Un réacteur au thorium pour une énergie nucléaire plus propre, une invention qui pourrait tout changer

Quel est l’avenir de la filière nucléaire dans le monde ? De nombreux chercheurs se penchent aujourd’hui sur la possibilité d’exploiter le thorium dans la production de l’énergie nucléaire. Ce métal précieux comporte cependant des avantages et des inconvénients à voir de près.

Dans les années 1950, le thorium, au même titre que l’uranium, avait déjà suscité l’intérêt de nombreux scientifiques. Cependant, ces derniers ont préféré privilégier l’uranium qui, contrairement au thorium, comporte naturellement un isotope fissile (U235). De plus, la fabrication des armes nucléaires à partir de l’uranium a permis de financer une partie du coût de leurs recherches. Aujourd’hui, l’idée d’exploiter le thorium pour produire de l’énergie nucléaire ressurgit régulièrement. Pour la France, ce potentiel reste peu intéressant à court et moyen terme pour le moment, car sa mise en œuvre nécessite encore de longues années de recherche et de lourds investissements.

Le thorium : de quoi s’agit-il ?

Le thorium est un élément chimique dont le noyau atomique est composé de 90 protons. Il comporte seulement un isotope fertile et non fissile (Th232). À titre indicatif, l’uranium, quant à lui, dispose de deux isotopes, à savoir l’U235 qui est fissile et l’U238 non fissile. Faire fonctionner un réacteur nucléaire avec seulement du thorium (sans un isotope fissile) est donc impossible. L’ajout d’un élément fissile, qui est en mesure de maintenir une réaction en chaîne, est de mise. Il peut notamment s’agir de l’uranium enrichi ou du plutonium. Notons que la découverte du thorium remonte en 1829 par M. Berzelius, chimiste suédois. Ce minerai est abondamment présent dans une roche connue sous le nom de « monazite ».

Représentation graphique du thorium sous forme sphérique
Représentation graphique du thorium sous forme sphérique. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Une quantité importante de thorium dans la croûte terrestre

L’abondance du thorium dans la croûte terrestre constitue une motivation non négligeable pour les scientifiques. L’Inde, l’Antarctique et l’Australie sont parmi les principales régions possédant les plus importantes réserves de ce minerai. Il convient aussi d’évoquer la région française de la Bretagne qui abrite des gisements de ce métal précieux. La quantité totale du thorium (7 ppm) serait trois à quatre fois plus élevée que celle de l’uranium (2,5 à 3 ppm). Soulignons cependant que, même si le thorium existe en grande quantité sur la Terre, son exploitation peut se révéler coûteuse. Cela est dû au fait que les sites où on le trouve en grande concentration sont rares.

Un meilleur rendement dans la filière nucléaire

L’utilisation du thorium dans la filière nucléaire permet d’obtenir un rendement plus important qu’avec l’uranium. Cet élément chimique a la capacité d’effectuer la « surgénération ». En effet, les atomes fissiles créés (U233) au cours de la réaction sont plus nombreux que les atomes ajoutés et utilisés pour la fission. Autrement dit, grâce à cette surgénération, on obtient plus d’atomes neufs capables de générer de l’énergie nucléaire. La réaction en chaîne enclenche ainsi une « régénération en continu ». C’est un atout qui rend plus efficaces et plus rentables les centrales nucléaires au thorium. Précisons que l’U233 présente une probabilité de fission plus élevée que l’U235.

Le Thorium est un minerai trois à quatre fois plus abondant que l'uranium.
Le Thorium est un minerai trois à quatre fois plus abondant que l’uranium. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Moins de danger et d’impacts environnementaux

En utilisant du thorium dans les centrales nucléaires, le risque de fusion du combustible est éliminé. Concrètement, ces centrales exploitent le combustible sous forme de liquide (au lieu d’un combustible solide comme avec les réacteurs à l’uranium). Ainsi, les réacteurs à sels fondus présentent moins de danger. Leur mode de fonctionnement à faible pression minimise les risques de fuites ou de ruptures de fluide de refroidissement en cas d’incident. De plus, les réacteurs nucléaires au thorium produisent moins de déchets radioactifs à l’issue de la réaction. La durée de vie de ces déchets est d’ailleurs plus courte que ceux de l’uranium. De ce fait, leur stockage requiert moins de logistique et affecte peu l’environnement.

Un impact radiologique à ne pas négliger cependant

Il faut néanmoins tenir compte de l’impact radiologique plus important de la filière nucléaire au thorium. Les déchets produits comportent des éléments particulièrement irradiants et irritants. C’est pourquoi il est indispensable de fournir du matériel de protection adapté aux professionnels sur place. Il convient aussi de renforcer les conditionnements des substances dangereuses.

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Source
optima-energie.fr

Tsiory Laurence

Titulaire de licence en communication et en langue française, je travaille comme rédactrice web depuis déjà plus de dix ans. J'ai collaboré avec quelques agences de communication locales avant de rejoindre l'équipe de Neozone. Ce qui m'a permis de consolider mon expérience en matière de création de contenus web au fil du temps. J’accorde une grande attention à chaque article que j’écris. Mon objectif, c'est de vous fournir des informations, des solutions et éventuellement des conseils. Je peux traiter divers thèmes, mais mes sujets préférés sont l’innovation, la technologie, le voyage, l’immobilier et les actualités. J’espère que mes articles vous permettront de connaître des inventeurs et des entreprises novatrices en France, en Europe et dans le monde entier. « La vie est une grande école où à chaque instant l’homme s’enrichit et tire une leçon de ses propres expériences ». Cette citation de Maude Anssens m’inspire dans tout ce que j’entreprends au quotidien. J’aime aussi suivre les actualités politiques et économiques internationales. Je pense que donner le meilleur de soi et s’adapter aux évolutions du monde autant que possible sont des valeurs importantes qui peuvent nous aider à progresser et à rester toujours efficaces. Je suis sur Linkedin si vous voulez me faire passer un message.

4 commentaires

  1. Ah, donc c’est liquide et non solide comme l’uranium, donc moins dangereux ?
    Mais vous dite qu’il faut de l’uranium aussi…
    Bref, encore de belles usines à gaz nucléaire

  2. Il n’est pas mention ici du refroidissement qui n’est pas a l’eau+bore mais au sodium… Sodium ultra explosif a la moindre goutte donc en cas de surchauffe on ne sait pas refroidir par moyen conventionnelle comme on sait le faire sur une centrale a l’uranium… C’est aussi cet aspect qui a fait le choix des réacteurs a eau que l’on a aujourd’hui.

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