Nant de Drance, l’une des plus grandes centrales hydroélectriques d’Europe pour le stockage d’énergie

Nichée au cœur des Alpes valaisannes, la centrale hydroélectrique de Nant de Drance est une infrastructure énergétique monumentale. Désormais en service, cette centrale de pompage-turbinage contribue à la stabilité des réseaux électriques suisses et européens.

L’hydroélectricité est considérée comme la plus grande source d’énergie renouvelable au monde. Selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), elle représente actuellement près de 40 % de la capacité totale, devant le solaire (28 %) et l’éolien (27 %). Il s’agit donc d’une source d’énergie qui contribue de façon importante à la lutte contre le réchauffement climatique. Propre et durable, l’hydroélectricité est réputée pour sa flexibilité et sa disposition à pouvoir stabiliser les réseaux électriques en empêchant l’intermittence. À Finhaut, dans le canton du Valais, en Suisse, la centrale hydroélectrique de Nant de Drance possède une capacité de 900 MW. Zoom sur cette impressionnante station de pompage-turbinage qui est l’une des plus grandes au monde.

Stocker l’énergie électrique d’une autre façon

Le pompage-turbinage est une technique peu commune permettant de stocker l’énergie électrique. Apparu pour la première fois à la fin du 19ᵉ siècle, le concept consiste à mettre en œuvre une centrale hydroélectrique réversible. Grâce à leur taille souvent impressionnante, les centrales pompage-turbinage donnent la possibilité de stocker une très grande quantité d’électricité.  Pour fonctionner, elles nécessitent l’utilisation de deux réservoirs d’eau, l’un situé au-dessus de l’autre. Grâce à une turbine/salle de pompage capable à la fois de produire de l’énergie à partir de l’eau stockée dans le réservoir supérieur et de pomper l’eau du réservoir inférieur vers le réservoir supérieur. Il est possible de produire de l’énergie électrique en fonction de la quantité de l’eau disponible.

Les deux réservoirs d'eau de Nant-de-Drance permettent une production de 900 MW d'électricité.
Les deux réservoirs d’eau de Nant-de-Drance permettent une production de 900 MW d’électricité. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Un projet unique en son genre

La centrale hydroélectrique de Nant de Drance exploite le même concept. Sa construction a duré près de 14 ans, de 2008 à 2022. Les travaux ont été assurés par des ouvriers et des spécialistes venus de toute l’Europe. Considéré comme une étape importante vers un avenir énergétique durable et plus sûr, le projet a été financé par les Chemins de fer fédéraux suisses, Werke Basel, les Forces Motrices Valaisannes et Alpiq. D’ailleurs, la gestion de la centrale est assurée par ce dernier depuis sa mise en service en juillet 2022. Totalisant une puissance de 900 MW, celle-ci est unique en son genre grâce à sa construction dans un environnement alpin et souterrain. En effet, l’installation se trouve dans une caverne située à 600 mètres sous terre.

Plusieurs turbines électriques

La centrale, dont le coût s’élève à plus de 2 milliards d’euros, est située entre les lacs du Vieux-Émosson, en partie haute, et d’Émosson, en partie basse. Elle utilise six turbines de 150 MW chacune. La capacité du réservoir de stockage supérieure est de 227 millions de m3. Grâce à la qualité de sa construction, il s’agit de l’une des infrastructures hydroélectriques les plus fiables au monde.

La turbine de pompage-turbinage de la centrale lors de son installation.
La turbine de pompage-turbinage de la centrale lors de son installation. Crédit photo : Nant-de-Drance

Depuis son entrée en service, la centrale de Nant de Drance permet d’équilibrer le fonctionnement des réseaux électriques suisses et européens. C’est-à-dire de combler le vide entre l’offre et la demande lorsque la consommation électrique augmente, notamment durant les heures de pointe. À noter qu’il s’agit de la seconde centrale électrique la plus puissante de la Suisse derrière celle du Linthal, dont la puissance s’élève à 1000 MW. Plus d’infos : nant-de-drance.ch. Que pensez-vous de cet article ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

Plus de 900 000 abonnés nous suivent sur les réseaux, pourquoi pas vous ?
Abonnez-vous à notre Newsletter et suivez-nous sur Google Actualité et sur WhatsApp pour ne manquer aucune invention et innovation !

Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans la rédaction web en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

22 commentaires

  1. L’eau vient de France pour l’essentiel et cette STEP se situe sur la frontière non pas au coeur du Valais. Le barrage d’Emosson n’est-il pas Franco-Suisse ?

  2. Magnifique vidéo, sur ce que certains humains peuvent construire, malheureusement il y en à encore qui ne pense qu’à détruire ou tout au moins mettre des bâtons dans les roues de ceux qui veulent faire avancer le progrès technologiques.

  3. Bonjour, je connais bien la technologie des barrages hydraulique car j’ai travaillé très longtemps dans ce domaine. Le principe de pompage est effectué au moment où on a un excédant d’énergie électrique. Je pense que l’énergie électrique issue de l’hydraulique est à développer et à étendre d’une façon intelligente là où c’est réalisable.Je pense particulièrement aux centrales marée-motrice type La Rance.

  4. La première énergie renouvelable dans le monde n’est pas l’hydraulique, mais la bioénergie, et très loin devant l’hydraulique, et depuis toujours.

  5. Les steps peuvent être construites n’importe où, même en plaine puisqu’il suffit de creuser deux bassin, le bassin inférieur étant creusé plus profondément que le bassin supérieur. S’agissant de remplir le bassin supérieur il est nécessaire si le climat local n’est pas particulièrement pluvieux, à construire une dérivation de la rivière la plus proche pour en assurer l’alimentation, puis le maintient du niveau en raison de l’évaporation. Le principal inconvénient de ce type de STEP est d’obliterer de grandes surfaces. En revanche, ils sont plus sécurisant que les step de montagne qui menacent les populations en aval en cas de rupture du barrage.
    Serge Rochain

  6. Bonjour Encore une fois on se rend compte que le côté réversible de l’électricité fait que c’est sûr c’est l’avenir concernant les déplacements et l’énergie en sa globalité

  7. Une technique de construction a copier , ça marche et les problèmes ont été résolu , pk ne serions nous pas capables de rechercher un tel site dans les alpes , pyrenees , de faire avec une telle qualité de construction , quitte a apprendre et coopter les connaissances .L’avenir est de pérenniser ce qui peut marcher tout seul avec une maintenance approprié , emplois et rendements utiles .La Marémotrice de la Rance est un chef d’oeuvre , ne pas avoir peur d’apprendre , demander conseil ..pour cela , il faut une volonté et de l’argent , ce que cette gouvernance n’a pas .

    1. Je suis surpris de votre remarque.
      La France a été précurseur dans ce domaine depuis bien longtemps.
      Pour exemple il existe le barrage de grand maison.
      Le barrage de Grand’Maison est un barrage en remblai situé à Vaujany, sur l’Eau d’Olle, dans le département de l’Isère en France. Il forme le lac de Grand’Maison, réservoir supérieur de la STEP de Grand’Maison, centrale de pompage-turbinage la plus importante de France.
      Il a été mis en service en 1985.
      Nul besoin de copier qui que ce soit. Les français savent faire …

  8. 14 ans de travaux financés en quelles proportions entre état et privé ?
    Comment se passe le retour sur investissement ?
    Qui garantit la pérennité du fonctionnement ?
    Comment sont redistribués les bénéfices ?
    Les citoyens pourront ils contrôler l’exploitation ?

  9. Malheureusement l’hydroélectricité cause de très sérieux problèmes à l’environnement, tant à la faune qu’à la flore, pas seulement sur la partie immergée bien sûr, mais aussi et surtout en aval des ouvrages. La réduction des précipitations dément toujours plus les prévisions de rendement. Ce n’est pas sans raison qu’aux USA et au Canada les grands barrages sont régulièrement démis et détruits. Quant à la mini-hydroelectricité, c’est une aberration qui détruit nos torrents et nos rivières, par une logique orientée uniquement vers le profit financier.

  10. 900 MW ne veulent absolument rien dire !
    S’agit il d’une production annuelle, mensuelle, horaire?
    Dans ce dernier cas, il faut préciser 900MWh.
    C’est comme si en parlant du débit d’un cours d’eau on disait, il coule à 10m3.
    En une seconde, une semaine, un an?

    Cordialement

  11. Ayant fait un des premiers avant projets de cette réalisation lors de mon passage à la direction des usines électriques, j’ai été déçu de ne pouvoir en visiter la réalisation. La présentation est un peu trop riche sur le chantier et très pauvre sur le plan technique

  12. Bravo les Suisses, eux au moins ils mettent le paquet sans avoir peur ( comme leurs autoroutes d’ailleurs) , pas comme en France où nous nous sommes toujours plus intelligent et en finalité on est plus con que le reste de la planète.

  13. Il me semble que cela existe déjà en France depuis belle lurette, non?
    Dans un monde sans frottements ( et on en est loin à tous les niveaux), c’est une belle pompe à fric: elle produit un kWh qu’elle fera payer le double ( ou plus) de ce qu’elle paiera, elle, pour remonter le même volume d’eau. Et malheureusement les frottements ( pertes de charge, rendement turbine etc…) font qu’elle consommera plus qu’elle ne produit, il me semble.
    Par contre ça permet effectivement d’équilibrer le réseau, mais ce n’est pas un moyen de « stocker » de l’énergie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page