Dans le monde végétal, il existe quelques étrangetés qui fascinent autant qu’elles étonnent ! L’arbre dont je vais vous parler a été baptisé par son créateur Sam Van Aken, l’arbre de « Frankenstein », aussi appelé Tree of 40 Fruit. C’est probablement l’une des œuvres vivantes les plus étonnantes de l’artiste et professeur américain Sam Van Aken. Imaginez un seul arbre capable de produire 40 espèces différentes de fruits à noyau… un concept si incroyable qu’il pourrait passer pour une légende urbaine, mais qui est bel et bien réel. L’invention est présentée en détail sur le site officiel de l’artiste, ainsi que dans la fiche dédiée. Ce projet, né au sein de la très officielle Syracuse University est aujourd’hui étudié comme un mélange fascinant d’art, de science et de préservation agricole. Nous avions déjà évoqué cet arbre extraordinaire dans un précédent article, mais il est si fascinant que je vous invite à le redécouvrir. Allez, plongeons ensemble dans ce phénomène botanique… qui pourrait bien redonner espoir aux variétés fruitières oubliées.
La naissance d’un arbre impossible : quand l’art rencontre l’agriculture
Sam Van Aken n’est pas horticulteur : il est artiste. Mais c’est précisément cette liberté créative qui a permis l’émergence d’un projet aussi fou. En combinant les techniques de greffe traditionnelles avec la patience d’un orfèvre, il est parvenu à créer un arbre greffé de manière à porter jusqu’à 40 variétés de fruits différents. Sa démarche est simple et poétique : préserver des variétés anciennes oubliées dans les vergers américains tout en créant une œuvre vivante. Dans sa conférence TED devenue virale, il explique que chaque branche raconte une histoire : une variété disparue, un arbre familial, un fruit local que plus personne ne cultivait. Ce que j’aime, c’est la manière dont cet arbre incarne l’idée d’héritage : un passé agricole greffé sur un présent artistique et un futur plus résilient. Néanmoins, il n’est absolument pas prévu qu’il soit commercialisé à grande échelle, une petite pépite destinée aux musées et aux jardins publics.
Un prodige botanique soigneusement documenté
Contrairement au mythe qu’inspire parfois son surnom de « Frankenstein », cet arbre n’a rien de monstrueux. Il résulte d’une technique ancestrale : la greffe en écusson. Un travail long, minutieux, effectué sur plusieurs saisons. On en trouve une magnifique illustration au Rockwell Museum, qui conserve plusieurs exemplaires de ces arbres vivants dans leur collection. Et, loin de l’expérience isolée, certains arbres ont même été plantés dans des collections historiques, comme à Planting Fields, où quatre exemplaires servent désormais à préserver des fruits rares de Long Island.
Ce que produit réellement un Tree of 40 Fruit
Voici ce que peut porter un arbre hybride « 40 fruits », on pourrait allègrement y piocher la salade de fruits frais du repas de Noël :
- Prunes jaunes
- Prunes rouges
- Pêches
- Pêches plates
- Nectarines
- Abricots
- Cerises douces
- Cerises acides
- Variétés anciennes locales ou presque disparues
Certaines installations de Van Aken comportent même des variétés issues de collections patrimoniales amérindiennes, ajoutant une dimension historique à chaque fructification.
Un arbre spectaculaire… mais fragile comme une œuvre d’art
Ce que beaucoup ignorent, c’est que ce type d’arbre demande une attention presque quotidienne. Ce n’est ni un gadget de jardin, ni un projet agricole rentable. Van Aken le rappelle lui-même : un Tree of 40 Fruit est une installation vivante, pas une culture. Les greffes doivent être contrôlées, équilibrées, parfois remplacées. Et, la floraison, lorsqu’elle éclot en dizaines de couleurs, est plus proche d’un tableau impressionniste que d’un verger productif. C’est peut-être ce qui fait son charme et qui explique pourquoi on en trouve rarement hors des musées, universités ou jardins historiques. Ce n’est pas un arbre qu’on plante au fond de son jardin entre le barbecue et l’abri de jardin !
Pourquoi cet arbre nous fascine autant ? Entre poésie et science
Dans un monde dans lequel les vergers s’uniformisent, cet arbre est l’exact opposé : un geste artistique contre l’appauvrissement génétique. Il émerveille par sa floraison multicolore, intrigue par son fonctionnement et questionne notre rapport à la biodiversité. Mais c’est aussi un message : la diversité ne se résume pas aux chiffres, elle se cultive. Littéralement. Serait-il finalement précurseur d’un enjeu futur pour préserver la Planète et sa biodiversité ?
Et, si un artiste peut ressusciter 40 variétés en un seul arbre, alors imaginez ce que pourrait accomplir une société entière qui décide de préserver son patrimoine végétal. Plus d’informations sur le site officiel du créateur. Et vous, aimeriez-vous voir fleurir un jour cet arbre « Frankenstein » dans un jardin public près de chez vous, ou pensez-vous qu’une telle œuvre doit rester dans un musée ? Dites-le-nous en commentaire : cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !