L’invention d’un asphalte auto-cicatrisant pour dire adieu aux nids-de-poule

Les scientifiques ont développé un nouveau type d’asphalte capable de s’auto-cicatriser. Une invention qui pourrait augmenter la durée de vie des routes.

Dans le monde d’aujourd’hui, les réseaux routiers sont d’une importance capitale. Que ce soit pour stimuler l’économie ou pour promouvoir la cohésion sociale, ces infrastructures sont considérées comme l’épine dorsale du développement d’un pays ou d’une région. Des scientifiques de l’Université de Swansea et du King’s College de Londres, en collaboration avec des chercheurs de l’Université de Bío-Bío au Chili, en sont conscients. Ensemble, ils ont mis au point une technique susceptible d’améliorer considérablement la longévité des routes asphaltées. Concrètement, cette méthode révolutionnaire permet d’empêcher la formation de nids-de-poule. Elle repose sur l’utilisation de spores végétales. Pour parvenir à cet exploit, les chercheurs se sont appuyés sur des algorithmes d’apprentissage automatique.

Prévenir les microfissures par le biais d’une plante

Comme l’explique notre source, cette approche assistée par ordinateur a permis de simuler l’oxydation et le durcissement du bitume en fonction des conditions environnementales. En fait, il arrive parfois que celui-ci se fissure, alors qu’il est censé s’étirer sous l’effet de charges importantes. La nouvelle recherche a ainsi pour but de prévenir la formation de microfissures qui peuvent se transformer en nids-de-poule lorsqu’elles ne sont pas réparées à temps. Pour ce faire, les universitaires ont développé une technique innovante pour régénérer le bitume oxydé en utilisant des spores de lycopode en massue, une fougère herbacée vivace dont les tiges peuvent atteindre 1 mètre de haut.

Des spores de plantes réparent le bitume lorsqu'une fissure se forme.
Les chercheurs ont incorporé des spores de plantes dans le mélange formant le bitume et ont constaté qu’il s’auto-cicatrisait lorsqu’une fissure apparaissait. Crédit photo : Francisco J. Martín-Martínez, José Norambuena-Contreras et al.

Des résultats intéressants

En mettant en œuvre des procédés chimiques spéciaux, les scientifiques sont parvenus à vider les spores en se débarrassant de leurs cellules reproductrices internes. Ils ont utilisé des techniques d’encapsulation sous vide et par centrifugation pour remplir les éléments vides d’huile de tournesol. Ceux-ci ont été par la suite mélangés avec du bitume pour produire de l’asphalte. L’équipe a soumis des échantillons d’asphalte à des contraintes favorisant la formation de microfissures. Elle a alors découvert que les spores présentes dans ces fissures se brisaient et libéraient de l’huile de tournesol, ce qui régénérait le bitume endommagé. Ce qui est également intéressant, c’est que le rajeunissement du matériau intervenait moins d’une heure seulement après l’apparition des microfissures.

Une solution inspirée par la nature

Les résultats de la recherche ont été publiés dans la revue ACS Applied Materials & Interfaces. Pour parvenir à cet exploit, les chercheurs affirment s’être inspirés de la nature. « Dans nos recherches, nous voulons imiter les propriétés curatives observées dans la nature […] Par exemple, lorsqu’un arbre ou un animal est coupé, ses blessures guérissent naturellement avec le temps, en utilisant sa propre biologie. La création d’un asphalte capable de se réparer tout seul augmentera la durabilité des routes et réduira la nécessité pour les gens de combler les nids-de-poule », a expliqué le Dr Francisco Martin-Martinez, un des auteurs de l’étude.

Le mélange de bitume et spores de plantes.
Le Dr José Norambuena-Contreras tenant dans ses mains le mélange de bitume et spores de plantes. Crédit photo : Université de Swansea

Plus d’infos : pubs.acs.org. Des travaux très intéressants qui pourraient améliorer la qualité de nos routes qui se dégradent, n’est-ce pas génial ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
pubs.acs.org

Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

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