
Et, si un simple ustensile en céramique pouvait offrir de l’eau potable à des millions de personnes ? Eh oui, selon l’Observatoire des Inégalités, ce sont plus de 700 millions de personnes dans le monde qui n’ont pas accès à cette eau potable ! Le World Wide Water, un projet low-tech aussi ingénieux que poétique, pensé pour lutter contre le stress hydrique, pourrait changer la donne. Son prix ? Accessible, justement : l’objectif est de rester économique et reproductible localement, sans industrie lourde ni dépendance énergétique. Ce petit bijou, sélectionné aux prestigieux James Dyson Awards, fonctionne par distillation solaire ou thermique et pourrait bien devenir un allié essentiel dans les zones touchées par la sécheresse ou les pénuries. Une idée simple, utile et profondément humaine, en lien direct avec les enjeux climatiques actuels. Je vous le présente immédiatement.
Un objet artisanal pour une solution mondiale
L’idée vient de loin, mais elle est née d’une observation très personnelle : en Martinique, son île natale, Tanguy Delaunay-Belleville constate que malgré l’abondance d’eau de mer, l’eau potable manque cruellement dans certaines zones. Plutôt que de miser sur des systèmes industriels coûteux, il imagine un objet low-tech, inspiré du savoir-faire des potiers. Afin de dessaler l’eau à petite échelle, dans chaque foyer, avec deux mains, un peu de chaleur et de la terre cuite. Concrètement, on verse de l’eau salée dans un récipient central. Une source de chaleur (feu, gaz ou simple plaque électrique) fait monter la vapeur, qui se condense ensuite sur un couvercle conique en céramique. Résultat : l’eau potable s’écoule dans un second récipient, tandis que le sel reste derrière. Pas d’électricité, pas de filtre à changer, pas de gadget électronique, juste une belle idée et un peu de physique, comme dans une cocotte-minute.
Une démarche aussi sociale qu’écologique
Ce n’est pas uniquement un joli pot bien pensé. C’est un projet de territoire qui mise sur les ressources locales pour répondre à un besoin vital. La fabrication en céramique réfractaire permet une production artisanale ou semi-industrielle, sans machines complexes, tout en créant de l’emploi. World Wide Water ne cherche pas seulement à purifier de l’eau, mais à renforcer l’autonomie des populations, notamment dans les zones rurales, insulaires ou précaires. Et, pour que ça fonctionne vraiment, l’objet a été testé, retesté et re-prototypé : croquis, maquettes, modélisations 3D, partenariats avec des potiers, collaborations avec des ingénieurs en R&D… Le projet avance à pas de géant, avec déjà une promesse de développement commercial en Inde, où le stress hydrique est plus qu’un sujet d’actualité.
Ce qu’il faut retenir sur World Wide Water :
- Fonctionnement : distillation par chaleur (feu, gaz, solaire…)
- Matériau principal : terre cuite réfractaire, résistante à haute température
- Capacité visée : versions de 1 L et 5 L en cours de développement
- Fabrication : artisanale, locale, sans infrastructure industrielle lourde
- Impact : lutte contre le stress hydrique + soutien à l’artisanat local
- Récompenses : James Dyson Award + French Tech Tremplin Martinique
Un outil d’autonomie et de résilience
Ce projet, c’est un peu le contraire des grosses machines à dessaler qu’on voit dans les pays riches : plus petit, plus lent, mais plus durable, et surtout adapté aux réalités du terrain. Il ne prétend pas tout régler, mais il apporte une solution concrète, accessible et duplicable, capable de changer la donne dans des contextes humanitaires, insulaires ou simplement éloignés des réseaux classiques. Et, ce n’est qu’un début. Tanguy cherche aujourd’hui à accélérer le développement, à trouver un associé pour passer à la vitesse supérieure et à collaborer avec des ONG et des institutions internationales. Son ambition ? Faire du dessalinisateur World Wide Water un outil universel. Plus d’informations à propos de ce projet sur jamesdysonaward.org. Et vous, pensez-vous, comme moi, que l’avenir de l’accès à l’eau passe aussi par de simples objets fabriqués localement comme World Wide Water ? Que pensez-vous de cette solution ? Dites-le-nous en commentaire : cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !
Le principe de base n’est pas nouveau, ce qui est astucieux c’est la récupération des condensats dans le même ustensile.
Cependant…
L’utilisation de la chaleur est contestable.
Non seulement c’est comparable à une clim des occidentaux (et des asiatiques…) qui génère de la chaleur laquelle contribue forcément au réchauffement climatique.
Mais surtout on le sait dans certaines régions cette chaleur vient des forêts déboisées pour produire du charbon de bois.
Chaleur, déboisement ou mines de charbon ou gaz ou produits pétroliers, obtenir de l’eau potable de cette manière ne semble pas très écolo.
La bonne pratique ancestrale, c’est de fuir les régions où la vie humaine n’est plus possible….