
Malgré une forte progression, la production d’énergie à partir de panneaux photovoltaïques et d’éoliennes reste en retrait par rapport à celle des centrales hydroélectriques. En effet, selon des chiffres de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables publiés sur le site de l’UNFCCC (UN Climate Change), cette dernière représente 70 % de la production d’EnR mondiale. Toutefois, si l’hydroélectricité constitue une excellente solution pour réduire les émissions de CO2, les centrales peuvent avoir des répercussions non négligeables sur la biodiversité, mais aussi sur certaines populations. C’est la raison pour laquelle la construction du plus grand barrage au monde en Chine, à savoir la centrale hydroélectrique de Motuo, suscite de l’inquiétude chez les Indiens et les Bangladais.
Un projet colossal
Le samedi 19 juillet 2025, Li Qiang, le Premier ministre chinois, a annoncé officiellement le début de construction de la centrale hydroélectrique de Motuo. Installé sur le plateau tibétain, cet ouvrage titanesque sera constitué, entre autres, de cinq barrages construits le long du fleuve Yarlung Tsangpo (Brahmapoutre). D’après des estimations, sa puissance avoisinerait 60 GW et sa production d’énergie annuelle devrait être semblable à celle produite par le parc nucléaire français tous les ans. Pour le Premier ministre chinois, la construction de cette centrale constitue le « projet du siècle » et n’aura aucune mauvaise répercussion sur l’environnement. Il a déclaré qu’une attention particulière va être accordée à la conservation écologique pour éviter les dégradations environnementales. Pour information, une fois terminé, cet ouvrage sera la plus grande centrale hydroélectrique au monde et devancera largement le barrage des Trois Gorges installé dans le centre de la Chine en termes de puissance.
Les Indiens et les Bangladais inquiets
Bien que Li Qiang ait déclaré que des mesures seront prises pour éviter les dommages environnementaux, l’Inde et le Bangladesh sont inquiets concernant les répercussions potentielles de ce projet. Selon Pema Khandu, le ministre en chef de l’État de l’Arunachal Pradesh, la construction des barrages de cette gigantesque centrale hydroélectrique pourrait assécher le Siang et le Brahmapoutre, et priverait de nombreux Indiens de leurs moyens de subsistance. D’autre part, il a ajouté que la Chine pourrait se servir de cet ouvrage comme d’une bombe à eau qui détruirait les terres et les biens de la tribu Adi, ainsi que ceux d’autres groupes du district du Siang. Concernant les autorités bangladaises, elles ont adressé une lettre à Pékin en février 2025, dans laquelle elles ont fait part de leur inquiétude et ont demandé plus d’informations sur l’ouvrage.
Un projet qui attire les investisseurs
Si la construction de la centrale hydroélectrique de Motuo crée des tensions, elle n’a pas manqué d’attirer les investisseurs qui y voient un moyen de relancer l’économie de l’Empire Céleste. Durant la semaine qui a suivi l’annonce officielle du début des travaux, les cours des actions de certaines entreprises chinoises évoluant dans le secteur de la construction ont augmenté. Par ailleurs, les rendements d’obligations d’État ont aussi enregistré une hausse. À noter que les travaux vont être supervisés par China Yajiang, un groupe d’État créé récemment. D’après des estimations, l’investissement/PIB pourrait augmenter de 120 milliards de yuan, soit plus de 14 milliards d’euros, en une seule année, pour une durée de construction de 10 ans. Je vous invite à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .