La chrysothérapie se traduit par l’usage de sels d’or à des fins thérapeutiques. Les sels en question ne le sont pas vraiment du point de vue chimique: il s’agit plutôt de composés organiques de l’or métallique possédant des propriétés anti-inflammatoires.
Ces sels un peu particuliers sont administrés par voie orale ou par injection intramusculaire pour soulager les symptômes et ralentir la progression de la polyarthrite rhumatoïde. Leur première utilisation contre cette maladie des articulations remonte aux années 20. L’approche est devenue populaire jusqu’aux années 90 mais l’apparition de traitements plus efficaces, comme le méthotrexate, a relégué la chrysothérapie au second plan.
Les dangers de la chrysothérapie
L’administration de sels d’or n’est pas sans conséquence: ces composés organiques peuvent en effet avoir des effets secondaires graves, notamment des intoxications; d’ailleurs, les chercheurs ne sont pas encore parvenus à expliquer complètement les effet anti-inflammatoire de la chrysothérapie.
Les sels d’or semblent empêcher les cellules de libérer des substances chimiques susceptibles d’endommager les tissus, selon certaines études. Ils se concentreraient dans les lysosomes pour inhiber la production d’anticorps et la libération de cytokines pro-inflammatoires, affirment d’autres. En raison de cette mauvaise compréhension, il est impossible de garantir l’innocuité de ce type de traitement.
Repérer les indicateurs de risques
Des effets secondaires peuvent survenir à tout moment au cours du traitement. Les plus courants sont légers : plaies buccales, éruptions cutanées ou étourdissements. Ils peuvent se manifester pendant quelques jours avant de disparaître, pendant ou après le traitement.
Avant la prise orale ou l’injection, le médecin traitant effectue des analyses du sang et de l’urine afin de repérer des marqueurs de risque; ces examens sont indispensables, car la chrysothérapie peut sévèrement endommager des organes vitaux comme les reins et le foie.
Bien que cela soit rare, certains patients peuvent développer une anémie aplasique, une granulocytopénie ou une thrombocytopénie immunitaire. Il convient de noter qu’en mars 1979, un article publié par la revue médicale JAMA Internal Medicine mettait déjà en garde contre les dangers de la thérapie.
Attention aux femmes enceintes et aux nouveau-nés !
Avant de commencer un traitement à base de sels d’or, une patiente doit informer son médecin, si elle est enceinte, prévoit de le devenir ou si elle allaite, car les effets de la chrysothérapie sur les fœtus et les nouveau-nés restent inconnus.
Cependant, des études menées sur des animaux ont suggéré un lien entre le traitement et des problèmes de développement. Le soignant doit également savoir si le patient a déjà connu une réaction indésirable grave en relation avec l’administration de sels d’or. Dans ce cas, la méthode n’est évidemment pas recommandée.
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