente étude publiée par l’université de Cambridge, le bitcoin dépendrait à 62% environ des énergies fossiles. A l’heure où la sobriété énergétique est sur toutes les lèvres et que nous devrons fournir des efforts pour réduire nos consommations d’énergie, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour la planète. Cette étude montre en effet, que le minage des cryptomonnaies engendrerait une forte consommation des énergies fossiles. D’ailleurs le consensus de la blockchain Ethereum, adoptant une preuve d’enjeu comme mécanisme de consensus et annulant ainsi la plupart de sa consommation énergétique, a remis sur le devant de la scène, l’énergie consommée pour les cryptomonnaies et en particulier par le Bitcoin… Explications.
Pourquoi le Bitcoin consomme-t-il de l’énergie fossile ?
Les calculs cryptographiques, pour être résolus de manière efficace, nécessitent une grande puissance de calcul… Des centaines de milliers de mineurs, tous en concurrence, essaient de résoudre une blockchain et quand un problème est résolu, tous les autres mineurs en sont informés et passent au bloc suivant… Timothy Swanson, économiste spécialisé a ainsi révélé que les déchets électroniques générés par le matériel de minage mis au rebut chaque année, sont ce que les Luxembourgeois génèrent en déchets sur une année. Pour l’université de Cambridge, c’est aussi la consommation électrique d’un pays comme l’Islande pour une année. En fait, l’extraction du bitcoin serait responsable du ralentissement des alternatives vertes et augmenterait l’extraction du gaz. Elle entraînerait également des émissions de CO2 équivalentes à celle d’un pays comme la Nouvelle-Zélande.
Un pas vers le verdissement du minage ?
Le minage permanent de calcul est donc très consommateur d’énergie, mais ces dernières années, l’écosystème et les plateformes d’échange de bitcoins tentent de se reverdir ! Par exemple, ils tentent d’utiliser des énergies renouvelables comme la chaleur générée par les réseaux de chauffage. Ce n’est apparemment pas suffisant puisque le Cambridge Bitcoin Electricity Consumption Index (CBECI) estime que 62 % du mix énergétique de la monnaie numérique se compose toujours d’énergies fossiles. Les fermes de minage sont aujourd’hui, pour la plupart, alimentée en électricité par des centrales à gaz ou à charbon.
Le gaz, au centre des débats !
En 2021, le minage du bitcoin s’appuyait sur les énergies fossiles à 65% contre 62% cette année, il y a donc une légère amélioration qui n’est évidemment pas suffisante. Les enjeux actuels et l’urgence de la situation font que cela n’est pas assez et que des efforts doivent encore être fournis pour moins dépendre des énergies fossiles. Il faut préciser que le bitcoin dépend moins du charbon (37% en 2022 contre 47% en 2021) que fait de plus en plus appel au gaz (16% en 2021 et 25% en 2022) … Ceci s’expliquant peut-être par la diminution des centrales à charbon dans le monde. D’autres progrès sont à noter, le minage du Bitcoin passe désormais par des parcs éoliens, solaires ou par des installations hydroélectriques pour 38% contre 35% en 2021. Quant à l’hydroélectricité, moins productive à cause des sécheresses répétées, elle passe 20% à 15% dans le mix énergétique du bitcoin. Le Bitcoin n’est évidemment pas responsable à lui seul du réchauffement climatique, mais en diminuant sa dépendance aux énergies fossiles, il pourrait également être un acteur important de l’effort mondial pour lutter contre ce réchauffement… En migrant vers un fonctionnement plus écologique par exemple.
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