« Un matériau qui fait respirer les murs », le bloc de chanvre isolant explose en Europe

Et si vos murs pouvaient enfin respirer correctement tout en vous faisant économiser énergie, humidité et migraines de rénovation pendant des années ?

5 éléments à retenir sur le bloc de chanvre isolant
  • Valeur lambda 0,071 W/mK.
  • Résistance thermique jusqu’à 5,37 m²K/W pour les blocs de 36 cm
  • Déphasage thermique pouvant atteindre 23,6 h.
  • Matériau perspirant, idéal pour les murs anciens qui doivent respirer.
  • Chaque mur en chanvre devient un petit puits de carbone à long terme.

Le chanvre, vous connaissez ? Moi je le connais en tissu, et les pellets de chanvre ! Mais, depuis quelques années, cette manière perce dans un tout autre domaine : celui de la construction. En effet, le bloc de chanvre isolant n’est plus une curiosité de salon bio, c’est un véritable matériau de construction qui s’impose peu à peu sur les chantiers. Son prix varie selon l’épaisseur et la marque, mais il reste comparable aux isolants haut de gamme classiques, avec en prime un bilan carbone bien plus flatteur. Selon Terres Inovia, la surface mondiale de chanvre a doublé en cinq ans pour atteindre 185 248 hectares en 2022. La France est premier producteur européen, nous vous le disions dans cet article, avec environ 23 600 hectares en 2024, 1 550 agriculteurs et sept chanvrières déjà actives. Pour un matériau encore récent dans l’imaginaire du grand public, cela commence à ressembler à une petite révolution. Décryptage.

Le chanvre, une plante qui devient un véritable mur isolant

Derrière ce matériau se cache une filière agricole bien structurée. Les surfaces ont triplé en dix ans en France, et l’objectif est de les multiplier encore par deux dans les cinq prochaines années. Les blocs de chanvre sont fabriqués à partir de chènevotte, le cœur ligneux de la plante, mélangé à un liant minéral. Le résultat, ce sont des blocs légers, faciles à mettre en œuvre et surtout très confortables une fois posés. Dans cet article, la RTBF parle de près de deux mille chantiers en cours en Belgique et en France, dont des rénovations prestigieuses comme les petites écuries du château de Versailles ou l’hôtel de ville de Jemeppe-sur-Sambre. Dans ces bâtiments anciens, l’idée est simple, conserver l’aspect extérieur tout en offrant à l’intérieur une isolation capable de laisser les murs respirer, exactement ce que le chanvre sait faire.

Un isolant en chanvre.
Un isolant en chanvre. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Quand les murs respirent, la maison vit mieux

Le grand atout du bloc de chanvre, c’est sa capacité à réguler la température et l’humidité. Les blocs absorbent et restituent la chaleur, ce qui permet de maintenir une température intérieure plus stable, même lorsque la météo joue au yo-yo dehors. Techniquement, cela se traduit par une valeur lambda de 0,071 W/mK. et une résistance thermique pouvant atteindre 5,37 m²K/W pour les blocs de 36 cm. Le déphasage thermique peut aller jusqu’à 23,6 heures, ce qui signifie que la chaleur met presque une journée entière à traverser le mur. Pour un vieux bâti briard comme ceux que je croise autour de Réau, cela change tout, moins de murs glacés en hiver, moins de surchauffe en été et bien moins de soucis d’humidité.

Les atouts du bloc de chanvre, en résumé

  • Isolation thermique performante et très stable dans le temps
  • Murs perspirants, meilleure gestion de l’humidité intérieure
  • Confort d’été renforcé grâce au déphasage thermique élevé
  • Matériau d’origine végétale, stockant du carbone dans le bâtiment
  • Idéal pour la rénovation intérieure des bâtiments anciens
  • Filière en plein développement, avec recyclage des chutes de chantier
  • Pose compatible avec des entreprises déjà formées au chanvre

Le saviez vous ?

Un mur en blocs de chanvre peut stocker du carbone pendant toute la durée de vie du bâtiment, ce qui améliore nettement son bilan climatique.

Un matériau qui fait vraiment respirer les murs

Les blocs de chanvre ne sont pas seulement une mode verte, ils répondent à plusieurs enjeux d’un coup. Ils améliorent le confort thermique, limitent les problèmes de condensation, valorisent une culture agricole en forte croissance et permettent même le recyclage des chutes de fabrication pour tendre vers une boucle quasiment complète. Isohemp le résume parfaitement en parlant d’un cycle du champ au bloc, du bloc au chantier puis du chantier au recyclage. Quand on sait que le secteur du bâtiment génère des centaines de millions de mètres cubes de déchets chaque année en Europe, chaque chantier en chanvre prend soudain une dimension un peu plus engagée. Et vous, laisserez-vous encore vos murs étouffer ou oserez-vous offrir du chanvre à votre future maison, ou en rénovant la vôtre ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

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Via
Terresinovia.frIsohemp.com
Source
Rtbf.be

Méline Kleczinski

Jeune journaliste de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)...… Voir plus »

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