Le martinet est un petit oiseau migrateur de la famille des Apodidae. Il a un mode de vie impressionnant. Il se nourrit d’insectes et boit en survolant un plan d’eau, la bouche ouverte. Cette espèce s’accouple en volant et dort en ne fermant qu’un œil. Elle passe la plupart de son temps à voler. Pendant environ 9 ou 10 mois (d’août à avril), elle peut rester en vol continu. Par ailleurs, elle se pose uniquement pour se reproduire et élever ses petits. Malheureusement, sa population a significativement chuté en environ vingt ans.
Cette forte baisse est due au déclin des populations d’insectes et aux difficultés à trouver des sites de nidification, principalement en zones urbaines. Dans certains pays d’Europe, les projets de rénovation énergétique des bâtiments ont contribué à réduire les chances de ces petits oiseaux sauvages à construire leurs nids en ville. En effet, les trous dans les murs des vieux bâtiments ont été bouchés. Mais des entreprises de construction ont découvert une solution à ce problème. Elles proposent d’incorporer des briques-nichoirs dans les façades des habitations. Explications.
Comment est conçue une brique à martinets ?
L’idée de fabriquer des briques-nichoirs est née d’un brainstorming de la Royal Society for the Protection of Birds (RSPB), au Royaume-Uni. Ce matériau de construction innovant comprend un creux en son centre afin d’accueillir un couple d’oiseaux migrateurs. L’entreprise Manthorpe Building Products est l’un des fabricants de ce matériau particulier. Selon Paul Manning, son directeur général, la fabrication des briques à martinets n’est pas compliquée. Il faut à peine une minute pour en produire une, alors que celle-ci pourrait servir à héberger plusieurs générations de cette espèce. Cette entreprise utilise une machine de moulage par injection pour réaliser les différentes parties de la brique, qui sont assemblées à la main par des ouvriers.
Des nids pour les martinets nicheurs au Royaume-Uni
En plaçant 3 ou 4 briques-nichoirs dans les murs de son habitation, on procure un logement à ces petits oiseaux sauvages. Il est à noter que cette espèce parcourt des milliers de kilomètres depuis l’Afrique pour migrer en Europe et s’y reproduire. Après ce long voyage, elle cherche donc un endroit idéal pour faire son nid. C’est là l’intérêt de ces briques avec un intérieur creux. Elles peuvent fonctionner aussi bien dans les villes qu’à la campagne, affirme le docteur Guy Anderson, membre de la RSPB. D’ailleurs, elles peuvent être occupées par d’autres espèces d’oiseaux comme les moineaux domestiques, les hirondelles noires et les étourneaux.
Des maisons pour les martinets
Ce concept en faveur de la biodiversité connaît un succès non négligeable dans cette contrée. Quelques entreprises et organisations s’y impliquent beaucoup. Par exemple, la société Manthorpe a produit, jusque-là, 20 000 briques-nichoirs. D’après Manning, la demande augmente progressivement, année après année. Depuis 2016, l’entreprise Barratt Developments a posé plus de 4 000 briques à martinets dans de nouveaux bâtiments. Elle prévoit d’ailleurs l’installation de 7 000 unités jusqu’en 2025. Dick Newell, fondateur d’Action for Swifts, a vendu 3 000 depuis 2020.
Outre cela, les réaménagements de lotissement témoignent de l’essor de cette méthode de préservation des martinets. Situées dans le South Cambridgeshire, les façades du bâtiment Windmill Estate comportent aujourd’hui plus de 250 briques-nichoirs. Une pétition est également en ligne pour rendre ce dispositif obligatoire. Il convient de préciser que ce matériau spécifique peut être posé sur des bâtiments neufs ou en rénovation. L’entreprise Manthrope est également l’inventrice de la brique anti-inondation. Plus d’informations : manthorpebp.co.uk
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