L’invention d’un nouveau revêtement invisible et innovant pour ignifuger le bois sans modifier son apparence

Des chercheurs de Singapour ont inventé un revêtement qui permet au bois de construction de résister aux incendies... Et c'est une excellente innovation !

Les habitudes de construction évoluent, ou plutôt reviennent à des matériaux déjà utilisés par le passé comme le bois. Dans toute nouvelle structure, le bois est omniprésent: il sert à construire les charpentes, les planchers, les cloisons parfois avec des matériaux dérivés, et de nombreux autres aménagements. C’est un matériau naturel, issu de forêts biosourcées la plupart du temps, et il est essentiel. Mais, le bois a un énorme défaut: il est inflammable et lors d’un incendie, ces structures peuvent être réduites à néant en quelques minutes. Pour contrer ce défaut naturel majeur du bois, une équipe de l’Université technologique de Nanyang invente un revêtement invisible pour le rendre « résistant au feu ». Découverte !

Le bois, un matériau ancestral mais inflammable

Souvenons-nous du grand incendie de Londres en 1666 qui avait ravagé la capitale britannique à cause des bâtiments construits en bois… Plus proche de nous, Notre-Dame-de-Paris, monument historique de la capitale française, partie en fumée en 2019, et construite sur une charpente en bois évidemment ! De nos jours, les bâtiments combinent des constructions en acier, bois ou verre, plus résistants au feu, mais le bois reste incontournable malgré tout. Il est également une matière plus facile à installer et moins coûteuse. De plus, avec les enjeux écologiques actuels de la construction, le bois reste un matériau avec une plus faible empreinte carbone que l’acier ou le béton.

(de droite à droite) Aravind Dasari, professeur agrégé de NTU, Sheik Anees, diplômé de NTU, et Dean Seah, étudiant en doctorat. Le professeur agrégé Aravind tient un morceau de bois stratifié revêtu, tandis que le Dr Anees et M. Seah tiennent du bois non revêtu. Crédit : NTU Singapour
(de droite à gauche) Aravind Dasari, professeur agrégé de NTU, Sheik Anees, diplômé de NTU, et Dean Seah, étudiant en doctorat. Le professeur agrégé Aravind tient un morceau de bois stratifié revêtu, tandis que le Dr Anees et M. Seah tiennent du bois non revêtu. Crédit photo : NTU Singapour

Comment protège-t-on les bâtiments aujourd’hui ?

Les pratiques actuelles de protection de l’intérieur des bâtiments obligent les constructeurs à installer des panneaux ignifuges (généralement des plaques de gypse et de magnésie) ou à recouvrir le bois de revêtements ignifuges semblables à de la peinture, ce qui masque le grain naturel du bois… Ces protections représentent évidemment un coût supplémentaire non négligeable pour les promoteurs et entrepreneurs, et ne permettent pas de garder l’aspect naturel du bois, pourtant très recherché actuellement. Pour les chercheurs du NTU Singapore, « protéger le bois contre le feu tout en conservant l’esthétique naturelle du grain du bois est désormais possible, grâce à un revêtement invisible » qu’ils ont inventé.

Quel est ce nouveau revêtement ignifuge ?

Le revêtement inventé par les chercheurs de l’université a la particularité d’être totalement invisible, ce qui permet au bois de garder sa couleur originelle, mais de former aussi une barrière contre les flammes lorsque ce revêtement est activé par le feu. Concrètement, cette invention créée par le professeur associé Aravind Dasari de l’école de science et d’ingénierie des matériaux de la NTU, est un revêtement ignifuge qui ne fait que 0,075 millimètre d’épaisseur et qui est totalement invisible à l’œil nu. Lorsque le revêtement est chauffé par une flamme vive comme lors d’un violent incendie, cela produit des réactions chimiques complexes qui font que le revêtement se transforme en un charbon qui s’étend jusqu’à plus de 30 fois son épaisseur initiale.

Dean Seah, étudiant en doctorat, Aravind Dasari, professeur associé à la NTU, et Sheik Anees, diplômé en doctorat à la NTU, (bois avec revêtement à droite et non revêtu à gauche). Crédit : NTU Singapour
Dean Seah, étudiant en doctorat, Aravind Dasari, professeur associé à la NTU, et Sheik Anees, diplômé en doctorat à la NTU, (bois avec revêtement à droite et non revêtu à gauche). Crédit photo : NTU Singapour

Ce charbon empêche le feu de brûler le bois situé en dessous. Le principal auteur et inventeur de ce revêtement explique : « La plupart des bois ou des panneaux en bois n’ont qu’une couche transparente qui les protège de l’humidité, de la corrosion due aux intempéries, des termites ou des parasites, et ne sont pas conçus pour résister à une chaleur élevée. Ainsi, le bois peut toujours brûler très rapidement, surtout s’il n’est pas protégé » Avec leur revêtement innovant, ils ont utilisé la technologie pour verrouiller certains composants et interagir avec la résine. Grâce à cette nouvelle technologie, les bâtiments seront mieux protégés mais conserveront l’aspect visuel du bois. Une belle invention non ? Plus d’informations :  Nanyang Technological University

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Source
Techxplore.com

Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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