
Imaginez une île privée, nichée dans la mer Baltique, où l’on respire l’air pur, on mange sain, on médite au lever du soleil… et où les hommes sont strictement interdits. Bienvenue sur SuperShe Island, un concept lancé par Kristina Roth en Finlande, vendu comme un sanctuaire exclusif pour femmes. Prix de la semaine de retraite : environ 4 600 €, tout compris. Mais, voilà, quelles qu’en soient les raisons, je n’aime pas le principe de réserver un endroit à un genre. Cela me rappelle de bien sombres passages de l’Histoire mondiale : la Shoah, l’apartheid ou la ségrégation raciale aux États-Unis, bien entendu dans une moindre mesure. Depuis 2023, cette île n’est plus réservée aux femmes ! Néanmoins, elle a existé et je vous raconte son histoire.
Une idée née d’expériences professionnelles pas toujours flatteuses
Kristina Roth, entrepreneuse germano-américaine, n’est pas arrivée là par hasard. Après avoir créé et revendu une entreprise de conseil en technologie pour un chiffre d’affaires de 65 millions de dollars, elle a voulu bâtir un espace dans lequel les femmes pourraient se ressourcer sans « distractions masculines ». Une démarche qui, selon elle, permettait d’éviter les comportements dictés par le regard des hommes. Sur le papier, c’est séduisant. Mais, pour moi, impossible de ne pas penser à Angela Davis ou Martin Luther King, qui se sont battus contre toutes formes de discrimination.
Du bien-être, mais réservé
Sur l’île, les invitées pouvaient profiter de cabanes scandinaves tout confort, d’une plage privée, de saunas finlandais, de cours de yoga dans une yourte, et même de randonnées dans des champs de myrtilles. Le tout dans un cadre intimiste, dix participantes au maximum. Et, pourtant, je ne peux m’empêcher de me dire qu’on aurait pu créer ce même havre… sans exclure la moitié de l’humanité. Nelson Mandela n’aurait-il pas rappelé que l’égalité, c’est aussi partager le même soleil ou quelque chose du genre ?
Ce qu’il faut retenir de SuperShe Island
Avant de critiquer ou d’applaudir l’idée, je me suis penchée sur les faits. Parce que au fond, même si je ne partage pas le principe, je reconnais que le concept pouvait intriguer et faire rêver certaines.
- Création : 2017 par Kristina Roth, en Finlande.
- Surface : 8,4 acres (environ 3,4 hectares).
- Capacité : 10 invitées simultanées.
- Activités : yoga, méditation, kayak, spa, cuisine.
- Prix : approximativement 4 600 € la semaine, tout inclus.
- Accès : uniquement sur candidature et sélection.
- Statut actuel : vendue en 2023 à un dirigeant maritime, fin de l’offre exclusivement féminine.
Franchement, sur le papier, cela donne envie : cabanes cosy, sauna, activités bien-être… Mais, pour ma part, le « sans hommes » gâche un peu la carte postale.
Une ségrégation qui ne dit pas son nom
Je comprends l’intention initiale : créer un espace de bien-être, de reconnexion et de développement personnel. Mais, à mes yeux, ce genre d’initiative entretient une forme de cloisonnement que je trouve malsaine. Comme pour d’autres épisodes sombres de l’Histoire, l’exclusion, même « bien intentionnée », reste de l’exclusion. On pourrait imaginer un lieu où la bienveillance, le respect et l’égalité règnent sans passeport de genre à l’entrée.
En revanche, cela pourrait être un refuge pour certaines femmes, ou certains hommes, qui ont besoin de s’éloigner quelque temps d’un agresseur, par exemple ! Alors, et vous, seriez-vous prêts à passer vos vacances dans un lieu où la moitié de la population est interdite d’accès ? Ce sujet vous fait réagir ? Partagez vos idées ou votre vécu, cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !