Le MIT dévoile un récupérateur d’eau atmosphérique qui fonctionne sans électricité

Des chercheurs du MIT ont développé et testé un nouveau récupérateur d'eau atmosphérique passif. Il capterait efficacement la vapeur d'eau et serait capable de produire de l'eau douce partout, même dans la Vallée de la Mort…

Les chiffres sont alarmants, environ 2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde, selon l’OMS. Et les causes sont multiples, entre autres, la croissance démographique et les effets du changement climatique, comme les sécheresses plus fréquentes et plus intenses. Face à l’insécurité et la pénurie hydriques, les ingénieurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) ont développé un nouveau récupérateur d’eau atmosphérique fonctionnant sans source d’énergie. Leur objectif ? Améliorer l’accès à une eau potable sûre et abordable, surtout là où les ressources en eau traditionnelles sont inaccessibles. Notons que l’atmosphère terrestre contient à peu près 13 milliards de tonnes d’eau douce sous forme de vapeur.

Fabriqué à partir d’un hydrogel noir

Le nouveau système conçu par les chercheurs du MIT ressemble à un panneau vertical noir de la taille d’une fenêtre. Il est fabriqué à partir d’un hydrogel, un matériau souple et poreux, constitué principalement d’eau et d’un réseau microscopique de fibres polymères interconnectées. Les scientifiques expliquent que l’hydrogel absorbe l’eau de l’air et la libère dans des tubes où ils peuvent récupérer l’humidité pour la transformer en eau potable pure. Ils auraient affiné sa composition et amélioré sa forme pour plus d’efficacité. Plutôt que de conserver le gel sous forme de feuille plane, ils l’ont moulé en un motif de petits dômes ressemblant à du papier bulle. Cela afin d’augmenter sa surface et la quantité de vapeur d’eau qu’il peut absorber. Pour faire simple, lorsque la vapeur captée s’évapore, les dômes se rétractent comme un origami. La vapeur se condense ensuite sur le verre, où elle peut s’écouler par un tube sous forme d’eau propre et potable. « Grâce à nos travaux sur les matériaux souples, nous connaissons parfaitement la capacité de l’hydrogel à absorber l’eau de l’air », explique le professeur Xuanhe Zhao.

Un matériau hydrogel qui capte l'humidité de l'air développé par des chercheurs du MIT.
Un matériau hydrogel qui capte l’humidité de l’air développé par des chercheurs du MIT. Crédit photo : MIT

Un système fonctionnant sans source d’énergie

Selon les chercheurs, le plus grand avantage avec leur récupérateur d’eau atmosphérique est qu’il fonctionne sans source d’énergie, contrairement à d’autres systèmes qui nécessitent des batteries, des panneaux solaires, ou encore l’électricité du réseau. Par ailleurs, il pourrait alimenter passivement un foyer en eau potable, même dans des environnements arides. Les scientifiques indiquent que ce nouveau dispositif capte efficacement la vapeur d’eau et produit de l’eau potable dans différentes conditions d’humidité relative, y compris avec l’air sec du désert. « La production d’eau du système devrait augmenter avec l’humidité, permettant ainsi l’approvisionnement en eau potable dans les climats arides, tempérés et tropicaux », soulignent-ils.

Des tests effectués en Californie

Les ingénieurs du MIT ont testé le dispositif pendant plus d’une semaine dans la Vallée de la Mort, en Californie, la région la plus sèche d’Amérique du Nord. Ils ont mesuré l’absorption de vapeur d’eau par l’hydrogel pendant la nuit (période durant laquelle la vapeur d’eau est la plus élevée dans le désert). Selon eux, les résultats sont prometteurs, car même dans des conditions de très faible humidité, l’appareil a extrait de l’eau potable de l’air à un débit allant jusqu’à 160 ml par jour. Ils expliquent que durant cette période, le système a fonctionné à des taux d’humidité variables (de 21 à 88 %) et produit entre 57 et 161,5 ml d’eau potable par jour. Même dans les conditions les plus sèches, il a récolté plus d’eau que d’autres récupérateurs d’eau atmosphérique passifs.

Le système de récupérateur d'eau atmosphérique à base d'hydrogel noir lors de tests en Californie.
Le système de récupérateur d’eau atmosphérique passif à base d’hydrogel noir lors de tests en Californie. Crédit photo : MIT

« Il s’agit d’un test de faisabilité pour le développement à grande échelle de cette technologie de récupération d’eau. Il est désormais possible de le construire à plus grande échelle, ou de le transformer en panneaux parallèles pour alimenter en eau potable les populations et obtenir un impact réel », déclare le professeur Chang Liu. Xuanhe Zhao ajoute que l’équipe de recherche envisage de déployer à l’avenir un ensemble de ces panneaux et les tester dans de nombreuses régions, où les ressources en eau sont limitées. Plus d’informations sur le site du MIT. Pensez-vous que ces technologies de récupération d’eau atmosphérique sont utiles ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
news.mit.eduwho.int

Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

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