
En France, les sècheresses deviennent plus fréquentes dans différentes zones du territoire. Selon des chiffres publiés sur le site gouvernemental notre-environnement.gouv.fr, de 2015 à 2022, des restrictions ont été imposées chaque année dans plus de la moitié des départements du pays. Face à la hausse de la fréquence et de l’intensité de ces périodes marquées par un manque de précipitations, de nombreux foyers se tournent vers les sourciers pour trouver des sources d’eau souterraines cachées. Toutefois, il est important de s’interroger sur la réelle capacité de détection de ces rhabdomanciens et si les techniques qu’ils utilisent peuvent être prouvées scientifiquement.
Une capacité basée sur certains éléments de l’environnement
Les sourciers utilisent généralement des baguettes conçues à partir de bois de noisetier pour connaître les emplacements des sources d’eau souterraines. Néanmoins, Richard Monvoisin, un enseignant et chercheur à l’université Grenoble-Alpes, a déclaré lors d’un interview qu’ils ne s’appuient pas essentiellement sur leurs outils pour la détection. Selon lui, les rhabdomanciens analysent les environnements et repèrent des plantes à hygrométrie forte, par exemple, qui peuvent indiquer la présence de sources d’eau souterraines. Il a également ajouté qu’en dissimulant ces éléments, les recherches deviennent plus complexes pour les sourciers et les détections peuvent devenir aléatoires.
Un « pouvoir » qui n’est pas scientifiquement prouvé
Outre l’analyse de l’environnement, il n’est pas difficile de trouver des sources d’eau dans certaines régions et les trouver ne relève pas du miracle, selon Richard Monvoisin. Par ailleurs, l’enseignant de l’université Grenoble-Alpes a affirmé que trouver l’emplacement d’une source une seule fois ne constitue pas une preuve de la capacité des rhabdomanciens à détecter de l’eau souterraine. Pour lui, il faut réaliser plusieurs recherches en double aveugle sur un écoulement d’eau aléatoire pour connaître la réelle capacité de détection des sourciers. D’après l’enseignant, cette méthode permet d’écarter tous les biais, mais quand elle est mise en œuvre, les rhabdomanciens sont incapables de trouver des sources d’eau.
Des expériences réalisées en Allemagne
Pour connaître si les sourciers ont un réel « pouvoir » de détection, des expériences ont été réalisées en Allemagne, plus précisément à Munich, entre 1986 et 1988. Elles ont été effectuées par un comité créé par le gouvernement et dans une atmosphère bienveillante, afin de ne pas perturber la capacité de détection des rhabdomanciens. D’autre part, dans le but d’éviter les problèmes qui peuvent impacter sur les résultats, 500 candidats ont été recrutés pour réaliser des tests préliminaires et de nombreuses variables pertinentes ont été contrôlées. Lors des nombreuses séries d’essais, les sourciers ont dû détecter de l’eau circulant dans un tuyau placé aléatoirement par un robot. À la fin des expériences, quelques candidats ont montré des capacités inhabituelles à trouver la source d’eau cachée.
Cependant, bien que certains chercheurs aient été impressionnés par le « pouvoir » de ces quelques sourciers, un réexamen des résultats a mené à une autre conclusion. En effet, il n’y aurait aucune différence entre les performances des candidats et des détections effectuées de manière aléatoire. En d’autres termes, les expériences ont connu un échec. À noter que lors de la phase finale de l’étude, seulement 43 rhabdomanciens ont été retenus sur les 500 candidats. Les détails relatifs à ces expériences menées à Munich sont disponibles sur le site skepticalinquirer.org. Avez-vous déjà fait appel à un sourcier, croyez-vous en leur capacité à trouver de l’eau ou est-ce des charlatans selon vous ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
Je pense que les sourciers le font « honnêtement » (ils y croient eux-mêmes). Par contre, aucune expérience n’a pu démontrer une réelle aptitude à détecter de l’eau par un sourcier.
Ce qui me fascine, c’est le nombre de fermiers dans mon coin qui font appel à des sourciers… avant de creuser un puits. Mais comme il y a de l’eau presque partout, ils trouvent presque toujours.