Si vous aimez pratiquer la voile et que vous êtes au courant des dernières actualités de ce sport, vous savez probablement que certains voiliers fonctionnent grâce à des panneaux photovoltaïques. Jusque-là rien de bien nouveau… En revanche, l’innovation de la start-up française Héole pourrait bien révolutionner le solaire dans les voiles. Cette nouvelle technologie ne réside pas dans le panneau photovoltaïque. En effet, la start-up développe en ce moment un tissu solaire qui s’installe sur les voiles… Et c’est évidemment bien plus léger, plus pratique et plus écologique que les panneaux classiques. Si tout va bien, cette voile solaire devrait prendre part à l’édition 2022 de la Route du Rhum qui partira de Saint-Malo le 6 novembre prochain. Présentation de innovation révolutionnaire.
Héole c’est qui ?
La voile solaire a déjà été testée sur l’Ocean Fifty Leyton, et, cette année, elle équipera le catamaran de Marc Guillemot. Héole et Leyton ont donc collaboré pour installer ces cellules organiques sur le mât du voilier. Héole a été fondée par Martin Delapalme en 2014 alors qu’il part faire un tour du monde à la voile. Avec les amis qui l’accompagnent, ils ont pour objectif de remplacer les énergies fossiles par des propulsions électriques. Le voilier fonctionne logiquement avec le vent, mais lorsque cet élément naturel n’est pas présent, il doit quand même continuer à avancer, et l’électronique à bord doit continuer à tourner. Ils ont alors l’idée d’une voile solaire, mais il faudra attendre quatre ans et une rencontre avec Jean-Marc Kubler, spécialiste de l’éclairage à LED, pour lancer le projet de voile solaire, relate le site voilesetvoiliers.ouest-france.fr. L’associé de Martin s’intéresse, lui, à la manière d’utiliser la lumière en tant que source d’énergie. Les deux hommes imaginent alors la voile de demain en partant de leurs propres questionnements… Et demandent une étude sur les cellules photovoltaïques organiques à Guillaume Wantz, professeur aux INP de Universités de Bordeaux.
Les cellules photovoltaïques organiques (OPV) au cœur du projet
Les OPV sont de petites cellules photovoltaïques très fines et très souples; deux qualités qui font qu’elles s’adaptent parfaitement à une voile. Les panneaux photovoltaïques classiques sont conçus à partir de silicium, alors que les OPV sont des semi-conducteurs d’origine organique. Elles ne nécessitent aucune extraction de ressources naturelles. « L’utilisation des OPV en fait une énergie durable entièrement recyclable qui ne produit pas de déchets. Quant à la lumière, elle ne coûte rien, ni aux hommes, ni à la planète » explique Jean-Marc Kubler au journal 20minutes.fr.
C’est d’abord ce qui séduit les deux associés d’Héole. Ces OPV sont donc souples, fines, mais elles sont aussi semi-transparentes. Ce qui permet de capter la lumière des deux côtés de la voile. Mais cela permet aussi de capter la réverbération du soleil sur l’océan, et d’augmenter ainsi la capacité énergétique, même lorsque le soleil est voilé par les nuages.
La route du Rhum, un test grandeur nature
S’ils ont choisi cette mythique course à la voile pour expérimenter leur innovation, c’est avant tout parce qu’ils sont des amoureux de la mer… Une course au large serait selon les fondateurs le meilleur des laboratoires d’expérimentation. De nombreuses innovations sont d’abord testées sur des bateaux de courses, avant de se retrouver sur les bateaux de pêche ou de plaisance. D’ailleurs, Héole s’intéresse pour l’avenir au transport maritime qui revient en force, au niveau du FRET notamment. Nous souhaitons « bon vent » à cette voile solaire, une innovation française qui pourrait révolutionner ce petit monde !
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En 2018, l’ASCA® et l’IUT de Nantes avait déjà co-développé un concept novateur de voile solaire: une voile photovoltaïque qui avait pour objectif d’alimenter la gouverne électrique d’un petit bateau à voile (vidéo ci-dessous).
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