
À l’heure où j’écris ces lignes, j’ai encore un tiers de ma haie de thuyas qui attendent de passer chez le coiffeur ! Avant de les couper, en avril, puis en mai, puisque nous n’avons pas fini vu l’ampleur de la tâche, je me suis renseignée sur la loi concernant la taille des haies. Les puristes me diront que j’ai mal agi, car des oiseaux peuvent y avoir élu domicile. J’ai vérifié avant les premiers coups de sécateurs, aucun nid en vue ! D’ailleurs, si la taille des haies pour les particuliers, en mai, est déconseillée pour la biodiversité, elle n’est pas légalement interdite ! Ce qui n’est pas le cas des agriculteurs, qui eux, ont l’interdiction formelle d’effectuer cette action, encadrée par des arrêtés préfectoraux comme en Normandie, par exemple. Retour sur ce dilemme entre conscience écologique, entente avec les voisins, et taille des haies. Décryptage.
Tailler les haies en mai, pas interdit, mais déconseillé !
Rien n’interdit donc de tailler les haies en mai. Néanmoins, l’Office français de la biodiversité invite tout de même les jardiniers amateurs à éviter de tailler entre le 15 mars et le 31 juillet, période cruciale pour la nidification des oiseaux. Eh oui, ces charmants rouges-gorges, merles ou mésanges trouvent dans nos haies un coin tranquille pour fonder leur petite famille. Un coup de taille-haie trop enthousiaste, et c’est toute une couvée qui peut être dérangée, voire détruite. On est donc sur un cas classique du « vous avez le droit… mais ce n’est pas recommandé ». Je vous propose une petite infographie pour résumer tout cela :
Une taille qui se planifie, et des outils qui se choisissent bien
La meilleure période pour tailler les haies reste entre septembre et février. Cela permet à la fois de préserver la montée de la sève au printemps, et de laisser tranquille les locataires à plumes de nos haies durant la belle saison. Cela dit, si votre haie menace de manger votre boîte aux lettres ou celle du voisin, une petite taille d’entretien en mai peut être envisagée… mais avec douceur et vigilance.
Pour bien faire les choses, équipez-vous intelligemment :
- Une cisaille pour les jeunes rameaux fins
- Un ébrancheur pour les branches plus solides
- Un taille-haie électrique ou thermique pour les longues haies
- Des gants solides (surtout si votre haie pique)
- Une échelle stable ou un échafaudage si vous devez prendre un peu de hauteur
- Une paire de lunettes de protection : la sciure de bois dans l’œil, c’est moyen !
Et, surtout, jetez un œil dans les feuillages avant de tailler, histoire de ne pas déloger un nid. C’est bien ce que j’ai fait, même si j’avais l’air étrange, perchée sur mon échelle à écarter chaque branche !
Et, si vous laissiez un coin « sauvage » dans votre jardin ?
Les haies ne servent pas seulement à délimiter un terrain ou bloquer le vent. Elles sont des alliées précieuses de la biodiversité : abris pour les hérissons, garde-manger pour les insectes pollinisateurs, nurserie pour les oiseaux… En leur laissant un peu de liberté, vous participez activement à la vie du jardin. D’ailleurs, les grosses branches de mes thuyas ne sont pas perdues : elles forment un tas disparate derrière l’abri de jardin, destiné notamment aux hérissons de passage ! De plus, j’ai laissé quelques endroits non tondus, semé quelques plantes mellifères.
Et, promis, je n’ai dérangé personne, pas même mes voisins, puisque j’ai aussi respecté les horaires de bricolage de ma commune ! Et vous, êtes-vous plutôt haie taillée au carré ou haie libre et vivante pour les oiseaux de mai ? Envie de réagir ? Partagez votre expérience ou posez-nous vos questions ! Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .