Le plastique est l’un des principaux déchets d’origine humaine qui polluent les océans. Face à cette réalité, les scientifiques continuent de chercher des solutions efficaces pour lutter contre ce fléau. Des chercheurs britanniques ont par exemple créé un super-enzyme capable de dévorer le plastique en quelques heures.
Mais alors que nous avons tendance à recourir à des méthodes artificielles pour réduire la quantité de plastiques déposés dans les océans, l’écosystème marin se compose d’éléments dont les pouvoirs sont visiblement sous-estimés. C’est le cas des herbiers sous-marins de posidonie qui, selon des chercheurs espagnols, peuvent attraper et éliminer les plastiques présents dans le milieu marin.
Des agglomérats de fibres naturelles en forme de boule
Ayant été dirigée par Anna Sànchez-Vidal, chargée de cours auprès de la Faculté des sciences de la Terre de l’Université de Barcelone (UB), l’étude est unique en son genre. Elle met effectivement pour la première fois en exergue le rôle exceptionnel de posidonie dans l’élimination des déchets plastiques dans les océans.
Les herbiers sous-marins de posidonie, portant le nom scientifique de Posidonia oceanica, sont une sorte de prairies aquatiques denses qui constituent un habitat d’une grande valeur écologique pour la faune et la flore sous-marine.
Dans le cadre de leur étude, les scientifiques espagnols se sont focalisés sur la capacité des herbiers sous-marins de posidonie des côtes de l’ile de Majorque à expulser le plastique du milieu marin. Selon les explications d’Anna Sànchez-Vidal, les plastiques sont incorporés à des agglomérats de fibres naturelles en forme de boule.
Ces dernières sont ensuite éjectées du milieu marin en cas de fortes vagues. Il s’avère que les microplastiques piégés dans les prairies de Posidonia oceanica sont principalement des filaments, des fibres et des fragments de polymères plus denses que l’eau de mer comme le polyéthylène téréphtalate (PET).
1470 plastiques par kilogramme de fibre végétale
Les boules sont issues d’une structure végétative composée d’une tige modifiée en forme de rhizome à partir de laquelle apparaissent les racines et les feuilles. Lorsque les feuilles tombent, la structure montre un aspect plume. En raison de l’érosion du milieu marin, les bases libèrent progressivement des fibres lignocellulosiques qui sont lentement entrelacées jusqu’à ce qu’elles forment des agglomérats en forme de boule appelés aegagropilae ou Posidonia Neptune.
Bien qu’aucune donnée scientifique ne révèle la quantité exacte d’aegagropilae expulsée du milieu marin, Anna Sànchez-Vidal et ses collègues estiment qu’environ 1470 plastiques sont prélevés par kilogramme de fibre végétale, ce qui est supérieur aux quantités de plastique capturées par les feuilles ou le sable.
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