En 2023, le ministère de la Santé rappelait que 98,2 % des Français avaient accès à une eau du robinet conforme sur le plan microbiologique. Une chance incroyable quand on compare avec d’autres régions du globe… et pourtant, on a tendance à l’oublier. En parallèle, au Brésil, la situation est bien différente : les épisodes de pluie diluvienne succèdent à des périodes de sécheresse interminables, comme le montrent les données du Climate Knowledge Portal. C’est dans ce contexte complexe qu’a été imaginé Chove Chuva, un système de filtration branché directement sur la gouttière, vendu 920 R$ (131 €) en promotion, contre 1 100 R$ (157 €) en temps normal. Nous vous parlions déjà de cette invention sur NeozOne dans un premier article puis dans un second consacré au modèle autonome. Retour sur cette nouvelle version qui pourrait changer la donne !
Un filtre de gouttière qui « cuisine » la pluie pour la rendre potable
Le fonctionnement du Chove Chuva est assez fascinant, surtout quand on se représente la scène : l’eau tombe du toit, dévale la gouttière… et au lieu de finir bêtement dans un tonneau ou dans la terre détrempée, elle passe par une série d’étapes soigneusement pensées. D’abord, le filtre élimine tout ce qui traîne : feuilles, sable, insectes, débris (ceux qui ont un jardin visualisent parfaitement le genre de surprises qu’on retrouve dans les gouttières…). Ensuite, le système ajuste le pH, parce que les pluies tropicales peuvent être très acides. Puis vient la partie la plus technique : le microdosage automatique de chlore, conforme à la réglementation brésilienne qui élimine les micro-organismes indésirables. Après tout cela, l’eau traverse une filtration plus fine et ressort prête à être stockée, sans une goutte d’électricité. Rien que pour ça, l’ingénierie mérite un applaudissement. Voici les usages préconisés par le fabricant :
- Arroser le potager
- Faire tourner la machine à laver
- Laver les sols ou la voiture
- Alimenter des sanitaires
- Et même un usage domestique général
Dans un climat tropical, un simple orage peut faire déborder les cuves : imaginez un toit de 100 m² capable de fournir 15 000 litres en une seule grosse pluie. Avec un débit de 3 000 litres/heure, le Chove Chuva peut filtrer jusqu’à 900 000 litres par an pour un toit de 150 m². Vu d’Europe, ces chiffres paraissent presque abstraits. Mais, quand on connaît la réalité brésilienne où l’eau potable ne coule pas toujours « du robinet », on comprend l’impact potentiel du dispositif.
Chove Chuva : une réponse pragmatique aux réalités brésiliennes
Pour beaucoup de familles brésiliennes, l’eau potable est un enjeu de tous les jours. Certaines doivent marcher plusieurs kilomètres pour en trouver, d’autres subissent des coupures régulières ou une eau douteuse. Le Chove Chuva a été pensé pour cette réalité-là : il capte, filtre, sécurise et stocke l’eau directement depuis le ciel. L’installation est quasiment rustique dans le bon sens du terme : on fixe le boîtier sur la descente de gouttière, on relie le tout à une cuve… et la nature fait le reste. C’est simple, économique, frugal, efficace. Une sorte de low tech utile, loin des systèmes sophistiqués hors de prix. Et, à titre personnel, ce genre d’invention me parle beaucoup : je vois déjà mes gouttières derrière mon abri de jardin et je me demande ce que pourrait donner une version française, si un jour la loi évoluait.
Rappel important
En France, boire l’eau de pluie est interdit, comme nous l’expliquions très clairement dans cet article. Mais rien n’interdit de s’intéresser à l’idée… et d’imaginer, qui sait, une évolution de la législation un jour. Quand on voit ce que certains territoires affrontent, on se dit que ce type d’innovation mérite qu’on s’y attarde. Face au climat qui change et aux ressources qui se raréfient, Chove Chuva ouvre une piste ingénieuse ! Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site officiel de l’invention : chovechuva.com. Et vous, pensez-vous que transformer la pluie en eau potable deviendra un geste courant dans les prochaines années ? Dites-le-nous en commentaire : cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !