Au Moyen-Orient, il est un pays qui, dans nos inconscients collectifs, résonne davantage comme un pays en éternel conflit géopolitique que comme une terre d’innovations. Et pourtant, Israël est l’un des pays où l’innovation est reine. On appelle même Israël, une Start-up Nation et de nombreuses inventions ou innovations nous viennent de ce petit pays qui borde la mer Méditerranée. Parmi elles, il y a celle d’un étudiant israélien qui s’est intéressé à une matière un peu particulière qui pousse en abondance sous terre. Cette matière, c’est le mycélium, un champignon ultrarésistant qui pourrait devenir une alternative… au béton ! En plus, il a l’énorme avantage de ne consommer que très peu de carbone. Alors le champignon mycélium, matériau de construction de l’avenir ? On vous explique tout !
Les travaux de l’étudiant
Achiya Livne est doctorant à l’université Ben-Gourion du Néguev et il a présenté son projet lors de la 50e conférence de la Société israélienne d’écologie et de sciences de l’environnement à Tel Aviv. Concrètement, il souhaite utiliser le champignon mycélium pour développer une isolation durable dans le secteur de la construction. Il explique que la construction de bâtiment est responsable de 40% de la consommation d’énergie dans le monde. Cela va sans dire que ce domaine engage également d’énormes émissions de carbone, polluant chaque jour la planète un peu plus que la veille ! Trente-trois milliards de tonnes de béton sont produites chaque année et cette production ne devrait pas faiblir, tant le béton a tendance à fleurir un peu partout dans le monde ! D’où son objectif à trouver un matériau de construction qui pourrait, au lieu de rejeter des émissions de carbone, les absorber. Le mycélium, un champignon facile à cultiver et incroyablement solide, s’est alors imposé à lui !
Les pouvoirs insoupçonnés du mycélium
Les champignons, nous ne voyons que la partie supérieure de l’iceberg. En réalité, ils sont les fructifications d’un vaste réseau fibreux de mycélium sous terrain. Une matière qui permet de décomposer les matières organiques dans le sol. Le système de connexion formé par ce réseau de mycélium porte même le nom de Wood Wide Web, une toile géante de matière, mais sous terre. Dans un premier temps, l’étudiant a créé un prototype dans lequel il a utilisé le mycélium comme liant pour des déchets agricoles. Il faut savoir que ces fibres fongiques, que l’on appelle aussi hyphes, sont déjà largement utilisés dans l’industrie du cuir, du plastique, du textile et même pour fabriquer des substituts de viandes. En médecine, certains mycéliums sont également utilisés dans les greffes de peau. La matière n’est donc pas nouvelle, mais l’innovation réside dans le fait de l’utiliser pour fabriquer un isolant qui absorberait le CO₂.
Pourquoi a-t-il imaginé cette solution ?
En mettant au point un matériau végétal et isolant possédant une empreinte carbone proche de zéro, le chercheur imagine une alternative durable au béton traditionnel. Achiya Livne, lors d’une interview pour une revue scientifique, explique : «Dans le cadre de la transformation mondiale vers une économie circulaire ; la société moderne doit relever le défi de développer des matériaux de construction durables qui n’épuisent pas les ressources non renouvelables et ne génèrent pas de déchets destructeurs de l’environnement ». Un bloc d’isolant conçu à base de mycélium est, de ce fait, conçu à partir de ce réseau de filaments fongiques et de paille de colza. Ces deux matières premières proviennent toutes deux de la récupération des déchets agricoles. Aussi, il n’est pas nécessaire de produire une matière première pour fabriquer l’isolant écologique imaginé par l’Israélien.
Après plusieurs séries de tests, l’inventeur du système d’isolation à base de mycélium est formel. Les résultats démontrent que son produit peut entièrement se substituer aux pratiques de construction et d’isolation actuelles. Pour information, le mycélium est également la matière première utilisée par la créatrice engagée Stella McCartney, fille de Paul. En 2020, cette dernière a lancé un sac à main fabriqué à partir de mycélium en lieu et place du cuir animal. On dirait que la nature a encore bien des choses à nous apprendre, non ?
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Intéressant, ce sont des champignons magiques sur la photo.
This is the way