La « noyade sèche » existe-t-elle vraiment, faut-il surveiller des symptômes précurseurs ?

Non, votre enfant ne risque pas de se noyer dans son lit 48 h après une baignade. La noyade sèche est un mythe ! Mais, la vraie prévention reste essentielle.

Cet été, entre les bouées flamants roses et les sandales pleines de sable, une angoisse revient en boucle sur les réseaux : celle de la « noyade sèche », une prétendue noyade qui surviendrait des heures, voire des jours après avoir bu la tasse, sans prévenir. La noyade est un vrai risque, surtout en été, comme le rappelle Santé Publique France, qui a recensé, du 16 juillet au 15 août 2024, 576 noyades, soit une augmentation de 41 % par rapport à l’année précédente ! Et, comme les accidents de voiture, cela n’arrive pas qu’aux autres, la prévention étant la meilleure des protections. Eh oui, un enfant rit dans la piscine, avale un peu d’eau puis quelques heures plus tard, son état se dégrade brutalement, est-ce une « noyade sèche » ? Eh bien non, plusieurs études affirment que cette histoire relève plus de la légende urbaine que de la réalité médicale. En effet, la noyade sèche n’a aucun fondement scientifique reconnu. Décryptage.

Une expression trompeuse et bien ancrée

Si le terme « noyade sèche » circule autant, c’est sans doute parce qu’il est simple, effrayant, et très médiatisé. Pourtant, il ne repose sur aucun terme médical reconnu. Dans une publication parue dans Emergency Medicine News, trois médecins urgentistes américains rappellent que les expressions comme « noyade sèche », « noyade secondaire » ou « presque noyade » sont à proscrire : elles ne figurent dans aucune nomenclature officielle. Le mythe est né de cas dramatiques d’enfants décédés dans les jours suivant une baignade. Mais, comme l’explique le docteur Arnault Pfersdorff, pédiatre-réanimateur, il s’agissait en réalité de pathologies sous-jacentes non diagnostiquées, comme des malformations cardiaques. Autrement dit : un enfant ne meurt pas « subitement » d’avoir bu la tasse deux jours plus tôt. Il y a toujours des signes, même légers. Et, ces signes n’arrivent pas sans cause ni contexte. Il ne s’agit donc pas d’ignorer un incident de baignade, mais de le surveiller avec discernement, pas avec panique.

 

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Une publication partagée par Dr Jules Fougère (@ped.urg)

Ce qu’il faut vraiment surveiller après avoir bu la tasse

Si un enfant boit la tasse, cela peut provoquer des symptômes : toux, gêne respiratoire, vomissements, mais ils apparaissent dans les minutes ou heures qui suivent, jamais au bout de deux jours sans le moindre signal d’alerte. Selon les recommandations du Journal de la Revue Médicale Suisse, la seule chose à faire est d’observer l’enfant durant les huit heures qui suivent. Voici les signes qui doivent immédiatement alerter :

  • Toux persistante ou violente
  • Difficultés à respirer, respiration anormale ou rapide
  • Lèvres bleues, teint gris
  • Fatigue inhabituelle, somnolence excessive
  • Vomissements répétés
  • Changement de comportement ou confusion
  • Fausse route en buvant, ou gêne à la déglutition

Une surveillance oui, mais pas de paranoïa

On le répète : aucun cas documenté dans la littérature médicale ne rapporte une dégradation brutale et mortelle plusieurs jours après une baignade sans aucun symptôme précurseur. Le docteur Jules Fougère, pédiatre urgentiste au CHU de Rouen, le martèle dans ses vidéos pédagogiques citées par le site 20 minutes : si un enfant va parfaitement bien dans les huit heures qui suivent un incident dans l’eau, il n’y a aucun risque qu’il « se noie » en dormant la nuit suivante. En revanche, une toux persistante ou une gêne respiratoire doit toujours mener à une consultation. Le bon réflexe ? Surveiller calmement, sans basculer dans la psychose.

Un enfant au bord de la mer.
Si la noyade sèche est un mythe, la surveillance permanente des enfants près de l’eau reste impérative, car le danger est réel. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Et, surtout, ne jamais laisser un enfant seul près d’un point d’eau, même une bassine ou une pataugeoire. La vraie noyade, celle qui tue chaque été, est silencieuse, rapide et évitable. Alors, après avoir lu tout ça, seriez-vous prêt à abandonner le mythe de la noyade sèche pour de bon et à surveiller vos enfants même si vous avez une grosse envie de vous endormir sur la plage ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

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