Les débris spatiaux constituent un réel danger pour les missions d’exploration spatiale. Ils peuvent en effet entrer en collision avec d’autres engins, ce qui pourrait entraîner des conséquences catastrophiques. C’est justement pour prévenir ce genre d’évènement que SBUDNIC a été créé. Il s’agit d’un satellite de taille réduite, qui a été construit par des étudiants de l’université Brown, dans l’État du Rhode Island, aux États-Unis. Il a été déployé dans l’espace en mai 2022 à bord d’une fusée de SpaceX. Le 8 août dernier, l’engin se trouvait à une centaine de kilomètres seulement de la Terre, après s’être établi à environ 520 km, bien au-dessus de l’orbite de la Station spatiale internationale, pendant plus de 400 jours. Il a brûlé lors de sa rentrée atmosphérique.
Une mission sans précédent
Cette désintégration dans l’atmosphère terrestre marque le succès de l’opération, étant donné que SBUDNIC a pu revenir vers notre planète bien plus tôt que prévu. Cela a été, en grande partie, rendu possible par sa voile de trainée en polyimide Kapton. Selon les explications, le dispositif a facilité la manœuvre de désorbitation du satellite. Avec un coût d’environ 10 000 $, SBUDNIC détient aujourd’hui le record du satellite le moins cher et le plus petit jamais envoyé dans l’espace. Son alimentation était même fournie par 48 piles Energizer de type AA.
Une preuve de concept
Au-delà de ces aspects, le véritable objectif de la mission était de prouver qu’il est bel et bien possible de désorbiter un engin spatial quand celui-ci a terminé sa mission. « Nous voulions prouver qu’il existe des moyens peu coûteux de désorbiter les déchets spatiaux après la fin d’une mission », a déclaré Selia Jindal, étudiante à l’université Brown et participante au projet. En effet, la fabrication de la voile ne leur a coûté que 30 $ (moins de 30 €). Et il s’agit de l’élément clé qui a permis le retour du satellite vers la Terre.
Contribuer à la lutte contre les déchets spatiaux
Cette expérience pourrait s’avérer très utile dans le développement de moyens pour lutter contre la prolifération des débris d’origine humaine dans l’espace. Selon la NASA, la branche spatiale du ministère américain de la Défense surveille actuellement près de 27 000 débris artificiels. Une opération qui n’est pas sans coût. La menace d’une collision est d’ailleurs bien réelle. Ce qui pourrait déclencher une explosion pouvant potentiellement impacter tous les satellites se trouvant dans une même orbite. D’après Marco Cross, ingénieur en charge du projet SBUDNIC, nous devons toujours nous tenir prêts face à une telle éventualité.
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