
Recevoir un avis de contravention pour excès de vitesse, c’est rarement un moment de joie. Surtout si votre compteur de points frôle déjà le néant. Il existe de nombreux moyens, tous illégaux, d’éviter la perte de points, comme le rachat de points sur le Dark Web, ou dénoncer un proche, âgé, qui ne conduit plus, ou qui est en maison de retraite. Si je vous raconte cela, c’est que je l’ai vécu : une connaissance dénonce régulièrement une personne placée en EHPAD pour ses propres excès de vitesse ! Et, pour le moment, c’est passé crème auprès des forces de police, mais elle joue avec le feu ! Depuis quelques mois, une autre méthode, encore plus indigne, se répand chez les chauffards : désigner un proche décédé comme conducteur pour éviter le retrait de points. Une pratique illégale, mais qui, selon la sénatrice du Nord, Marie-Claude Lermytte, prospère sur internet grâce à une faille administrative. Le problème ? Au-delà de la morale, la manœuvre peut coûter très cher, et pas seulement en euros. Décryptage.
Une tentation risquée
Avouons-le : l’idée peut sembler « maligne » à première vue. Les fichiers officiels ne sont pas toujours mis à jour immédiatement, et il arrive que les forces de l’ordre ignorent le décès de la personne désignée. Mais, comme le souligne, dans cet article du Progrès, Maître Jean-Baptiste Le Dall, avocat en droit routier, l’histoire peut vite tourner au sketch, néanmoins, c’est vous qui tiendrez le rôle principal au tribunal. Imaginez un grand-père de 96 ans convoqué par la gendarmerie pour avoir été flashé à 200 km/h en Porsche 911. La scène prête à sourire, mais elle se termine généralement par une enquête et des sanctions lourdes. Il faut quand même disposer d’un sacré « mauvais esprit » pour ne serait-ce que penser à agir de la sorte, non ?
Le prix d’une « mauvaise » inspiration
Si vous désignez sciemment un défunt, vous vous exposez d’abord à une contravention de 5ᵉ classe : 1 500 € d’amende, pouvant grimper à 3 000 € en cas de récidive. Mais, le pire reste à venir : cette désignation mensongère peut aussi être qualifiée de faux et usage de faux, passible de 5 ans de prison et 75 000 € d’amende. Et, si vous exercez une fonction publique ou que la manœuvre vise à couvrir un crime, les peines montent à 7 ans et 100 000 €. Bref, pas réellement un plan retraite dorée, pour « sauver » deux points de permis, vous pourriez perdre plusieurs années de liberté. Derrière les barreaux, votre permis de conduire, même avec 12 points, ne vous sera d’aucune utilité !
Un business bien réel… et surveillé
Le problème soulevé par la Sénatrice, étant que cette pratique ne se limite pas à un petit arrangement « familial ». En réalité, c’est un véritable marché noir existe : des points de permis de défunts se négocient en ligne, parfois à 1 000 € le point. La faille ? Après un décès, rien n’oblige légalement à déclarer le permis pour annulation, et il reste donc « actif » dans les fichiers. Les autorités réagissent : baisse des cas détectés, coopération renforcée entre gendarmerie et plateforme PHAROS, et même projet de création d’un délit spécifique de « désignation frauduleuse ». Mais, la meilleure protection reste encore de ne pas franchir la ligne blanche ni celle des radars. Alors, seriez-vous prêt à risquer prison et grosses amendes pour sauver quelques points de permis ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !