Nous avons pour habitude de cultiver nos plantes d’intérieur dans de pots de fleurs, que l’on arrose chaque jour ou chaque semaine en fonction de la plante qui s’y trouve. Pour le potager, nous avons déjà vu qu’il existait plusieurs manières de cultiver les fraises ou les tomates, via la culture inversée par exemple. Cette fois-ci, c’est du Japon que nous vient une technique de culture originale : le kokedama, un art floral né dans les années 1990. Le kokedama est une forme d’art floral japonais qui se traduit littéralement par « boule de mousse ». Il s’agit d’une technique de culture des plantes où les racines sont enveloppées dans de la mousse, créant ainsi une sphère végétale unique et esthétique. Découverte.
Le kokedama, qu’est-ce que c’est exactement ?
Le kokedama est le fruit de l’association de plusieurs techniques ancestrales japonaises. La première est le « nearai » qui consiste à placer des plantes sauvages sur un petit dôme de terreau, d’une hauteur de 10 à 15 cm, qui est ensuite disposé dans une poterie traditionnelle. La seconde est le kusamono qui sont des compositions végétales saisonnières. Elles sont réalisées en implantant différentes plantes dans une poterie artisanale, qui repose elle-même sur un « jiita », une tranche de bois très ancienne laquée. Enfin, il faut ajouter la célèbre technique du bonsaï dont le principe revient à cultiver des arbres de petite taille dans des poteries traditionnelles. En combinant ces trois pratiques, le kokedama est devenu une technique à part entière, proposant une présentation minimaliste et artistique des plantes.
Comment fabriquer un kokedama ?
Il existe plusieurs techniques pour fabriquer un kokedama, mais arrêtons-nous sur la méthode traditionnelle. Le mélange de substrat utilisé pour le kokedama est composé d’argile noire récoltée au fond des rizières, d’akadama (une argile rouge granuleuse) et parfois de terre provenant du mont Fuji (appelée Fuji-zuna). Pour former la boule de kokedama, la plante est retirée de son pot et les racines sont soigneusement débarrassées de la terre. Un outil de démêlage, tel qu’une lame en bambou, peut être utilisé pour séparer les racines délicatement. Si les racines sont trop volumineuses, elles peuvent être taillées jusqu’à un tiers de leur taille. Une fois la plante préparée, les racines sont regroupées légèrement, puis le mélange de substrat est appliqué sur les racines, en veillant à ne pas endommager les radicelles fragiles.
Le mélange est ajouté progressivement jusqu’à former une sphère, dont la taille varie selon les préférences esthétiques, généralement de six à dix centimètres de diamètre. La dernière étape consiste à habiller la sphère de kokedama avec de la mousse. Des morceaux de mousse plate sont utilisés pour recouvrir la sphère. La mousse est fixée à l’aide d’un fil en aluminium, en coton noir, en coton vert ou en nylon, selon les différentes écoles de kokedama. Le fil est enroulé de manière irrégulière autour de la sphère, en suivant des méridiens imaginaires. Une fois la création du kokedama terminée, la mousse peut être taillée pour lui donner une apparence plus lisse. Ensuite, le kokedama est plongé dans de l’eau tiède et faiblement minéralisée pendant environ dix minutes.
Comment l’entretenir ?
Le kokedama aime la lumière et déteste les courants d’air. Attention, la lumière ne doit pas être directe et la plante ne doit pas être exposée à la climatisation. Concernant l’arrosage, comme les orchidées, le kokedama est une plante qui se « baigne ». On immerge la sphère environ une fois par semaine entre octobre et avril, et tous les deux ou trois jours entre mai et septembre, voire plus fréquemment. On retire le kokedama de l’eau après une dizaine de minutes, dès qu’il n’y a plus de bulles d’air qui remontent. L’eau utilisée doit être à température ambiante, faiblement minéralisée et exempte de chlore. En été, on peut aussi vaporiser de l’eau à température sur la mousse pour la conserver.