Quel est le meilleur appât (sélectif) pour un piège à frelons asiatiques ?

Piéger les frelons, oui. Mais avec méthode. Découvrez les meilleurs appâts, emplacements et recettes pour protéger vos butineuses.

Le frelon asiatique (Vespa velutina), on commence à bien le connaître… et malheureusement, à trop le voir rôder autour des jardins et des ruches. Ici, dans notre petit coin de verdure, il n’est pas rare d’en croiser un en vol stationnaire, en embuscade devant une ruche ou attiré par les fruits trop mûrs. Ce prédateur venu d’Asie s’en prend sans relâche aux butineuses, décimant les colonies d’abeilles déjà fragilisées par d’autres menaces. Résultat : un déséquilibre écologique qui touche tout le jardin, du potager aux arbres fruitiers. Pour limiter l’invasion, nombreux sont les particuliers, jardiniers et apiculteurs à miser sur les pièges sélectifs. Qu’ils soient faits maison ou achetés tout prêts, ces pièges sont efficaces s’ils sont bien utilisés, c’est-à-dire placés au bon moment (au printemps pour piéger les reines, puis en été pour les ouvrières) et au bon endroit. Et, à condition bien sûr de ne pas piéger tout ce qui vole.

Alors, comment ça marche exactement et comment fabriquer un piège ?

Rien de bien sorcier : un appât odorant attire les frelons dans un récipient fermé. Une fois à l’intérieur, l’insecte, désorienté, ne peut plus ressortir. Il émet alors des phéromones d’alerte… qui attirent ses congénères. Et plus ils sont nombreux dans le piège, plus il devient redoutable. Pour fabriquer un piège artisanal, inutile d’investir dans du matériel professionnel : deux bouteilles en plastique, un peu de sirop, de la bière brune, du vin blanc et quelques outils suffisent amplement.

Un piège à frelons asiatiques maison.
Il existe différentes méthodes pour fabriquer un piège à frelons asiatiques à partir de bouteilles en plastique. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Matériel recommandé :

  • 2 bouteilles plastiques identiques
  • Sirop de cassis (ou framboise, fraise…)
  • Bière brune
  • Vin blanc
  • Cutter, ciseaux, perceuse (ou forêt chauffé)
  • Scotch, fil de fer
  • Briquet ou mini-chalumeau

Étapes de fabrication résumées :

  1. Couper le haut de la première bouteille.
  2. Percer des trous :
    • Ø8 mm pour l’entrée des frelons
    • Ø6 mm pour la sortie éventuelle des abeilles
    • Ø4 mm pour empêcher les plus petits insectes d’entrer
  3. Fixer le fond de la seconde bouteille sous la première (pour recueillir le liquide).
  4. Verser le mélange suivant :
    • 1/3 sirop
    • 1/3 vin blanc
    • 1/3 bière brune
  5. Ajouter un toit contre la pluie avec le reste de la seconde bouteille.
  6. Enrouler du fil de fer pour suspendre le piège à environ 1,5 à 2 mètres du sol.
Infographie : tutos et recettes pour un piège à frelon asiatique sélectif et efficace.
Infographie : tutos et recettes pour un piège à frelon asiatique sélectif et efficace. Crédit infographie : www.neozone.org.

Des tutoriels vidéo complets sont disponibles sur Apiculture.net.

Piège sélectif : attention aux insectes utiles

Lutter contre les frelons asiatiques, bien sûr. Mais, pas question de faire de victimes collatérales parmi les précieuses alliées du jardin ! Les abeilles, les bourdons ou même certains papillons jouent un rôle clé dans la pollinisation de nos fleurs, arbres fruitiers et légumes. C’est pourquoi un bon piège à frelons doit être aussi efficace que sélectif. Pas question de transformer un coin de verger en piège mortel pour tout ce qui vole. Pour cela, quelques précautions sont à prendre dès la fabrication. D’abord, les ouvertures : des trous de 5 à 6 mm, c’est l’idéal. Les frelons y entrent facilement, mais les abeilles, plus petites et plus légères, peuvent encore s’en échapper si elles s’égarent. Ensuite, l’appât : les frelons raffolent des odeurs fermentées, tandis que les abeilles y sont peu sensibles. Un mélange bien dosé de bière brune, de vin blanc et de sirop de fruits rouges fait donc parfaitement l’affaire. Enfin, rien ne remplace une surveillance régulière. Si le piège se remplit trop vite ou attire des insectes non ciblés, mieux vaut ajuster la recette, changer d’emplacement… ou simplement faire une pause. Après tout, le but n’est pas de vider le jardin de toute forme de vie ailée.

Un piège pour frelon asiatique.
Un piège pour frelon asiatiques peut être réalisé à l’aide d’une bouteille en plastique et d’un appât le tout fait maison. Image d’illustration non contractuelle. Crédit photo : M. Moignet pour NeozOne

Quel appât utiliser selon la période de l’année ?

Les frelons n’ont pas les mêmes préférences toute l’année. Il est donc utile d’adapter le contenu du piège à la saison.

Période Objectif des frelons Appât recommandé
Février à mai Reprise d’activité des fondatrices 1/3 bière brune + 1/3 sirop fruits rouges + 1/3 vin blanc
Juillet à novembre Nourrir les larves (besoins protéiques) Morceaux de viande ou poisson + miel ou compote

Le vin blanc agit comme répulsif pour les abeilles, ce qui le rend très utile dans la formulation du mélange.

Une recette simple et efficace :

  • 200 ml de bière brune
  • 200 ml de vin blanc
  • 200 ml de sirop de fruits rouges

À verser directement dans le compartiment inférieur du piège.

Un piège maison avec des bouteilles en plastique.
Quel appât utiliser pour capturer des frelons asiatiques ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Où positionner les pièges pour plus d’efficacité ?

Un bon piège, ce n’est pas qu’une question de recette : c’est aussi une affaire de positionnement stratégique. Un piège bien rempli est souvent un piège bien placé, et ça ne tient pas du hasard. Les frelons asiatiques ne chassent pas n’importe où : ils ont leurs petites habitudes, comme venir rôder devant les ruches ou flairer les abords des points d’eau. Pour les apiculteurs, il est donc logique de placer les pièges à proximité immédiate des colonies, afin de créer une première ligne de défense. Mais, pour les particuliers, les meilleurs emplacements restent les vergers, les jardins bien fleuris ou les zones humides où les frelons aiment chasser. Côté installation, on recommande de suspendre le piège à environ 1,5 à 2 mètres du sol, de préférence orienté sud-ouest, là où le soleil tape sans excès. L’idéal ? Une zone semi-ombragée, à l’abri des rafales de vent. Et, si rien ne bouge pendant plusieurs jours, pas de panique : il suffit parfois de déplacer le piège de quelques mètres pour relancer l’attractivité. Avec les frelons, il faut parfois ruser autant que capturer.

Des alternatives prêtes à l’emploi

Pour celles et ceux qui n’auraient ni le temps ni l’envie de bricoler, plusieurs modèles de pièges sont disponibles dans le commerce :

  • VespaCatch Select : un piège éprouvé, vendu à l’unité ou en lots
  • Tap Trap : un bouchon spécial à clipser sur une bouteille plastique

Ces pièges prêts à l’emploi sont disponibles sur Apiculture.net, Cdiscount ou sur Amazon. Ces solutions sont réutilisables, très économiques, faciles à installer et même utilisables en agriculture biologique. De plus, elles conviennent aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels.

Le piège VespaCatch.
Le piège VespaCatch serait d’une efficacité redoutable. Crédit photo : Véto-pharma

L’essentiel à retenir avant de se lancer

Le piège à frelon asiatique n’est pas qu’un gadget d’été : bien conçu, bien placé et bien surveillé, il permet de limiter significativement l’impact de ce prédateur sur les pollinisateurs. Que l’on choisisse de le fabriquer soi-même ou d’opter pour une version prête à l’emploi, quelques règles sont incontournables :

  • Un appât adapté à la saison
  • Des ouvertures calibrées pour laisser fuir les abeilles
  • Une localisation stratégique
  • Un contrôle régulier du contenu

Enfin, il ne faut pas hésiter à multiplier les pièges si la pression est forte. Et surtout : ne pas oublier de les vider régulièrement pour qu’ils restent attractifs. Et vous, quel type d’appât utilisez-vous pour vos pièges à frelons : recette maison ou solution toute prête ? Une réaction, un retour, une anecdote à partager ? Cliquez ici pour publier un commentaire . On lit tout avec attention ! Une erreur s’est glissée ? Vous pouvez également nous en faire part !

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

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