
Vous partez en vadrouille du côté du lac Léman ou pour un week-end « chocolats suisses » dans le Valais ou pour planquer votre dernier gain à l’EuroMillions ? Avant de franchir la frontière suisse avec votre voiture, un petit conseil d’ami : désactivez les alertes radars de votre appli GPS et dites adieu aux groupes WhatsApp où l’on signale les contrôles en douce. En Suisse, ce genre de partage n’a rien d’inoffensif : c’est interdit par la loi et les amendes peuvent grimper jusqu’à 1000 francs suisses (env. 1020 €) ! Même un message dans un groupe privé peut être considéré comme un « avertissement public ». Si vous avez encore des doutes, voici ce qu’en dit la législation suisse sur la circulation routière. Spoiler : elle ne plaisante pas et si Lausanne ou Genève vous tentent cet été, je vous conseille de lire cet article ! Décryptage.
WhatsApp, Facebook, Waze… les radars sont partout… et les policiers aussi !
Avertir ses amis de la présence d’un contrôle radar semble anodin. Après tout, on se souvient tous des appels de phares bienveillants sur les nationales. Mais, en Suisse, la bienveillance peut coûter plusieurs centaines de francs suisses, même dans un groupe de discussion privé. Un automobiliste bernois en a récemment fait les frais : 500 francs suisses (env. 510 €) d’amende pour avoir géré un groupe WhatsApp nommé Inforoute FR/VD selon cet article de La Liberté… Et, ce n’est pas un cas isolé. En 2020, 200 personnes ont été dénoncées pour avoir partagé des alertes dans des groupes de grande taille. L’administration helvétique reste très claire : dès qu’un message a vocation à être diffusé, même discrètement, il peut être considéré comme public. Et donc, puni. En mai 2024, un élu tessinois, Lorenzo Quadri, a bien tenté de faire assouplir cette règle, estimant que signaler un radar permettait d’éviter les accidents. Mais, le Conseil fédéral a botté en touche : pour que les contrôles soient efficaces, les conducteurs doivent s’attendre à être flashés à tout moment. Difficile d’être plus clairs !
En France, on joue (un peu) plus la carte de la tolérance
Si vous franchissez le Jura dans l’autre sens, la situation est tout autre. En France, signaler un radar sur un réseau social n’est pas interdit, même si c’est parfois mal vu. Certains groupes Facebook relaient ces informations sans problème, et certaines gendarmeries vont même jusqu’à annoncer leurs propres contrôles sur Twitter. Une logique de prévention plus que de sanction, même si les avertisseurs de radars embarqués, eux, sont formellement interdits depuis 2012. Cela dit, les “zones de danger” signalées par les applis communautaires comme Waze restent autorisées, à condition qu’elles ne localisent pas précisément les forces de l’ordre. Bref, une gymnastique légale qui transforme parfois l’automobiliste en équilibriste du code de la route.
Ce qu’il faut retenir avant de passer la frontière
Pays | Partage radar via WhatsApp | Signalement sur les réseaux | Alertes GPS (type Waze) | Risques encourus |
Suisse | Interdit, même privé | Interdit s’il est « public » | Toléré si généraliste | Jusqu’à 1000 CHF |
France | Autorisé (zones de danger) | Toléré | Autorisé sauf radars fixes | Aucune amende (sauf abus) |
Des règles floues et des juges parfois très stricts
Le flou autour de ce que l’on considère comme « public » laisse de nombreux conducteurs dans l’incertitude. En Suisse, même si un message est envoyé à un petit cercle d’amis, le juge peut estimer que l’intention était de prévenir au-delà. Et là, c’est jackpot… pour le trésor public Suisse. Un administrateur de groupe WhatsApp a ainsi été sanctionné pour avoir photographié un radar en conduisant (double faute !) tout en envoyant le cliché à ses contacts.
La morale ? Même dans un pays réputé pour sa neutralité, mieux vaut ne pas jouer avec les règles, surtout sur la route. Et, vous, êtes-vous du genre à désactiver les alertes radars… ou à les signaler discrètement à vos amis voyageurs ? Une remarque, une expérience à raconter ou un complément à ajouter ? Cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !