Une attestation de déplacement dérogatoire datant de la grande épidémie de Peste de 1720

Finalement l'attestation de déplacement dérogatoire n'est pas une nouveauté ! Elle existait déjà lors de l'épidémie de peste en Provence en 1720...

Souvenez-vous au lendemain du 17 mars 2020, l’attestation de déplacement dérogatoire faisait son apparition ! Au départ sur papier obligatoire puis désormais sur smartphone, elle fait désormais partie de notre quotidien. On aurait pu penser que le gouvernement venait d’inventer là, un nouveau document pour faciliter les quelques sorties autorisées !

Que Nenni ! Ils n’ont rien inventé puisque cette attestation était déjà en vigueur… en 1720, 300 ans tout pile ! En effet, les autorités françaises, avaient à l’époque, instauré un laissez-passer pour les habitants, attestant qu’ils n’étaient pas porteurs de la Peste. Et finalement les renseignements de l’époque étaient sensiblement les mêmes qu’aujourd’hui !

« Nous Consuls du Lieu de Remoulin certifions à tous qu’il appartiendra que Alexandre Coulomb consul habitant de ce lieu agé de vingt huit ans d’une taille médiocre cheveux chatain part de ce lieu où il n’y a aucun soupçon de Mal Contagieux pour aller à Blozac (Blauzac, Gard). Prions tous ceux qui sont à prier de lui donner libre, entrée & assuré passage. En foy de quoi nous lui avons accordé le présent certificat pour servir ainsi qu’il appartiendra. A Remoulin ce 4e Nbre mil sept cens vingt. Fabre Juge-Consul. (…) Veu bon pour aller à Bagnol (Bagnols-sur-Cèze) portant 400 filoselle (textile composé à partir de résidus de soie) fillée dans Remoulin, ce 26 Nbre 1720 ».

La Peste de Marseille en 1720, fût la dernière grande épidémie de peste en France. Propagée à partir d’un bateau provenant de Syrie ayant accosté à Marseille, elle fit environ 120 000 victimes en Provence. Ce qui représente plus d’un quart de la population de l’époque.

Une attestation de déplacement dérogatoire datant de la grande épidémie de Peste de 1720
[Peste] Laissez-passer officiel durant la grande épidémie de 1720 / Crédit photo : traces-ecrites.com
Pour pouvoir se déplacer, les habitants de Provence devait donc montrer aux autorités ce laissez-passer pré-imprimé. Il devait évidemment être rempli à la main. On peut apercevoir les écritures caractéristiques de cette époque ! L’ancêtre de notre attestation de déplacement dérogatoire existe bel et bien et les archives ont dû être bien utiles à nos têtes pensantes !

Nous ne savons pas ce qu’il adviendra de cette attestation de déplacement qui aura littéralement fait couler beaucoup d’encre… Devrons-nous continuer à justifier nos déplacements à partir du 12 mai ou pourrons-nous nous déplacer librement comme avant le 17 mars ? Rien n’est moins sûr et il reste encore près de 3 semaines pour que le gouvernement peaufine le plan de déconfinement. En espérant que cette fois-ci, si attestation il y a, elle soit sûre et définitive, ce serait pas mal quand même non ?

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Source
Traces-ecrites

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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