Découvertes dans des réacteurs nucléaires, ces bactéries pourraient aider les scientifiques à fabriquer de super vaccins, plus rapidement et moins chers

Cette étonnante bactérie est capable de survivre à des radiations mortelles pour l’homme. Les chercheurs comptent s’inspirer de ses capacités pour produire un vaccin.

Dame Nature n’a pas fini de nous surprendre : en 1956, des chercheurs de l’Oregon State University (États-Unis) ont découvert une étonnante bactérie aux capacités « extrémophiles » : baptisée « Deinococcus radiodurans » ou D. radiodurans, elle est capable de survivre dans des environnements et des conditions vraiment extrêmes. En étudiant cette bactérie et ses capacités de très près, les chercheurs sont parvenus à la conclusion qu’il serait possible de s’en inspirer pour fabriquer un vaccin efficace.

Une bactérie qui peut résister aux radiations : Les scientifiques de l’Oregon State University ont fait la découverte de la D. radiodurans tout à fait par hasard dans des boites de conserve de bœuf qu’ils avaient exposées à de puissants rayons gamma. C’est avec beaucoup de surprise qu’ils ont découvert ce micro-organisme qui est capable de survivre à une exposition massive aux radiations : il peut en effet résister jusqu’à 1 500 fois la dose mortelle pour un être humain.

Pendant des années, des travaux ont été menés pour comprendre comment cette bactérie arrive à survivre dans les environnements et les conditions les plus extrêmes. Aujourd’hui, des chercheurs de l’Uniformed Services University of the Health Sciences à Bethesda (États-Unis) ont trouvé la réponse : dans un article publié dans la revue Plos One, ils expliquent que la D. radiodurans possède un mécanisme de protection inédit qui agit sur les protéines impliquées dans la réparation de l’ADN et non directement sur l’ADN lui-même.

Pour des vaccins plus rapides et moins chers ?

En étudiant cette étonnante capacité de résistance de la bactérie D. radiodurans, les chercheurs pensent qu’il serait possible de s’en inspirer pour développer un vaccin qui serait à la fois puissant et polyvalent. En effet, pour survivre aux rayonnements, la bactérie D. radiodurans produit un composé antioxydant à base de manganèse (un antioxydant très puissant) qui « protège les protéines des oxydants générés pendant le rayonnement ».

Pour Mike Daly, biologiste moléculaire à l’Uniformed Services University, ce mécanisme « ressemble à une manière idéale de fabriquer un vaccin. » Rappelons en effet que les vaccins agissent comme le microbe infectieux à combattre dans le but d’entraîner le système immunitaire du corps à contrer efficacement le microbe. Or il se trouve que les antioxydants de manganèse permettent de faire grandir n’importe quel pathogène, ce qui pourrait alors permettre « d’effacer le génome, qu’il s’agisse d’ARN ou d’ADN, et de le rendre complètement non-infectif et stérile, tout en préservant toutes les structures et tous les peptides, tous les ligands et toutes les choses qui composent la surface du virus ou des bactéries. »

Mike Daly estime ainsi que les capacités de la D. radiodurans pourraient être la clé pour fabriquer des vaccins non seulement efficaces, mais également rapides et pas chers. Lui et ses collègues sont en tout cas bien décidés à explorer l’idée, et mènent activement des recherches sur le sujet. Qui sait, peut-être que le mécanisme de protection de cette super bactérie est la clé pour contrer la pandémie de coronavirus COVID-19 ? Leurs travaux sont à suivre de très près.

Photo de couverture nobeastsofierce / Shutterstock
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Andy RAKOTONDRABE

Il n’y a pas de réussites faciles ni d’échecs définitifs.

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