Informatique quantique : un ingénieur de Microsoft démêle le vrai du faux

Un entretien avec un ingénieur en informatique quantique a permis de démêler beaucoup de préjugés qu’on croyait vrais jusque-là.

L’informatique quantique est pour beaucoup une sorte de chimères. Beaucoup pensent qu’elle va bientôt remplacer l’informatique classique ou bien qu’elle permettrait de pirater n’importe quel dispositif de sécurité au monde. Mais la réalité est toute autre.

Vivien Londe, ingénieur spécialiste dans le domaine quantique chez Microsoft, a donné son avis sur le sujet, cassant au passage de nombreuses idées reçues sur l’informatique quantique.

Hacker ou Geek ?

Pour beaucoup, l’informatique quantique relève uniquement du domaine de compétence des geeks. Eh bien, cette croyance n’est ni vraiment vraie ou fausse selon Vivien Londe. Il est vrai que manier le quantique requiert quand même une bonne base en programmation, mais tout le monde peut y arriver avec un tout petit peu plus de connaissances et de jugeote.

Autre idée reçue à propos de l’informatique quantique : le hacking. En effet grâce à l’algorithme de Shor, beaucoup sont persuadés que les ordinateurs quantiques peuvent pirater n’importe quel système de chiffrement qui repose sur l’informatique actuelle. Il s’agit d’une idée plutôt intéressante pour les hackers du coin, mais que les ardeurs se calment !

D’un côté, ce ne sera possible qu’avec les machines quantiques qui sortiront d’ici 10 ou 20 ans. D’un autre côté, l’institut américain de standardisation (NIST) travaille déjà sur un système baptisé « post-quantique » justement pour se parer aux piratages quantiques. Oui ! L’informatique actuelle dispose d’assez de ressources pour mettre en place un tel système.

Du neuf avec du vieux, ce n’est pas si mal aussi

Pour ceux qui pensent que le quantique supplantera l’informatique classique dans le futur, ils risquent d’être déçus : Londe parle en effet d’un rajout en tant que « couche supplémentaire » à la génération actuelle, et non d’un remplacement définitif.

Quelque part, cela veut dire aussi que l’accès aux ordinateurs quantiques pour tous ne sera pas pour demain. « Quantum as service », comme le dit si bien notre ingénieur. En d’autres termes, on utilisera la technologie en tant que service, et donc seuls les boites spécialisées ou les grands laboratoires pourraient les utiliser. Et qui plus est, l’accès se fera exclusivement via le cloud, un peu à la manière des render farm déjà très exploités actuellement.

Les ordinateurs de bureau continueront ainsi de tourner sous la fenêtre de l’informatique actuelle pour les tâches quotidiennes. En revanche, les tâches plus complexes feront appels aux machines quantiques, ou peut-être pas vu que le HPC (High-performance computing), un genre de supercalculateur, répond toujours à nos attentes. Ou pourquoi pas les deux ?

IA autonome ?

Ce qu’il faut également savoir c’est que le domaine quantique fera office de plateforme pour booster les Intelligences artificielles. Attention, il ne s’agit nullement d’une autonomisation des IA par le quantique, même s’il est vrai que le développement du machine learning est très actif actuellement. De plus, malgré son avancée, l’informatique quantique n’est pas sans faille. Appelées « décohérence quantique », ces erreurs sont dues aux interactions des qubits avec leur environnement.

Le fait est que l’informatique quantique améliorera la vie de tous les jours d’une manière indirecte. Des entreprises et de grands organismes utilisent déjà des prototypes pour aborder des tâches complexes, à l’exemple de la gestion financière ou la gestion de la circulation. Cela ne veut pas dire pour autant que l’automatisation intégrale de nos outils quotidiens est au programme.

Comme l’a précisé Vivien Londe, « le calcul quantique ne va pas permettre de réaliser des tâches au détriment de quelqu’un d’autre ». Rendez-vous sur le site officiel de Microsoft pour en savoir plus sur les idées reçues à propos de l’informatique quantique !

Photo de couverture De Gorodenkoff / Shutterstock

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Andy RAKOTONDRABE

Il n’y a pas de réussites faciles ni d’échecs définitifs.

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