Dans les meilleurs des cas, le marc de tomate est utilisé afin d’en faire du compost, un fertilisant naturel pour les plantes. Des scientifiques ont pourtant découvert une nouvelle manière de le revaloriser. Avec ce type de déchet, ils sont parvenus à fabriquer un nouveau type de revêtement pour les emballages alimentaires en substitut du Bisphénol A. Il faut savoir qu’en décembre 2012, la France a interdit l’utilisation du Bisphénol A dans tous les objets destinés à être portés à la bouche pour les enfants de moins de trois ans (vaisselle, les tétines et les anneaux de dentition). L’Union européenne a ensuite harmonisé cette interdiction à travers toute l’Europe. En 2015, le BPA a été interdit dans tous les contenants alimentaires en France. Cependant, une étude menée en 2016 révélait que 3 conserves sur 4 contenaient encore du BPA.
Une alternative au BPA ?
Le bisphénol A ou BPA est un composé chimique présent dans certains plastiques. Cet élément est souvent associé à des effets néfastes sur la santé, si bien que la mention « sans BPA » est devenue presque un argument de vente. En effet, en 2011, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a confirmé l’existence des effets secondaires de ce composé chez l’animal et quelques effets chez l’Homme sont également suspectés. Le BPA aurait ainsi des conséquences sur la fertilité humaine, les individus sensibles étant les bébés, les jeunes enfants et les femmes allaitantes et enceintes.
Malgré cela, ce composé reste toujours présent dans les plastiques alimentaires, notamment à l’intérieur des emballages métalliques tels que les boîtes de conserve. Sa présence contribue à leur étanchéité. Pour cette raison, des scientifiques ont travaillé sur une alternative naturelle plus saine à base de tomates. L’idée est de créer un revêtement qui permettrait de conserver l’aliment tout en évitant l’oxydation du métal.
Comment les déchets sont-ils transformés ?
Le marc de tomates est l’ingrédient de base utilisé dans cette expérience. Il s’agit du déchet résultant de la transformation de la tomate en un autre produit (ketchup, jus, etc.). Il est composé de peaux, de graines, de pulpes, et parfois de tiges. Le traitement de ces résidus passe dans un premier temps par un séchage. Ils sont exposés au soleil pendant trois jours avant d’être séchés au four durant 16 h. Étant secs, ils peuvent être broyés et réduits en poudre. À la suite de cette première étape vient la formation du lipide. Ce composé résulte de l’ajout de la poudre dans une solution d’hydroxyde de sodium.
Le mélange est une fois de plus chauffé à 100 °C pendant quatre heures. Après cela, il subit plusieurs filtrations consistant à éliminer l’hydroxyde de sodium. En troisième étape, le lipide est mélangé avec de l’alcool éthylique, puis est pulvérisé sur des échantillons de matériaux métalliques (aluminium, aciers). Les métaux recouverts du mélange sont portés à 200 °C. Ce qui permet de former le résultat final recherché : un revêtement de laque polymérisée.
Des résultats prometteurs
Le revêtement formé a été particulièrement efficace pour l’aluminium. Les scientifiques ont effectivement immergé le matériau dans de l’eau salée durant sept jours. À sa sortie, la laque polymérisée assurait toujours sa fonction de revêtement. L’aluminium ne s’est pas oxydé, le revêtement ayant été parfaitement hydrophobe. Après cette réussite sur des échantillons de métaux, l’équipe compte maintenant mener les tests sur de vraies boîtes de conserve. Différentes denrées passeront ainsi aux essais en conditions réelles : sauce tomate, thon, etc. Le détail concernant cette nouvelle recherche a été publié dans Journal of Cleaner Production.
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