La première apparition du frelon asiatique en France date de 2004. Il semblerait qu’une reine fécondée ait été trouvée vivante dans des poteries venues de Chine. Les poteries livrées à Tonneins, dans le Lot-et-Garonne, ont été déballées à leur arrivée d’Asie et cela a permis à la reine, déjà fécondée, de donner naissance à la première colonie de frelons meurtriers. Selon plusieurs études scientifiques, cette seule reine fécondée serait à l’origine de l’invasion que nous connaissons depuis cette date. Une nouvelle étude scientifique parue dans la revue Journal of Hymenoptera Research revient sur l’origine du frelon asiatique. Elle explique que le fait que toutes les colonies existante soient arrivées par le biais d’une unique reine est en même temps une bonne et une mauvaise nouvelle. On vous explique pourquoi !
Le frelon asiatique, qu’est-ce que c’est ?
Avant 2004, nous connaissions le frelon européen, strié de jaune et noir, ressemblant à une énorme guêpe. Le frelon asiatique (Vespa velutina), aussi appelé frelon à pattes jaunes, est une espèce invasive qui est particulièrement connu pour être un redoutable tueur d’abeilles dont il s’en délecte. Il présente donc un vrai risque pour la filière apicole et pour la biodiversité en général. L’insecte ne s’attaque pas à l’homme, sauf si celui-ci vient s’en prendre au nid. Il provoque alors une douloureuse piqûre, mais ce n’est pas le même cas pour les abeilles.
Que dit cette nouvelle étude ?
Les scientifiques ont cherché à évaluer et à comparer les données d’analyse génétique de plusieurs spécimens de frelons asiatiques provenant de divers pays d’Europe. Leurs premières conclusions concernent ce que l’on pourrait appeler la « lignée » du frelon asiatique ou le pedigree. Selon les chercheurs de l’University College Cork en Irlande, les frelons asiatiques qui vivent en Europe seraient bien tous de la même espèce et leur ancêtre commune serait bien cette reine arrivée par hasard en 2004 en France. Voici leur conclusion : « Nos résultats, ainsi que ceux d’autres groupes, suggèrent que l’ensemble de la population de V. velutina en Europe, qui compte aujourd’hui potentiellement plusieurs millions d’individus, descend d’une seule reine accouplée arrivée de Chine il y a environ 15 à 20 ans ».
Pourquoi cette nouvelle est à « double tranchant » ?
Partout en Europe, les apiculteurs cherchent à lutter contre le frelon asiatique et de nombreuses pièces ou dispositifs pour les éradiquer voient le jour. En avançant l’hypothèse d’une seule reine à l’origine des milliers de générations de frelons asiatiques nées depuis, les scientifiques affirment qu’il suffit donc d’un seul insecte pour qu’une espèce invasive s’installe et s’acclimate à un autre continent que celui de son origine. Et c’est plutôt une mauvaise nouvelle ! En revanche, la bonne nouvelle, toujours d’après les scientifiques, serait qu’il est plus simple d’en contrôler les mécanismes biologiques puisqu’ils possèdent tous le même programme génétique.
En d’autres termes, si l’on venait à trouver le moyen de lutter efficacement contre le frelon asiatique un jour, il agirait sur tous les individus de la même manière puisque ces derniers proviennent tous de la même reine au départ. Les chercheurs préviennent tout de même que le changement climatique est susceptible d’accroître la menace d’une invasion réussie à l’avenir, de sorte que la vigilance à l’égard de cette espèce doit être maintenue. Il va donc falloir continuer à lutter si l’on veut protéger nos abeilles !
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