Depuis quelques années, il ne vous aura pas échappé que le réchauffement climatique poursuit son « œuvre » sur la Terre. Nous connaissons des périodes de sécheresse sans précédent et battons des records de chaleur chaque année. Ces événements climatiques sont de plus en plus fréquents et intenses chaque année. Une équipe de chercheurs du Département de génie civil, Laboratoire des ressources en eau, Université technique du Moyen-Orient d’Ankara en Turquie, a mené une étude sur l’apparition de nouvelles zones climatiques d’ici à 2100. La Terre semble sous pression puisque l’énergie, piégée par l’atmosphère et les océans, bouillonne de toutes parts. Aussi, des changements sont à prévoir. La planète serait au bord du basculement selon ces chercheurs. On vous explique tout !
Quel est l’objet de cette étude climatique ?
Ali Serkan Bayar, M. Tuğrul Yılmaz, İsmail Yücel et Paul Dirmeyer sont les responsables de cette étude parue dans la revue Earth’s Future. Cette dernière se penche sur l’impact du réchauffement climatique et des changements de précipitations sur les zones climatiques et les écosystèmes associés. L’objectif de l’étude est de mettre en évidence la façon dont le réchauffement prévu et les changements dans les précipitations influenceront les zones climatiques futures et leurs écosystèmes, tout en comparant les différences entre les deux générations de modèles. En réalité, cette étude simule l’évolution de la Terre jusqu’en 2100 et met en évidence l’impact potentiel des changements de température et de précipitations. Ce qui pourrait entraîner des modifications des climats locaux, au point de nécessiter une refonte des cartes établies pour la première fois dans les années 1880.
Comment cette étude a-t-elle été réalisée ?
Pour dresser le tableau des changements prévus, les scientifiques ont travaillé sur le système des cartes Köppen-Geiger, qui classifie la planète en cinq zones climatiques, et qui existe depuis 1880. Rappelons que les cartes Köppen-Geiger sont des outils utilisés pour représenter et classifier les climats mondiaux en fonction des régimes de température et de précipitations. Cette classification climatique a été inventée par Wladimir Köppen et Rudolf Geiger à la fin du XIXᵉ siècle. Les cartes Köppen-Geiger permettent de visualiser les zones climatiques, telles que les climats tropicaux, tempérés, méditerranéens et désertiques. Elles se fondent sur les températures, les précipitations et les variations saisonnières.
Quelles sont les possibles conclusions de cette étude ?
Les chercheurs estiment qu’une grande partie de la planète sera affectée par les changements de zones climatiques. Selon eux, d’ici à 2100, de 37,9 à 48,1 % de la surface terrestre mondiale devrait changer de zone climatique. Les changements les plus marqués sont attendus en Europe (71,4 % à 88,6 %) et en Amérique du Nord (51,2 % à 65,8 %). De plus, 50 % des terres émergées de la planète pourraient se retrouver dans une zone climatique inconnue. Plus précisément, les climats tropicaux passeraient de 23 à 25 % de la masse terrestre, et 34 % de la surface deviendrait aride, contre 31 % aujourd’hui.
Des changements qui pourraient bouleverser les écosystèmes et, par ailleurs, modifier le système alimentaire. On voit déjà certains agriculteurs français passer à des cultures moins gourmandes en eau pour s’adapter aux nouvelles conditions climatiques. L’Europe devrait à 89 % changer de zone climatique, et à 66 % pour l’Amérique du Nord, les deux zones les plus touchées par ces futurs changements de zones climatiques. Le plus spectaculaire, et peut-être le plus inquiétant des changements, concernerait la zone polaire. En effet, elle couvrait près 8 % des terres émergées en 1930 contre 6.5 % actuellement. Et cela devrait encore diminuer dans les années à venir ! Il ne nous reste peu de temps pour agir, non ?
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