
Depuis quelques semaines, une rumeur tenace circule : en 2025, les particuliers devraient déclarer leurs récupérateurs d’eau de pluie de plus de 500 litres et payer un impôt associé. Des publications enflammées sur X et Facebook parlent même d’« écologie punitive » et d’« escrologie ». Pourtant, comme l’a rappelé l’AFP dans une enquête factuelle, cette affirmation est… fausse. Oui, la récupération d’eau de pluie est encadrée par des textes à retrouver sur Légifrance, mais non, il n’existe aucun projet de taxe obligatoire dès août 2025. Comme nous vous en parlions déjà dans cet article sur NeozOne, la confusion naît souvent d’une méconnaissance de la réglementation et d’une récupération médiatique un peu trop rapide. Décryptage.
Une réglementation qui existe déjà
En réalité, rien de neuf sous le soleil (ou sous la pluie). Depuis plusieurs années, la loi encadre l’usage domestique de l’eau de pluie. Le décret et l’arrêté du 12 juillet 2024 précisent, par exemple, les conditions sanitaires d’utilisation de cette eau impropre à la consommation humaine. En clair : vous pouvez alimenter vos toilettes, laver votre linge, arroser vos plantes, mais pas remplir vos verres à table. Là où la confusion s’installe, c’est sur la question de l’assainissement. Quand l’eau de pluie utilisée à l’intérieur de la maison (par exemple, pour la machine à laver) rejoint le réseau collectif, elle doit être déclarée. Non pas pour créer une « nouvelle taxe », mais simplement pour calculer la part due au service d’assainissement. Logique : le réseau traite les eaux usées, peu importe d’où elles viennent.
Pourquoi parle-t-on d’impôt ?
Le mot « impôt » fait peur et attire l’attention. Mais, dans les faits, il s’agit d’une redevance d’assainissement, déjà prévue par le Code général des collectivités territoriales. Elle n’est pas liée à la taille de votre cuve, néanmoins uniquement au volume d’eau rejeté dans le réseau. Autrement dit, si vous utilisez l’eau de pluie pour arroser votre potager ou laver votre terrasse, aucune taxe ne s’applique. En revanche, si vous la rejetez dans le système collectif via les canalisations de la maison, la commune peut demander une déclaration et un comptage, afin de facturer l’assainissement de manière équitable. On est loin du scénario catastrophe diffusé sur les réseaux, où l’État viendrait toquer à votre porte pour contrôler vos bidons de 300 litres !
Ce qu’il faut retenir en résumé
- Pas de taxe spécifique sur les cuves de plus de 500 L.
- Déclaration obligatoire seulement si l’eau de pluie rejoint l’assainissement collectif, comme pour vos toilettes ou votre lave-linge.
- Aucun impôt si l’eau est utilisée uniquement à l’extérieur (arrosage, lavage voiture).
- Assainissement individuel : aucune redevance possible, puisque vous gérez vous-même vos rejets.
- Les textes de référence : Code général des collectivités (article L. 2224-9) et arrêté du 12 juillet 2024.
Alors, vrai ou faux ?
La rumeur est avérée, puisque c’est absolument faux ! Non, il n’y aura pas de taxe automatique en 2025 sur les récupérateurs d’eau de pluie. Oui, la réglementation impose de déclarer certaines installations, mais uniquement lorsqu’elles renvoient de l’eau usée vers le réseau collectif. Et non, votre cuve de 1 000 litres dans le jardin n’est pas un coffre-fort fiscal que l’État rêve d’ouvrir. En somme, inutile de crier à « l’écologie punitive » : récupérer l’eau de pluie reste une pratique encouragée, tant qu’elle respecte les règles sanitaires et logiques d’assainissement. Alors, maintenant que l’on a démêlé le vrai du faux, allez-vous continuer à craindre cette rumeur de taxe sur vos récupérateurs d’eau de pluie ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !