Voitures électriques : des bactéries pour récupérer et recycler les métaux précieux des batteries électriques

Des chercheurs de l'Université de Coventry prouvent pour la première fois que le procédé de biolixiviation peut être transposé au recyclage des batteries électriques.

Depuis quelques années, on ne peut que constater la multiplication des voitures électriques sur le bitume… Les nombreuses aides gouvernementales ou régionales font de ces nouvelles voitures la solution de mobilité de demain.

Il y a 10 ans, les voitures électriques existaient mais n’étaient pas conçues pour de grands trajets. Si la première voiture électrique date de 1834, ce n’est pas vraiment ce genre de modèle qui nous intéresse. Les modèles récents se veulent plus écologiques que les moteurs thermiques… Mais il reste cependant un point noir au niveau du recyclage : les batteries. Aujourd’hui, il n’existe pas vraiment de processus de recyclage, même si les constructeurs tentent de trouver des solutions… Mais tout pourrait changer grâce à … des bactéries !

Les bases de l’étude scientifique

Des chercheurs de l’université de Coventry viennent de publier une étude dans laquelle ils proposent une nouvelle solution respectueuse de l’environnement pour recycler les batteries de véhicules électriques. Ce processus, appelé biolixiviation, permet de récupérer tous les métaux qu’elles contiennent.

La biolixiviation (également appelée bio-exploitation minière) se sert de microbes pour oxyder les métaux. Dans l’industrie minière, c’est ce procédé que l’on utilise pour extraire les métaux précieux des gisements. Cette technique fait également ses preuves depuis peu, dans le nettoyage et la récupération des déchets électroniques, mais également lors de contamination des eaux ou dans les décharges d’uranium. Son efficacité n’est donc plus à prouver.

Sous la direction du Professeur Sébastien Farnaud, une équipe a identifié que les bactéries peuvent cibler et récupérer les métaux directement dans les batteries électriques. Cette technique, contrairement à celes utiisées habituellement, ne nécessite pas de températures élevées ou de produits chimiques pour dépolluer les batteries électriques des métaux.

Ces dernières ont un impact carbone moindre par rapport aux batteries classiques, mais leur recyclage est encore difficile. Dans les batteries électriques se trouvent des métaux comme le lithium, le nickel, le manganèse ou le cobalt.

Des bactéries pour recycler les batteries

Comme nous l’avons vu plus haut, cette méthode n’est pas nouvelle. Mais, c’est la première fois qu’elle est envisagée pour les batteries des voitures électriques. La méthode baptisée Bioleaching serait donc bien plus écologique que les méthodes actuelles. Le seul point négatif reste son coût, bien plus important. Mais à l’heure où l’on parle du tout électrique à l’aube de 2030, ce ne devrait pas être un réel problème pour les spécialistes du recyclage.

Comment recycle-t-on les batteries aujourd’hui ?

Depuis 2006, la Directive 2006/66/CE, impose le recyclage de 50 % du poids total des batteries, soit 150 kilos pour une batterie de 300 kilos… Mais aujourd’hui, seulement 5.1 millions de voitures électriques se trouvent sur le marché. En 2030, elles devraient avoisiner les 130 millions ! Les batteries électriques se composent de solvants, de plastiques et de pièces électroniques. Mais le problème du recyclage provient des métaux qu’elles contiennent, qui sont dangereux pour l’environnement et par conséquent pour notre santé.

Voitures électriques : des bactéries pour récupérer et recycler les métaux précieux des batteries électriques
Crédit photo : Shutterstock / asharkyu

Aujourd’hui, une batterie électrique en fin de vie est d’abord déchargée totalement, puis chaque élément est désolidarisé. Les éléments ainsi isolés sont ensuite envoyés aux différentes filières de recyclage. Les plastiques sont broyés pour atteindre les métaux… Puis ces métaux sont chauffés à très haute température pour les extraire chimiquement et les revaloriser. Demain, tous ces métaux pourraient simplement servir de « repas » à des bactéries, et c’est plutôt une excellente nouvelle pour la planète !

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