« Deux en un », l’invention d’un procédé qui transforme l’eau de mer en eau potable tout en produisant de l’énergie

Une équipe de chercheurs de l’université de New York a développé une technique efficace pour dessaler l’eau de mer et la transformer en solution de stockage d’énergie écologique.

Selon les Nations unies, la pénurie d’eau touche actuellement près de 40 % de la population mondiale. Plus d’un demi-milliard de personnes risquent de changer de région, voire de pays, à cause de la sécheresse au cours des cinq prochaines années. Dans une étude récemment parue dans la revue Cell Reports Physical, des chercheurs de l’École d’ingénierie Tandon de l’Université de New York, aux États-Unis, affirment avoir réussi à réaliser une percée significative dans le domaine de la désalinisation de l’eau de mer. Concrètement, leur approche repose sur la technique du dessalement par flux redox.

Plus efficace, moins énergivore

Selon le Dr André Taylor, professeur de génie chimique et biomoléculaire, cette technique électrochimique révolutionnaire pourrait aider à lutter contre le problème d’accès à l’eau potable qui touche de nombreuses régions de la planète. Qui plus est, elle pourrait constituer une solution abordable pour le stockage de l’énergie produite par les panneaux solaires et les éoliennes. L’équipe a atteint un rendement de 20 % en plus par rapport au record précédent réalisé dans le domaine du dessalement par flux redox. Autrement dit, leur découverte permet d’améliorer le taux d’élimination du sel dans le processus de désalinisation de l’eau de mer. L’autre avantage de la technique nouvellement développée réside dans la quantité d’énergie nécessaire pour alimenter le dispositif de dessalement. D’après les chercheurs, celle-ci a largement baissé alors que les débits de fluides ont augmenté.

Schéma du système de dessalement par flux redox.
Schéma du système de dessalement par flux redox. Crédit photo : Engineering NYU

Des membranes d’échange pour séparer les canaux

Ces réalisations sont en grande partie dues aux travaux de recherche menés par Stephen Akwei Mclean, premier auteur de l’étude. Les compétences de ce doctorant en matière de conception d’architectures d’impression en 3D ont contribué à la réussite du projet. La technique développée par les chercheurs de l’Université de New York met en œuvre un réseau complexe de canaux. Des membranes d’échange sont placées entre ces derniers, rendant possibles les réactions électrochimiques. Lorsque les ions Na+ (sodium) sont extraits, l’eau de mer se transforme en eau douce. D’après Stephen Akwei Mclean, le système présente une très grande flexibilité.

Une approche prometteuse

Inversement, lorsque la saumure et l’eau douce sont mélangées, cela crée une réaction électrochimique qui produit de l’électricité. Cette capacité à stocker l’énergie, c’est-à-dire à agir comme une batterie, fait des systèmes de dessalement à flux redox une solution potentielle à la difficulté de mettre en place des infrastructures à grande échelle pour stocker l’électricité produite par les installations solaires et éoliennes. Néanmoins, avant d’en arriver là, des recherches supplémentaires sont nécessaires. Plus d’infos : sciencedirect.com. Que pensez-vous de cette innovation ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
interestingengineering.com

Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

10 commentaires

  1. Dessaler l’eau de mer…et réduire la montée du niveau des océans? L’eau prélevée retournant ensuite dans le circuit des eaux usées et de l’arrosage des cultures? Si il y a création d’énergie cela compensera t il la consommation d’énergie pour dessaler?

  2. Bravo pour cette découverte ça permettra aux populations de boire une eau douce et de laisser de côté les eaux en bouteilles qui nous empoisonnent à petit feu sous le couvert de l état exceptionnel

  3. A vouloir tout adapter, on oublie les conséquences de nos changements dans le cycle naturel pourtant si simple à comprendre. Alors il faudrait saliniser l eau rejetée. 🙂

  4. Bonjour
    Intéressante technique, mais se pose également le pb du rejet du sel même dans la mer car en concentration un peu élevée, il pose des pb aux écosystèmes car certaines espèces marines ( coraux , plancton…) sont sensibles au dépassement de seuils de salinité…?

    1. Pourquoi ne pas utiliser le sodium pour des batteries moins polluantes et moins chères que le li-ion ?
      Les derniers modèles commercialisés proposent deja 80% de ce que le lithium permet de stocker et une durée de vie supérieure (avec la possibilité de décharger entièrement les batteries sans risque).

  5. Bonjour, il existe un système beaucoup plus simple dernièrement inventé par un Français et permettant entre autres choses là désalinisation. Je joints le lien de l’entreprise qui produit le procédé. https://www.marinetech.fr/
    Ce procédé est aussi simple et inspiré de ce que fait la terre depuis des millénaires, avec le soleil qui évapore l’eau pour la restituer sous forme de gouttelettes de pluie…
    Ce procédé pourrait déjà sauvé des centaines de milliers de personnes dans des pays sous-développés…
    L’autre procédé américain est sans aucun doute très bien, puisqu’il produit et stock de l’électricité en parallèle, mais a priori complexe à concevoir et à valider, sans parler des autres problèmes qu’il peut engendrer…
    Faut-il que le procédé français intéresse des lobbies qu’ils y trouvent un intérêt ???
    Bien cordialement.

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