Quand j’ai découvert que des ingénieurs américains proposaient d’ajouter une quatrième couleur aux feux tricolores, j’ai immédiatement pensé : « déjà que certains ne maîtrisent pas le feu orange… ». Et pourtant, l’idée est très sérieuse. L’équipe du professeur Ali Hajbabaie, de la North Carolina State University a imaginé un feu blanc. Ce dernier est destiné à fluidifier la circulation lorsque des voitures autonomes sont présentes en nombre. Le sujet s’inscrit dans la lignée des évolutions réglementaires françaises, comme celles détaillées par le Cerema, qui travaille depuis des années sur la sécurité et la modernisation des feux tricolores. Et comme le rappelle l’arrêté officiel relatif aux feux de circulation en France, notre système actuel est très normé. Alors, imaginer une nouvelle couleur… ce serait possible, mais compliqué. Décryptage.
Quand les feux tricolores deviennent trop limités
Depuis plus d’un siècle, nos carrefours reposent sur un code simple : rouge pour arrêter, vert pour avancer, jaune pour anticiper. Un trio qui fonctionne très bien pour les conducteurs humains mais beaucoup moins pour les voitures autonomes. Ces dernières communiquent entre elles, anticipent les mouvements et optimisent leurs trajectoires. Le feu tricolore, lui, reste figé dans son cycle et impose aux véhicules un comportement parfois inutilement contraignant. On en parlait déjà sur NeozOne avec l’idée d’un carrefour à quatre couleurs destiné à la sécurité des piétons. L’ajout d’un feu blanc n’a rien de décoratif : il s’activerait automatiquement dès lors qu’un nombre suffisant de voitures autonomes se trouverait à proximité. Une fois allumé, il signifierait aux conducteurs humains de suivre le véhicule devant eux. Et, connaissant ma capacité à râler au feu rouge de Réau… cette invention me parle beaucoup.
Comment ce fameux feu blanc pourrait fluidifier la circulation ?
Les chercheurs appellent cette approche le mobile control paradigm, ou « contrôle mobile ». Contrairement à un carrefour géré par une programmation fixe, le feu blanc s’active lorsque les voitures autonomes sont capables d’organiser elles-mêmes le trafic. Elles forment alors un réseau intelligent capable d’optimiser la vitesse de passage, de réduire les arrêts inutiles et d’éviter les redémarrages trop fréquents. Les simulations sont impressionnantes : moins de bouchons, des temps d’attente réduits et une baisse de la consommation de carburant. Le concept rappelle d’ailleurs l’approche du système Google Green Light, dont nous vous parlions dans un de nos articles.
Feux actuels VS feux à « phase blanche »
| Critère | Feux tricolores actuels | Feux avec phase blanche |
| Gestion du carrefour | Fixe, programmée | Dynamique, adaptative |
| Arrêts inutiles | Fréquents | Réduits |
| Économie de carburant | Moyenne | Meilleure |
| Consommation électrique | Constante | Optimisée |
| Sécurité | Dépend de l’humain | Mix humain/IA |
| Fluidité générale | Variable | Nettement améliorée |
Une idée ambitieuse, mais pas si irréaliste
Lorsqu’on en discute autour de soi, l’idée d’ajouter un quatrième feu peut sembler extravagante. Pourtant, elle s’intègre parfaitement dans la progression naturelle des technologies de mobilité. Les ingénieurs expliquent que cette innovation pourrait être déployée progressivement, sans transformer complètement nos villes. Les intersections existantes pourraient recevoir une simple mise à jour technique, et les voitures autonomes seraient capables de reconnaître cette nouvelle phase grâce à des logiciels embarqués.
Une révolution discrète mais prometteuse
Le feu blanc ne remplacerait pas nos habitudes : il viendrait les compléter. Il n’intervient que lorsque les voitures autonomes sont assez nombreuses pour organiser la traversée d’un carrefour. Les autres conducteurs n’auraient qu’une règle à suivre : imiter la voiture qui les précède. Pour ceux qui, comme moi, râlent parfois devant un feu rouge interminable, l’idée fait sourire mais pourrait surtout faire gagner du temps. Si les simulations se confirment dans la réalité, ce feu blanc pourrait devenir un élément clé dans la gestion du trafic de demain. Alors, faut-il vraiment quatre couleurs au lieu de trois ? Pensez-vous que ce feu blanc pourrait réellement transformer notre manière de circuler dans les villes du futur, ou restera-t-il expérimental ? Dites-le-nous en commentaire : cliquez ici pour publier un commentaire . Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !