Une « ferme » va produire 180 tonnes de viande artificielle par an, dans un premier temps !

Une usine de viande artificielle a ouvert ses portes début novembre aux États-Unis. C'est la deuxième au niveau mondial, la première ayant été inaugurée en Israël quelques mois auparavant.

La ville d’Emeryville, en Californie, a été témoin le 4 novembre dernier d’un évènement de renommée mondiale dans le domaine de l’agroalimentaire: l’ouverture de la première usine de viande artificielle aux Etats-Unis, deuxième dans le monde juste après Israël.

La viande cultivée se présente comme une alternative à la viande « classique » issue de nos élevages. Face au réchauffement climatique dont on ne cesse de parler, et à la montée de certains mouvements pour la protection des animaux et la fin des abattoirs, certaines entreprises ont saisi l’opportunité et espèrent bien se positionner sur le marché.

De la viande in vitro

La viande cultivée se définit comme un produit réalisé par des techniques d’ingénierie tissulaire, à partir de cellules souches située dans les muscles. (wiki) Ce n’est donc pas un substitut végétarien, mais bel et bien une viande composée de cellules animales, qui ont proliféré grâce à un milieu nutritif riche en acides aminés (indispensables à la fabrication des protéines), vitamines et glucose. On appelle bioréacteur cet environnement propice à la multiplication cellulaire, qui se destine à recréer le milieu naturel de nos tissus.

La capacité maximale de production est pour l’instant estimée à 180 tonnes par an, selon les espérances de Futur Meat Technologie, pionnier dans le domaine et premier à avoir ouvert une telle structure, située non loin de Tel Aviv en Israël.

Un marché prometteur ?

Le réchauffement climatique est un sujet qui, en plus de la crise sanitaire que nous traversons, inquiète beaucoup. Nos émissions de gaz à effet de serre en sont les principales responsables. Les grandes entreprises ont tout intérêt à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre ce phénomène, certaines l’ont déjà bien compris. (Sow: article Puma?)

L’élevage des animaux destinés à la consommation représente à lui seul entre 14 et 18% de ces émissions de gaz selon les sources. L’alternative de la viande artificielle, qui à terme serait sensée remplacer cette activité, permettrait de réduire drastiquement ce score.

Par ailleurs, depuis que les chercheurs sont capables de recréer les bioréacteurs nécessaires à la production de cette viande sans avoir besoin d’utiliser de sérum de veau fœtal, on pourrait penser que le nombre d’animaux abattus au profit de l’activité humaine dans le domaine de l’agroalimentaire serait tout simplement réduit à 0. De quoi apaiser les personnes ayant le souci du bien être animal, et conquérir de potentiels acheteurs…

Quelques contraintes persistent

Même si cela semble être une idée apte à régler quelques problèmes de société, cela reste aujourd’hui utopique sur quelques points. Tout d’abord, pour convaincre les plus fervents adeptes de viande, il faudra proposer un produit qui propose gout et texture identiques à ce qu’on trouve chez notre boucher; objectif encore non atteint par les chercheurs, malgré les efforts déployés à coups d’épices pour faire illusion.

Ensuite, pour pouvoir atteindre les objectifs de réduction de gaz à effet de serre et de fermeture des abattoirs, la production de viande artificielle devra être autrement plus importante. En effet, avec des estimations de production de 23 tonnes par an pour l’usine américaine détenue par Upside Food, 180 pour celle de Future Meat Technologies, l’investissement devra être colossal pour couvrir la consommation annuelle mondiale. Pour vous donner un ordre d’idée, les français consomment à eux-seuls 1,55 million de tonnes de viande chaque année.

D’ailleurs, selon l’ONU, cette consommation devrait doubler d’ici 2050. Mais les entrepreneurs sont nombreux à vouloir investir dans le domaine, il existe déjà d’ailleurs une usine de saumon artificiel installée à San Francisco par l’entreprise Wildtype. A noter que la production de cette viande devra être encadrée par la législation Novelfood; celle ci étant considérée comme un nouvel aliment, la loi impose des réglementations très strictes à respecter.

En résumé, même si la viande issue de l’agriculture cellulaire semble toute prête à s’installer dans nos rayons, il reste encore quelques étapes à franchir pour espérer déguster un véritable steak artificiel.

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