
Imaginez devoir présenter un certificat médical pour continuer de conduire… Ce n’est plus de la science-fiction : une proposition de loi, soutenue par plusieurs députés dont M. Frédéric Valletoux et Mme Olivia Grégoire, vise à instaurer une visite médicale obligatoire pour renouveler le permis de conduire. Tous les conducteurs seraient concernés tous les 15 ans, et les plus de 70 ans tous les cinq ans. Derrière cette réforme se cache une idée simple : mieux prévenir les drames sur la route en tenant compte de l’état de santé réel des conducteurs. Certains crient au scandale et à une atteinte à nos libertés. Cependant, lorsque l’on est devant un conducteur devenu incapable de conduire, je peux vous assurer que c’est l’impuissance totale ! Alors, en quoi cette loi pourrait-elle permettre de diminuer la mortalité routière ? Éléments de réponses dans cet article.
Pourquoi une telle mesure ?
Chaque année, les chiffres de la sécurité routière rappellent que la route reste dangereuse. Les jeunes de 18-24 ans restent les premières victimes d’accidents mortels, mais les seniors ne sont pas épargnés. Troubles visuels, pertes cognitives, maladies chronique : autant de facteurs qui peuvent transformer un automobiliste expérimenté en conducteur à risque. J’ai moi-même vécu cette situation avec mon beau-père, atteint d’Alzheimer. Rien ne l’empêchait légalement de prendre sa voiture, malgré son état. Nous avons dû ruser et lui faire croire qu’il n’était plus assuré pour l’empêcher de conduire. Une manœuvre douloureuse, mais nécessaire pour sa sécurité et celle des autres. La loi, dans sa version actuelle, ne prévoit pas de contrôle médical régulier, sauf dans quelques cas spécifiques (retrait pour alcool, drogues ou certaines pathologies). Résultat : l’accident peut survenir avant même qu’une décision administrative n’ait le temps d’être prise.
Ce que dit la proposition de loi
Le texte porté à l’Assemblée prévoit que :
- Les permis de catégories A et B seraient soumis à une visite médicale obligatoire tous les 15 ans.
- À partir de 70 ans, la fréquence serait réduite à tous les cinq ans.
- Le médecin traitant ou un spécialiste agréé serait habilité à évaluer l’aptitude à la conduite.
- En cas de refus, la préfecture pourrait suspendre ou refuser le renouvellement du permis.
- Une plateforme nationale listerait toutes les solutions de mobilité pour accompagner les personnes jugées inaptes.
Cette réforme rapprocherait la France de nombreux pays européens qui appliquent déjà ce principe : le Portugal impose un examen médical dès 40 ans, l’Espagne et l’Italie à partir d’un certain âge. Et, selon plusieurs sondages, près de 6 Français sur 10 soutiendraient cette mesure.
Le permis de conduire : droit acquis ou responsabilité collective ?
C’est là que la question devient délicate. Certains défendent l’idée du permis à vie, garant de la liberté individuelle. D’autres rappellent que conduire est un acte citoyen engageant la sécurité des autres, et qu’un contrôle médical périodique ne relève pas d’une punition, mais d’une prévention. Personnellement, je penche pour la seconde option. Quand on sait que quelques secondes d’inattention ou une faiblesse non détectée peuvent coûter une vie, la balance me semble vite pencher en faveur de la prudence.
Conduire est un droit, certes, mais un droit qui s’exerce au milieu des autres. Alors, seriez-vous prêt à passer une visite médicale pour renouveler votre permis de conduire ? Vous l’aurez compris, pour ma part, c’est oui, sans aucune hésitation ! Et vous, que pensez-vous de cette proposition de loi ? Dites-le-nous en commentaire : cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !